Jamais autant d'intérêt n'aura été accordé à l'amélioration du climat des affaires. Il faut dire qu'il était temps de remédier aux lacunes soulevées à chaque fois dans le traditionnel rapport Doing Business lequel ne s'est pas encore montré clément avec le Maroc. C'est dans ce sens qu'a donc été créé le Comité national sur l'environnement des Affaires (CNEA) en décembre 2009. Aujourd'hui le bilan de sa première année d'activité vient d'être dressé par le ministre des Affaires économiques, en présence du Premier ministre, ainsi que par président de la CGEM. Ce dernier est même apparu heureux de constater les avancées réalisées dans le cadre de l'amélioration du climat des affaires en 2010 en les qualifiant de «positives». «Toutes les mesures d'action adoptées ont été mises en place en parfaite concertation avec le secteur privé», explique Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques. Qu'est ce qui a donc été concrètement réalisé pour que le secteur privé soit aussi réjoui du bilan 2010 ? Le premier axe, et non des moindres, sur lequel s'est basée l'action du CNEA a été celui de la simplification et le renforcement de la transparence des procédures administratives, à travers des mesures visant la codification et la diffusion de l'ensemble des mesures administratives relatives aux entreprises, la facilitation de leur création et de l'échange des informations sur les entreprises entre les administrations, et la mise en place d'un mécanisme de prévention de l'abus administratif. C'est d'ailleurs là l'une des principales problématiques qui entravait jusque là l'amélioration du climat des affaires et que décriaient les investisseurs privés. Un premier pas a été fait dans ce sens via la contribution à la mise en place de l'Instance centrale de lutte contre la corruption et de son portail dédié. Il a également été privilégié la modernisation du droit des affaires à travers la révision de la loi sur les sociétés à responsabilité limitée (SARL) et la mise ne place d'un planning annuel pour la modernisation des textes en question. La concrétisation de ce deuxième axe s'est notamment traduite par la suppression de l'exigence du capital minimum et la procédure de blocage de capital, prélude à la création d'entreprises en ligne. Il a également été procédé à l'introduction de l'Identifiant commun pour l'entreprise permettant un traitement plus fluide et cohérent de l'entreprise par les administrations publiques. La réforme relative aux tribunaux de commerce dans le but de faciliter l'accès à l'information et de protéger les investisseurs, et le projet de décret sur les marchés publics, ainsi que l'encouragement du recours à l'arbitrage. La tache des marchés publics Par ailleurs, le CNEA s'est aussi attelé à la moralisation de la vie des entreprises, qui est une entrave majeure à un développement économique vertueux notamment à travers une contribution active à la mise en place de l'Instance centrale de lutte contre la corruption et de son portail www.stopcorruption.ma. Faut-il pour autant crier victoire ? Certainement pas, car les différents opérateurs économiques continuent toujours de dénoncer certaines problématiques telles que l'insuffisance de la transparence au niveau de la passation des marchés publics. Cela dit, les actions déjà entreprises, conjuguées au contexte d'instabilité qu'ont connu certains pays voisins, ont permis au Maroc de se distinguer durant les premiers mois de l'année 2011 en termes d'attraits des investisseurs étrangers. «Le Maroc se démarque des autres pays du Maghreb et du Machreq en enregistrant la seule hausse significative du nombre de projets d'IDE» souligne les experts d'Invest In Med, observatoire des investissements et partenariats en méditerranée dans leur dernier bilan trimestriel. Cette appréciation se base sur le constat de 37 annonces d'IDE en un seul trimestre, soit le même rythme relevé durant les années record qu'ont été 2006 et 2007. C'est là le deuxième meilleur score réalisé dans la région méditerranéenne après la Turquie. Pour ce qui est de 2010, Nizar Baraka a récemment fait savoir que l'amélioration du climat des affaires s'est traduite par un rebond des IDE drainés par le Maroc de l'ordre de 37 milliards de dirhams en 2010, soit une augmentation de 19%. Ceci devrait ainsi motiver davantage les équipes du CNEA de poursuivre leur vaste chantier de réforme, à moins que le prochain Doing Business vienne une nouvelle fois casser cet optimisme.