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Piraterie maritime en Afrique : L'activité plombe l'économie
Publié dans Les ECO le 17 - 12 - 2013

Entre 2005 et 2012, environ 179 navires ont été détournés dans le monde. Selon d'autres statistiques du Bureau maritime international, sept navires pris en otage sur un total de dix dans le monde, l'ont été en Afrique. La piraterie prend les allures d'un véritable fléau pour l'économie du continent.
Le phénomène n'aura perdu en intensité dans le golfe D'Aden (Somalie) que pour en reprendre dans le Golfe de Guinée. Cette région, qui abrite l'une des routes maritimes les plus prisées par les armateurs internationaux, est devenue l'une des plus périlleuses au monde. Un rapport de l'ONG International Crisis Group vient de livrer quelques indications relatives à ce fléau des dernières heures. «Les découvertes récentes de gisements offshore d'hydrocarbures ont accru l'intérêt géostratégique du golfe de Guinée. Après avoir longtemps négligé leur domaine maritime, les Etats riverains sont désormais conscients de leur défaillance», indique-t-on dans un rapport de l'organisme international. Entre 2005 et 2012, environ 179 navires ont été détournés dans le monde. Selon d'autres statistiques du Bureau maritime international, sept navires pris en otage sur un total de dix dans le monde l'ont été en Afrique. «L'insécurité maritime est un véritable problème régional qui menace, à court terme, le commerce et, à long terme, la stabilité des pays riverains en compromettant le développement de cette zone économique stratégique», précise-t-on dans le rapport de l'organisme.
Réactivité
Longtemps sous-estimé par les Etats de la région (Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria, Cameroun, Guinée équatoriale, São Tomé-et-Principe, Gabon, Congo-Brazzaville, République démocratique du Congo et Angola), le fléau commence à être de plus en plus pris en compte dans les politiques publiques. Il faut dire que les pressions de l'Union européenne ont fini par payer. Des programmes de lutte contre la piraterie maritime sont en train d'être mis en œuvre dans chacune de ces économies. v, selon les experts de l'International Crisis Group.
Facteurs
Dans la zone du delta du Niger, au Nigeria, la mauvaise redistribution des richesses tirées des exploitations pétrolières est l'un des principaux facteurs cités pour justifier le développement de la piraterie maritime. «Pendant des décennies, l'exploitation pétrolière a paradoxalement créé une situation de pauvreté. Alors que les tensions sociales augmentaient et que l'environnement se détériorait, la rente pétrolière n'a, en grande partie, bénéficié qu'aux pouvoirs centraux, aux compagnies pétrolières et aux élites locales», peut-on lire dans le rapport de la structure de veille. Pour cette dernière, les exclus du système de redistribution ont fini par basculer dans la contestation violente, contraints de contourner l'Etat pour accéder à une fraction de la rente, et ceux-ci ont développé des activités illicites parallèles aux circuits officiels: siphonnage du brut, raffinage clandestin, trafic du carburant entre autres. L'augmentation constante des enjeux financiers a permis à ces activités de prospérer et à la criminalisation de l'économie de s'étendre.
Recommandations:
Sur la base de ces constats, l'ONG internationale émet plusieurs recommandations aux Etats de la région afin de juguler la piraterie maritime. Parmi celles-ci figure le fait de placer désormais la lutte contre la criminalité maritime en «priorité», en créant dans chaque pays un comité interministériel chargé de développer et de mettre en œuvre une stratégie maritime nationale qui s'attaque à la fois aux menaces immédiates et aux causes profondes. Le Crisis Group propose d'autres actions: enquêter sur les réseaux de trafic de carburant afin d'identifier les compagnies impliquées dans des activités illégales, promouvoir la création d'emplois dans les zones littorales, notamment à travers la pêche artisanale, etc. À cela devraient également s'ajouter des efforts d'investissement et d'industrialisation de ces régions afin d'encourager la transformation locale du produit de la pêche. Le renforcement de l'application de la loi en mer, à travers la professionnalisation des forces navales, ainsi que des agences chargées de la sécurité maritime et des autorités portuaires, figure également dans la liste des recommandations de l'organisme
Coopération opérationnelle
Cette lutte ne pourrait toutefois être remportée que si les Etats de la région unissent leurs forces. Le Crisi Group recommande à ces derniers la mise en place «d'ententes bilatérales entre voisins directs, afin de faciliter les extraditions et favoriser une coopération étroite entre les marines, les autorités maritimes et les forces de police en matière de lutte contre la piraterie». La mise en œuvre d'opérations de surveillance conjointes de zones spécialement dangereuses est également proposée par l'organisme. Dans ce sens, justement, le Nigéria, le Bénin et le Togo devraient étendre l'opération Prosperity aux eaux togolaises. «Ces pays devraient également participer pleinement aux efforts de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (EEAC) et de la Cedeao visant à définir une vision commune de la sécurité maritime et mutualiser leurs moyens», explique-t-on auprès de l'organisation internationale.
Sécurité interrégionale
Le Crisis Group préconise par ailleurs la tenue d'un Sommet international sur le golfe de Guinée, au cours duquel un mémorandum d'entente serait signé entre les Chefs d'Etats, notamment ceux de la Cedeao et de la CEEAC. Cette convention porterait sur l'appui de la sécurité maritime régionale dans la région maritime de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. De plus, l'organisme propose de faire du Centre d'échange d'informations sur le commerce maritime (MTISC), qui devrait être installé au Ghana, un outil de collecte et de diffusion d'information pour toute la région et en faisant du service régional de formation à la sécurité maritime prévu par la CEEAC un centre de formation pour toute la région. Quant aux bailleurs de fonds, l'organisme appelle à une meilleure coordination du soutien international à travers la création d'un comité multinational des affaires maritimes, installé au niveau de chaque pays, et faire en sorte que les interventions étrangères s'alignent sur les stratégies nationales. Le soutien à la définition de politiques maritimes globales, s'attaquant à la fois aux menaces immédiates et aux causes profondes de la criminalité, sera également nécessaire.


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