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Le business du café trinque
Publié dans Les ECO le 17 - 06 - 2011

Accros du café, c'est le bon moment pour réduire votre dépendance! Depuis quelques mois, le prix des deux variétés de café les plus répandues ont atteint des sommets. Le cours de l'arabica est estimé à 5,8 dollars /kg soit une augmentation de 70% en comparaison à la même période de l'année dernière. Il en est de même pour le cours du robusta qui s'est négocié à 2,38 dollars/kg, enregistrant une augmentation de 52% dans un intervalle d'une année.
Et les opérateurs locaux ?
Les experts du secteur imputent cette flambée à deux raisons principales : le mouvement de spéculation qui a précédé la baisse des stocks du café à l'international (35%), mais également à la forte demande ces derniers mois en robusta des pays émergents, dont le Maroc. En effet, le marché local enregistre une consommation totale annuelle de 35.000 tonnes, répartie à 80% pour le robusta et 20% pour l'arabica. Il faut dire que «les retombées de cette montée en flèche des cours des deux variétés auront plus d'impact sur les opérateurs locaux qui détiennent plus de 35% de part de marché, que sur les multinationales installées dans le pays», déplore un expert dans le secteur de la distribution du café. En réalité, le problème ne se pose pas actuellement au niveau de ces derniers. Il faut dire que leurs stocks sont gérés à l'international, d'autant plus qu'ils obéissent à un système d'achat à terme. Pour rappel, les contrats à terme sont une obligation d'achat d'un produit donné, à une date fixe, pour un prix prédéterminé. Généralement, les opérateurs dans le secteur du café réalisent «des achats à terme d'une moyenne de neuf mois pour se prémunir contre le risque d'augmentation des prix», ajoute notre source.
Ces mécanismes expliquent clairement la stratégie du wait and see qu'ils pratiquent, mais selon notre expert, «cela ne peut pas éliminer une éventuelle augmentation des prix des produits finis dans les mois à venir». Les opérateurs locaux quant à eux, «adoptent le système traditionnel d'approvisionnement et de gestion de stock, faute de moyens financiers et de maturité des structures». En conséquence, ils se sont d'ores et déjà lancés dans «la pratique d'une augmentation des prix déguisée par la baisse du grammage», soutient un expert dans la grande distribution. Cette augmentation reste relativement timide, variant entre 10% et 15%. En effet, le grammage des paquets et des flacons de café de 250g ont été ramenés à 225g. Certes, «le nouveau grammage est mentionné sur le produit avec des petits caractères, mais aucune communication n'a été faite pour informer le client sur ce changement», nous confie notre source, qui ajoute : «Sur le plan législatif, cette pratique reste légale, surtout que la loi n'impose aucune restriction dans ce sens». Il est à signaler que dans les mois à venir «les prix des produits finis vont exploser. L'augmentation pourra dépasser les 30%», explique un expert dans le secteur. Ces prévisions sont basées sur les révélations des experts internationaux, qui prévoient une continuation de la hausse des cours du robusta.
En effet, au Maroc, la majorité des produits commercialisés sont à base de robusta. Notamment le segment des cafés solubles, qui constitue plus de 20% des ventes et qui permet aux opérateurs de dégager plus de 60% de marge. Cela veut dire que «sur ce segment, la hausse des prix est maîtrisable. Les opérateurs ont une marge pour réduire leurs gains, notamment du fait que ces produits sont destinés essentiellement à des personnes au pouvoir d'achat limité», confirme notre source. Cela n'est pas valable pour le segment du café en grains et les capsules. Ces produits sont constitués d'un mélange de robusta et d'arabica et pis, les marges dégagées ne dépassent pas les 30%. Du coup, dans les quelques mois qui viennent s'offrir un simple expresso va devenir un luxe.
Un marché de 1 milliard de DH
Au Maroc, le marché du café dégage un chiffre d'affaires de plus d'un milliard de dirhams (en absence de statistiques exactes, le CA est évalué à 1,3 milliard de dirhams). Le marché importe près de 35.000 tonnes de café par an, dont la moitié est distribuée en vrac. Quant à la consommation, elle ne dépasse pas 700 grammes par tête d'habitant. Cette concentration du marché est due essentiellement aux contraintes que rencontrent les opérateurs locaux et qui ont un impact sur leur compétitivité. Désormais, ils doivent résister aux effets de la contrebande, à la forte concurrence des petits et moyens importateurs turcs et égyptiens et aux droits de douanes, qui s'élèvent à 10%.
«Nous n'avons pas pu répercuter l'augmentation»: Lucien Leuwenkroon, Directeur général de Top Class Lavazza Maroc
Les Echos quotidien : Où peut-on situer la performance du marché du café au Maroc ?
Lucien Leuwenkroom : La consommation de café au Maroc se limite aujourd'hui à moins de 700 g par habitant et par an, alors qu'en France la consommation est de près de 6 kg par habitant. Cependant, il s'agit là d'une performance acceptable, dans la mesure où il y a à peu près dix ans, nous étions à 300 g par habitant.
Quel a été l'impact de la crise sur le marché local ?
Que l'on soit torréfacteur local ou importateur, ou dans le CHR ou HORECA, cela fait vivre des milliers de personnes, soit au moins 3 fois plus qu'il y a 10 ans. Bien entendu, nous connaissons une vraie crise depuis un an à savoir que le prix du café a triplé. D'ailleurs, nos prescripteurs CHR nous reprochent d'augmenter nos prix en conséquence. En raison des circonstances, nous n'avons pas pu répercuter la même augmentation et nous avons dû tous grignoter très fort sur nos marges. Résultat, certains de nos collègues risquent malheureusement de disparaître. Il me semble que l'Etat a un rôle important à jouer, et ce en procédant à la baisse des droits de douanes et surtout de la TVA. Aujourd'hui, pour un produit de grande consommation, il n'est pas logique de lui appliquer la même taxe que celle appliquée à un produit de luxe (20%). En France par exemple, la TVA n'est que de 5,6%. Si l'on cumule l'ensemble des taxes à payer, on dépassera facilement les 60%. Pourtant, le café n'est pas un produit nocif pour la santé comme la cigarette, bien au contraire, il a des vertus thérapeutiques de premier ordre. Dans le cadre du plan Azur, nous avons des ambitions très importantes pour ramener un nombre important de touristes mais trouvez-vous normal qu' à cause d'une fiscalité aussi forte, le consommateur paye parfois son expresso plus cher qu'aux Champs Elysées !
Quid des pratiques des prix déguisés par certains opérateurs et de la contrebande ?
S'agissant de la concurrence déloyale, elle existe dans tous les secteurs. La contrebande et les marchés parallèles de lots non adaptés au marché local, les mauvaises copies d'un concept ou d'une capsule de café sont malheureusement le tribu de success stories comme la nôtre au Maroc. Souvent ailleurs vu la faiblesse des régulateurs. Néanmoins je reste très positif quant à la croissance du marché.


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