Trump réaffirme la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara    BAD: Six millions d'euros pour le développement d'une centrale solaire au Burkina Faso    Marsa Maroc entre dans le capital du Raja de Casablanca    Thaïlande : la tempête Wipha fait six morts    L'avocate d'Achraf Hakimi souligne des incohérences dans le récit de la plaignante    CHAN 2024 : Une victoire face à l'Angola, «cruciale pour la suite de la compétition» (Tarik Sektioui)    Argelia prepara un «foro mundial de la juventud de solidaridad» con el Polisario    Después de su liberación de Israel, el periodista El Bakkali agradece a la diplomacia marroquí.    El Bakkali praises Moroccan diplomats in Israel for swift support after detention    Le Maroc triple ses importations de bœuf en provenance de l'Union européenne    Exportations céréalières : le Kazakhstan livre 12,4 millions de tonnes dont 60 000 au Maroc    Afro Basket U16 / Coup d'envoi des éliminatoires régionales ce samedi : Maroc vs Tunisie (f) et Maroc vs Algérie (g)    Interview avec Cheikh Tidiane Gadio : « L'Initiative Royale donne une nouvelle vocation à l'atlantique »    Corée du Sud : hausse de 5,9 % des exportations en juillet    L'Atlantique Sud : Un Pont Stratégique pour le Maroc et l'Amérique Latine    Le Maroc réaffirme son engagement pour les zones humides et déjoue une tentative de politisation de la Convention Ramsar    El Jadida: Vivement, la réhabilitation de l'hopital Provincial Mohammed V    L'Humeur : David Hallyday et les clebs marocains    MAGAZINE : Ozzy Osbourne, les ténèbres à bras ouverts    Le FMI débloque 2 milliards de dollars pour l'Argentine    Zones humides : Le Maroc renforce sa position à la COP15, l'Algérie essuie un revers diplomatique    Sous le parrainage de la Chine... Une organisation internationale pour l'intelligence artificielle en cours de création à Shanghai    Les indicateurs hebdomadaires de BAM en 5 points clés    Omar Benmoussa prend les rênes de Mobiblanc    Affaire Hakimi : le Club des Avocats dénonce un dossier "vide" et une justice sous influence    CHAN 2024 : Les cinq stades qui accueilleront la compétition    Zaroury en route vers le Panathinaïkos ? Un départ de Lens semble imminent    Anass Zaroury en partance pour la Grèce    Le groupe chinois Kuntai établit une filiale automobile au Maroc pour ancrer sa chaîne d'approvisionnement vers l'Europe, 130 millions de dirhams annoncés    Wafabail: Mise à jour annuelle du dossier relatif au programme d'émission de bons de sociétés de financement    Fuites de documents d'urbanisme : Des fonctionnaires accusés de collusion avec des spéculateurs    La convergence politique entre le Chili et le Maroc renforce la solidité de leur partenariat stratégique    Fête du Trône : Le ministre de l'Intérieur réunit les Walis et gouverneurs pour une séance de travail stratégique    Le Maroc, allié de longue date et partenaire "essentiel" des Etats-Unis (Sénateurs US)    Le temps qu'il fera ce samedi 2 août 2025    Les températures attendues ce samedi 2 août 2025    Le Maroc et le Qatar défendent la souveraineté des Etats et la primauté du dialogue    Après sa libération d'Israël, le journaliste El Bakkali remercie la diplomatie marocaine    L'Algérie prépare un «forum mondial de la jeunesse de solidarité» avec le Polisario    Espagne : Des élus du PP irritent les alliés du Polisario    Casablanca accueille la 1ère édition du festival AYTA D'BLADI    «Vallée des vaches» : Le Maroc documente des gravures bovines inédites à Tiznit    Fête du Trône : succès populaire pour le Festival des Plages Maroc Telecom    Disparition : Hassan Ouakrim, doyen de la culture marocaine aux Etats-Unis, n'est plus    Cinéma : "Calle Malaga", de Maryam Touzani, en sélection officielle à Venise et Toronto    Gaza : Le directeur de la Mosquée Al Aqsa exprime sa profonde gratitude à SM le Roi pour l'aide humanitaire    Une star de télé-réalité affirme que le casting de «Housewives» a contracté des parasites après un tournage au Maroc    Fête du Trône : Tétouan illuminée par la retraite aux flambeaux et ses parades festives    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le bio au Maroc : quels enjeux à la veille de la COP22
Publié dans La Vie éco le 07 - 07 - 2016

Le secteur agricole est particulièrement sensible aux impacts du changement climatique. C'est la raison pour laquelle les sols et l'agriculture bio constituent des éléments essentiels du débat actuel sur la façon de faire face à ces problèmes.
Le Maroc, pays organisateur de la COP22, s'est lancé dans la filière de l'agriculture biologique comme l'une des stratégies à soutenir dans le sens du respect de l'environnement et pour permettre aux acteurs de la chaîne de valeur du secteur agricole de générer une valeur ajoutée sur le marché intérieur et extérieur. En effet, l'agriculture moderne, telle qu'elle est pratiquée dans le monde, pose de nombreux problèmes.
Dans le sol, les pesticides provoquent un appauvrissement continu de la terre et ne se dégradent que très lentement. La perte de terre arable -la couche de surface qui peut être labourée et cultivée- peut ainsi atteindre jusqu'à 40 tonnes par hectare chaque année. Les vers de terre et les micro-organismes disparaissent au fur et à mesure. Ceci est d'autant plus inquiétant que la dégradation des pesticides dans le sol peut prendre plusieurs centaines d'années. Et d'après les recherches récentes dans les pays agricoles avancés, on trouve des résidus de pesticides dans plus de 90% des eaux superficielles et dans plus de 60% des eaux souterraines et dans les océans, avec les rejets chimiques, les sols érodés… Le fameux Institut de la Terre de l'Université de Columbia à New York a aussi démontré que les composés azotés des pesticides se mélangeaient à l'air pollué par l'industrie pour former des particules solides. Dans une publication qui a fait beaucoup de bruit, l'institut a aussi mis en évidence que l'ammoniac, sous-produit des pesticides et déchets animaux, se combinait à la poussière et au sable du Sahara pour créer des particules solides. Les recherches sont en train de converger sur les causes probables du taux croissant de maladies respiratoires.
Selon la FAO, l'agriculture est un des secteurs qui contribue le plus au réchauffement climatique
La gestion des sols est un autre gros problème. Le principal constituant du sol en matière organique est le carbone (environ 58%). Le sol est en effet l'un des plus grands réservoirs de carbone de la planète : 615 milliards de tonnes dans les 20 premiers cm, 2344 milliards de tonnes jusqu'à une profondeur de 3 mètres. Les experts considèrent que ce stock a considérablement diminué au cours du XXe siècle en raison de l'intensification de l'agriculture, de la généralisation des labours profonds dans les régions qui pratiquent l'agriculture industrielle, de la transformation de centaines de millions d'hectares de prairies en terres cultivées et bien sûr à cause de la déforestation.
Tout au long du XXe siècle, l'agriculture «moderne» a eu une contribution dramatique aux émissions de CO2. Elle a également poursuivi inlassablement l'appauvrissement du sol en matière organique. Elle a aussi minimisée le rôle de l'agriculteur, alors qu'il est un acteur majeur de la production de biomasse végétale et est en interaction permanente avec la nature.
Selon la FAO (2014), l'agriculture est un des secteurs qui contribue le plus au réchauffement climatique avec environ 24% des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'échelle mondiale. Les pays du Sud et le Nord ne sont pas égaux. Les premiers émettent principalement du méthane (élevage, gestion des déchets et culture du riz) et les seconds surtout du protoxyde d'azote (engrais, gestion des déjections...).
Dans le Plan Maroc Vert (PMV), le Maroc, en mettant en avant ces dernières années l'agriculture durable, a donné des signaux encourageants et pourrait se positionner au mieux pour produire un maximum de biomasse, optimiser sa gestion dans la phase de consommation, assurer un recyclage optimum et stocker un maximum de carbone. Dans ce cadre, de plus en plus de voix s'élèvent pour promouvoir l'agriculture biologique et l'agro-écologie.
Importance de l'agriculture bio dans le débat sur les changements climatiques
Le secteur de l'agriculture est donc particulièrement sensible aux impacts du changement climatique et de la variabilité du climat. C'est la raison pour laquelle les sols et l'agriculture bio constituent des éléments essentiels du débat actuel sur la façon de lutter contre le changement climatique. Les sols sains peuvent jouer un rôle important dans l'atténuation des changements climatiques en stockant et séquestrant le carbone et en réduisant les émissions de GES dans l'atmosphère.
Si les sols sont mal gérés ou cultivés au moyen de pratiques agricoles non durables, le carbone qui y est présent est libéré dans l'atmosphère sous forme de dioxyde de carbone. Les conversions croissantes des prairies et forêts en terres cultivées et en pâturages a provoqué des pertes historiques en carbone dans les sols du monde entier. En effet, les experts savent aujourd'hui que la réaffectation des terres et drainage des sols organiques vers l'agriculture conventionnelle est responsable d'environ 10% de l'ensemble des émissions des GES.
Le bio par rapport au conventionnel dans le réchauffement climatique
Les émissions de GES par hectare occasionnées par l'agriculture bio sont par contre beaucoup moins importantes. L'agriculture bio, parce qu'elle contient davantage de matière organique et permet aux sols de mieux vivre, entraîne ainsi une meilleure séquestration du carbone. Les multiples expérimentations de terrain dans différents pays montrent que la fertilisation bio présente plusieurs atouts : elle augmente de façon non négligeable le carbone biologique du sol, accentue la séquestration de CO2 de l'atmosphère dans le sol, maximise les performances en ressources renouvelables et en durabilité des ressources et optimise le flux de nutriments et d'énergie dans les agro écosystèmes.
Certains experts affirment aujourd'hui que le bio réduirait les dépenses énergétiques de 25 à 50% par rapport à l'agriculture conventionnelle. En restaurant les sols dégradés et en adoptant des pratiques de gestion durable telles que la rotation des cultures, le zéro labour ou semis direct, l'agriculture de conservation, l'agro-écologie et l'agroforesterie, il serait donc possible de réduire les émissions de GES provenant de l'agriculture, d'améliorer la séquestration du carbone et de renforcer la résilience aux changements climatiques. Chaque acteur doit donc jouer sa partition : du consommateur au décideur politique, sachant que, peu ou prou, personne n'aura la possibilité d'être indifférent aux changements climatiques et que le temps ne joue pas en faveur de la non-décision ! Toute démarche devra être juste, efficiente et rapide.
(*) Slim Kabbaj est Coordonnateur du Réseau Environnement Santé Alimentation – RESA Maroc


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.