L'essoufflement du secteur est imputable à la régression de l'assurance vie, laquelle semble subir essentiellement les effets de l'évolution négative des marchés financiers. Le premier semestre de l'année n'a pas été favorable au secteur de l'assurance au Maroc. Ce dernier n'a, certes pas connu un recul, mais il a affiché un certain essoufflement à l'instar de l'ensemble du système économique marocain. C'est en tout cas ce qui ressort en substance de la situation liminaire du secteur marocain des assurances au premier semestre 2013, publiée la semaine dernière par la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurances (FMSAR). C'est ainsi qu'au 31 juin 2013, les primes émises par le secteur des assurances au Maroc s'élevaient à 14,8 MMDH, en progression de 3,1% comparativement au premier semestre de l'année dernière (contre une évolution de 9,5% au premier semestre 2012). Si l'assurance non vie continue sur sa lancée et enregistre une hausse de 5,3% par rapport au premier semestre de l'année dernière, l'assurance vie et capitalisation affiche, elle, une régression de 2,2%. L'essoufflement du secteur est donc imputable à la régression de l'assurance vie, laquelle semble subir les effets de l'évolution négative des marchés financiers. En effet, «l'évolution négative des marchés financiers rend les contrats en unités de compte peu attractifs. D'ailleurs, le chiffre d'affaires de ce type de contrats a connu à lui seul une baisse de 66,2%, passant de 159,1 MDH au terme du premier semestre 2012 à 53,7 MDH à la fin du premier semestre 2013», explique aux Inspirations ECO, Bachir Baddou, directeur général de la FMSAR avant d'ajouter : «cet écart explique, à lui seul, une grande partie de l'évolution négative de la branche». En attente d'un cadre légal pour Takaful À cela s'ajoute l'arbitrage qu'effectuent les banques entre les produits d'assurance vie et d'autres produits bancaires. Toutefois, «il convient de souligner que la contraction n'est pas très forte puisque la branche vie et capitalisation, à l'exclusion des contrats à capitaux variables, a connu une évolution positive de +0,83%», argue le directeur de la FMSAR. Résultat de l'équation : la non vie demeure prédominante, s'accaparant 72,2% du chiffre d'affaires du secteur avec un volume de 10,7 MMDH, alors que la vie conserve quelque 27% à 4,1 MMDH. Il importe de signaler qu'avec la crise enregistrée au niveau de plusieurs pays avec lesquels le Maroc entretient des relations économiques étroites, certains secteurs ont connu un fléchissement dans leur niveau de performance. Les professionnels estiment que c'est le cas notamment du secteur des assurances, qui a vu son taux d'évolution des chiffres d'affaires régresser pendant les années 2009 et 2010, en passant d'un taux à deux chiffres à un taux avoisinant 5% (4,5% et 5,7% respectivement). Cette évolution a connu une légère reprise en 2011 et 2012 puisque le taux d'évolution des chiffres d'affaires avoisinait 9% (9,24% et 8,92% respectivement). Néanmoins, avec la promulgation du projet de loi portant amendement du Code des assurances, qui instaurera l'obligation de l'assurance tous risques chantier «TRC» et la responsabilité civile décennale «RCD» ainsi qu'avec la mise en place d'un cadre légal pour l'assurance Takaful, les professionnels du secteur s'attendent à ce que le secteur des assurances renoue bientôt avec la hausse en matière de croissance des chiffres d'affaires.