Essaouira a apporté ses rayons de soleil à Paris, dimanche 25 janvier. Mogador était invitée par l'Institut du monde arabe afin de raconter sa success-story et ses valeurs autour de son patrimoine et sa multiculturalité. André Azoulay nous en parle à cœur ouvert et avec émotion. «L'Ecole d'Essaouira, l'importance du lieu, l'importance du lien, pour d'autres lendemains» était le thème de ce rassemblement à l'Institut du monde arabe, dimanche 25 janvier à Paris. Les Parisiens, les exilés, les amoureux de la ville et les curieux se sont bousculés à l'entrée. «Essaouira, ovationnée et plébiscitée, a fait salle comble , à l'Institut du monde arabe qui a dû fermer ses portes en laissant dehors autant de personnes que celles qui avaient réussi à trouver place dans la grande salle du Haut conseil et plus tard dans l'amphithéâtre (500 places) où avait lieu le grand concert Gnaoua-Jazz, qui a clôturé ce happening souiri au cœur de Paris», a confié André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI et président-fondateur de l'Association Essaouira-Mogador, ravi de l'accueil qui a été donné à sa ville natale. «Apparemment surpris par cette affluence exceptionnelle, les organisateurs et à leur tête le ministre Jack Lang, président de l'IMA, ont d'entrée de jeu souligné combien ce succès, après les tragédies que venait de connaître Paris, apportait une réponse éclatante en contrepoint «aux tenants de la fracture et de la peur», continue le fervent défenseur de Mogador. Il faut dire qu'Essaouira mérite tous ces honneurs, puisque la ville aux 7 festivals, qui s'est développée grâce à la culture, montre le chemin de la tolérance et met en valeurs ses multiples talents. «La Garde des sceaux, Christiane Taubira, ne s'y est pas trompée quand prenant la parole, elle a mis en relief avec sa fougue habituelle «ces vibrations souiries, portées par toutes les musiques qu'Essaouira a le talent d'inviter et de revisiter pour offrir au plus grand nombre cette magnifique offrande marocaine à l'altérité et à la convergence de l'universalité de toutes nos valeurs», renchérit le conseiller du roi qui tenait à insister sur la qualité des intervenants présents, venus témoigner de l'authenticité de la ville des Alizés. En plus de Jack Lang et Christiane Taubira, les discours du sociologue Edgar Morin et de la sénatrice Bariza Khiari, rejointe à la tribune, par son collègue David Assouline ont sonné juste. Témoin et acteur de l'évolution et de la renaissance d'Essaouira depuis une vingtaine d'années, le ministre de l'Education nationale, Rachid Benmokhtar, a notamment insisté, pour sa part, «sur la profondeur et l'effectivité de l'impact des messages auxquels Essaouira a depuis longtemps choisi de s'identifier». Des messages qui veulent que civilisations arabe, amazigh et juive convergent via les arts mais pas seulement. D'ailleurs, Driss El Yazami, président du CNDH, le constate : «La place de la société civile et l'importance du débat et de l'échange dans l'agora souirie qui a toujours privilégié la parole ouverte, laquelle est accessible à tous». Dans cette ambiance chaleureuse, sublimée par les chants de la cantatrice Françoise Atlan, André Azoulay n'a pas caché son émotion ni boudé son plaisir quand il a conclu en invitant l'assistance à prendre «la juste mesure de ce Maroc (ancré), plus profondément que jamais, dans l'art de tous les possibles». Une assistance qui a eu la chance de profiter d'un concert 100% gnaoui avec Hassan Boussou, grand maître gnaoui et ses musiciens, Bojan Zulfikarpasic au piano,Vincent Mascart au saxophone et Karim Ziad à la batterie et afin de clôturer cet échange en beauté, André Azoulay n'oublie pas de rappeler les rendez-vous de cette année de la ville qui font le succès d'Essaouira, à savoir le Festival des Alizés du 23 au 26 avril, le Festival de gnaoua et musiques du monde qui se déroulera du 14 au 17 mai cette année et le Festival des Andalousies Atlantiques du 29 octobre au 1er novembre. Que la magie continue à opérer...