Que peuvent avoir en commun le WAC et l'Olympique de Marseille ? Les deux ont été sacrés champions, respectivement du Maroc et de France, pour la saison 2009-2010. La différence, c'est que l'OM, vainqueur aussi de la Coupe de France, a fêté son doublé à Marrakech, bien avant le Wydad. Une fête à laquelle avaient pris part certains dirigeants du WAC, dont notamment le président Abdelilah Akram. C'était aussi l'occasion pour les deux de nouer une forme de partenariat, dont les détails, à part les matchs amicaux (le 15 octobre à Casablanca, en attendant le match retour au stade Vélodrome) ne sont pas encore connus. «Rien de concret pour l'instant», confie une source proche des Rouge et Blanc, contactée par Les Echos quotidien. En fait, après s'être mis d'accord sur le principe, le WAC, invité au tournoi de Abha aux côtés des clubs de Mallorca, Bologne, Al Aïn émirati et le club saoudien d'Al Hilal, attend une offre du club phocéen. Du côté de l'Hexagone, cela mijote. On parle de «délocalisation». Autrement dit, créer des passerelles entre les deux centres de formation. Information confirmée par le directeur sportif de l'OM, José Anigo. Cité par le site Chronofoot, ce dernier a fait savoir que son projet vise les jeunes Africains, qui font du Maroc un tremplin pour atterrir en France. «J'aimerais développer un projet qui permettrait aux plus jeunes Africains, qu'on ne peut pas faire venir en France, de s'aguerrir à Casablanca, avant ensuite de les récupérer à leur majorité», avait déclaré ce dernier. Une escale de courte durée, car les centres de formation, comme les centres d'appels, cela coûte de l'argent. Et comme la crise continue de faire des dégâts en Europe, l'OM cherche, à travers cette forme de sous-traitance, à minimiser les coûts et de rentabiliser ses recrutements. Le Barça veut s'y mettre aussi Et ce n'est pas tout. En l'annonçant comme futur entraîneur du WAC, chose que les responsables du club ont balayée d'un revers de la main, les médias français veulent délocaliser également Alain Perrin, ex-coach de l'OM. L'Afrique regorge de talents qui rêvent de faire une grande carrière. Un réservoir pour les clubs européens. La Ligue 1 reste le championnat qui recrute le plus. Il suffit de voir le nombre de joueurs africains qui y évoluent, voire même dans l'équipe de France. D'ailleurs, si l'OM s'est adjugé le titre, ce n'est pas grâce à son centre de formation. Loin de là. Et pour preuve, seuls deux joueurs, issus du même centre, ont évolué régulièrement sous les couleurs phocéennes ces dernières années, à savoir Samir Nasri, transféré après à Arsenal, et Cédric Carrasso, actuel gardien de but des Girondins de Bordeaux et ex-coéquipier de Marouane Chamakh. L'Olympique de Marseille n'est pas le premier club à manifester son intérêt pour la formation au Maroc. Il y a quelques semaines, le président du club de Barcelone, Joan Laporta, au cours d'un bref passage à Casablanca, s'est entretenu, par l'intermédiaire de Abdelhamid Souiri, avec le président du Raja dans la perspective d'implanter une «Masia» (école de football du FC Barcelone) à Casablanca. Cette nouvelle tendance intervient à un moment ou le football national s'apprête à entamer une nouvelle ère, celle du professionnalisme. Une nouvelle vision qui a donné de nouvelles idées à certains clubs européens, mais pas à nos responsables.