La 17e session des chefs d'Etats et de gouvernement de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s'est tenue à Dakar en milieu de semaine dernière. L'heure est à la consolidation des acquis économiques. Les perspectives de croissance sont favorables D'une pierre, deux coups, Dakar, la capitale sénégalaise, a également accueilli, durant la même semaine, la 17e session des chefs d'Etats et de gouvernements des huit pays composant l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), une sorte de check-up de l'état de l'Union à travers plusieurs domaines dont l'économique. Si la réunion n'a pas été marquée par de grandes annonces, elle a tout de même permis aux dirigeants de la région de faire le point sur les performances économiques de celle-ci. En effet, avec une moyenne de croissance estimée à un peu plus de 6% sur les trois dernières années, la région est sans doute parmi les plus dynamiques du continent. La réunion de Dakar a en effet ainsi permis aux dirigeants de l'UEMOA de souligner «la résilience de l'activité économique aux chocs internes et externes, en dépit d'une conjoncture internationale difficile». Selon le rapport mené sur la région en 2013 par la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies (CEA-UN), c'est d'ailleurs «en faveur de la crise économique, occasionnant le ralentissement de la demande économique mondiale, que la croissance des économies ouest-africaines a été révisée à la baisse avec 5,4% en 2012».Une année auparavant, cette croissance était en effet de 6,2% au niveau de la région ouest-africaine. Toutes les économies de la région ont contribué à cette performance. La Côte d'Ivoire, par contre, a été l'exception pour confirmer la règle. En pleine crise politico-militaire, sa dynamique économique a sensiblement plongé à -4,7% sur la même année. Les perspectives sont tout aussi favorables. Selon les dernières mises à jour du FMI, elles devraient être caractérisées par des croissances estimées à 5,9% en 2012 et 6,9% en 2014. À Dakar, les dirigeants de la région ont réaffirmé leur volonté, par ailleurs, de «renforcer les performances économiques» de leur pays «dans une vision d'émergence des économies de la sous-région à l'horizon 2020», peut-on lire dans le communiqué de la rencontre. Agriculture Le secteur agricole et l'activité industrielle de transformation des produits agricoles, joueront un rôle important dans cet avenir économique de la région. Selon les données de la Banque mondiale, l'agriculture fournit près de 80% des besoins alimentaires pour près de 300 millions de personnes dans la région. Le secteur est la principale activité d'environ 60% de la population et engage également en moyenne 60% de la population active. «L'agriculture fournit les matières premières de base pour la transformation industrielle et la fabrication, contribuant à environ 15,3% à l'exportation de biens et de services de la région», d'après les actualisations du FMI. Hors pétrole, les produits agricoles pèsent également très lourds sur la balance commerciale régionale. Ils constituent près de 30% des recettes d'exportation de l'UEMOA. Le secteur contribue par ailleurs à hauteur de 21% aux importations régionales. Dans le PIB régional, la part de l'agriculture est en moyenne estimée à 35% en Afrique de l'Ouest, mais avec des variations importantes entre les pays. La région dispose, depuis près de 12 ans déjà, d'une politique agricole commune. Selon la CEA-UN, ce programme vise principalement «à contribuer de manière durable à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement économique et social des Etats membres et à réduire la pauvreté». Cela devrait ainsi permettre aux économies de la région d'atteindre leurs objectifs en termes de sécurité alimentaire, en réduisant la dépendance alimentaire au sein de l'union par une amélioration de la productivité des exploitations familiales et par un meilleur fonctionnement des marchés des produits agricoles. La politique agricole de l'Union devrait également permettre aux économies de la région «d'améliorer les conditions de vie des producteurs par un développement de l'économie rurale», la revalorisation du statut social des agriculteurs et par une meilleure rémunération des produits agricoles.