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Naître «où» ne pas naître
Publié dans Les ECO le 12 - 07 - 2013

Un film sur les racines et le déracinement. C'est ce que nous propose Mohamed Hamidi dans son premier long métrage réussi : «Né quelque part» avec Jamel Debouzze et la révélation de l'année, Tewfik Jallab. Tendresse, sourires, même fous rires, belles images pour les yeux et des questions pour la tête, c'est ce que propose ce film de 1h30, plein de fraîcheur.
Un film sur le retour aux sources, sur cette immigration malgré soi, le quotidien de plusieurs Maghrébins nés en France et qui ne connaissent pas le pays des parents. De cette distance qui existe entre deux générations habitant sous le même toit, une qui n'oublie pas ses terres et l'autre qui n'en a aucun souvenir. C'est ce qu'a voulu faire passer comme message Mohamed Hamidi dans son premier long métrage «Né quelque part», l'histoire de Farid , étudiant en droit à Paris, qui se voit demander par son père souffrant, d'aller sauver la maison de la famille en Algérie. Farid ne connaît pas son pays d'origine, il savait à peine que son père y avait construit une maison «pierre par pierre». Il se retrouve alors dans une aventure familiale malgré lui, à découvrir ses racines et ses origines, à rencontrer une famille dont il ne connaît rien et dont il est tellement différent. Il fait la connaissance de son cousin, à premier abord complice, mais qui attendra le bon moment pour lui voler ses papiers et réaliser son rêve d'aller en France ! Farid, exilé dans son pays d'origine, qui ne peut pas retourner d'où il vient parce qu'il ne «fait pas Français» est confronté au quotidien algérien qu'il va vivre de plein fouet. Un scénario certes vu et déjà vu, mais cette fois-ci, le réalisateur ne s'est pas permis de tomber dans les clichés des Arabes et des immigrés. Il joue sur les sentiments, la tendresse, les images, les paysages et surtout un casting de qualité.
Les acteurs sont triés sur le volet ! Quand un Jamel Debbouze joue le cousin roublard et filou, prêt à tout pour aller en France, des acteurs marocains comme Fahd Benchemsi et Mourad Zaoui jouent les jeunes rêveurs du quartier qui se voient déjà dans l'eldorado français ou encore des acteurs français de talent à l'image de Julie De Bona et de Malik Bentalha qui apportent douceur et justesse. D'ailleurs, une des premières apparitions de Mourad Zaoui, qui incarne Moustafa, met le point sur cette question de frontières impossibles à franchir légalement, tant le visa est difficile à obtenir. «La France n'a que des regrets à nous envoyer», déclare Moustafa en tendant une lettre de refus de visa ! Le jeune passe son temps à recevoir des refus, il en a reçu 48 et espère encore pouvoir décrocher une chance d'aller en «terre promise» pour le «mariage». Quand à Fahd Benchemssi, il incarne brillamment la tête pensante du quartier, ami des ordinateurs et de la nouvelle technologie, dont «le corps est en Algérie et la tête est en France». C'est le quotidien d'une jeunesse qui se morfond et se retrouve toute la journée au café «Secteur», clin d'œil à son propriétaire incarné par l'humoriste Abdelkader Secteur, qui est toujours aussi juste et percutant dans le rôle du moralisateur. Le café est un peu l'image de l'Algérie avec ses jeunes qui veulent déserter, ses hommes qui passent leur temps à regarder le football, jouer au jeux de société ou encore parler politique et les autres qui ne parlent tout simplement pas.
Ce malaise de l'Algérie, le spectateur ne le ressent presque pas, grâce à ses personnages drôles et attachants qui nous poussent même à avoir envie d'essayer ce village quelque temps, même sans réseau, sans téléphone, sans travail. À l'image d'un des personnages les plus drôles, Fatah, incarné par Fatah Bouyahmed, passé par les planches du Jamel Comedy Club. Fatah est le pilier du café du village, puisqu'il est préposé au téléphone, une machine fixe, en pleine rue, attachée à un poteau. Un peu à l'image du téléphone arabe où tout le monde est au courant de qui appelle qui, pourquoi et comment, le personnage principal à un moment du film demande un peu d'intimité et il se voit répondre par Fatah, une des phrases clés du film : «Tu sais ce que c'est intimité en arabe ? Cela n'existe pas !» . Ce choc des cultures, Farid le vit dès l'arrivée à l'aéroport où il est presque envahi par l'affection de sa famille, une famille qu'il ne connaît pas. Cette distance qui existe en France entre les gens, n'existe plus en Algérie. Et Farid le vit de plein fouet mais cela ne semble pas le traumatiser plus que cela.
C'est ce qu'on pourrait reprocher à ce film, peut-être trop complaisant et trop lisse. L'acteur principal attirée par la fille du quartier, Samira, image de la femme soumise et traditionnelle, ne va pas au fond des choses, par amour peut être pour Audrey, sa fiancé française ? Mais la proposition de mariage avec Samira ne le choquera pas pourtant, il ne la repoussera pas... Pourtant cela ne va pas plus loin, on ne comprend pas. Et Jamel Debbouzze qui disparaît au milieu du film ? On ne le reverra plus, on entend juste parler de lui. Le spectateur reste un peu sur sa faim. Pourtant, Mohamed Hamidi parle de cette Algérie avec amour et cela se voit. Malgré les quelques lenteurs de la mise en scène qui ont empêché le film d'avoir le relief qu'il mérite, le réalisateur a donné de la profondeur à son film, grâce à l'humour qu'il connait.
Agrégé d'économie, enseignant, musicien, collaborateur artistique de Jamel Debbouze, fondateur du Bondy Blog, son film le dévoile pourtant comme aucune autre de ses activités, car il s'inspire de sa vie et cela se sent. Le film nous tire une petite larme à la fin, c'est que l'objectif est atteint. «Né quelque part» est non seulement révélateur de talents à l'image de Tawfik Jellab, plein de fraîcheur et de justesse dans son rôle, mais aussi un révélateur de sentiments à la fois ancrés dans l'histoire mais qui regardent vers l'avenir , tant le sujet est d'actualité. C'est une belle réponse au proverbe africain qui dit : «Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens». Et quel bonheur de revoir Mohamed Majd , comme s'il était encore parmi nous, et de se rappeler de l'étendue de son talent. Un film à voir et à revoir...


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