Zoulikha Bouabdellah présente l'exposition «Elle et lui» à la Galerie Venise cadre du 9 mai au 4 juin 2013. À l'occasion de son deuxième solo show au Maroc, l'artiste franco-algérienne propose un ensemble d'œuvres réalisées à Casablanca entre 2012 et 2013. Une exposition originale et fraîche attend les Casablancais à partir du 9 mai prochain, à la découverte d'un «elle» et d'un «lui», une quête d'une artiste écorchée vive. Artiste franco-algérienne née en 1977 à Moscou, Zoulikha Bouabdellah a grandi à Alger avant de rejoindre la France en 1993 en raison de la guerre civile. De cette identité plurielle, l'artiste puise les fondements d'un travail qui se construit autour de la transgression, de l'humour et de la subversion. Sous la forme d'installations, de vidéos ou de photographies, ses œuvres interrogent nos représentations dominantes qu'elles soient politiques, sociales, morales, religieuses ou même formelles. Poursuivant un travail entrepris autour de la figure de «La grande odalisque», célèbre tableau orientaliste d'Ingres, Zoulikha Bouabdellah reprend les traits d'une icône moderne, Aliaa Elmahdy, adolescente égyptienne ayant fui son pays après avoir publié une photographie d'elle nue sur son blog. À l'origine de l'exil de la jeune femme, le cliché fait ici l'objet d'une retranscription originale : ce corps offre la vision troublante d'une icône subvertie, un regard et des proportions déformées qui incarnent la complexité d'une femme symbole de la révolution égyptienne. Présente également dans l'exposition, «Olymbia» est un hommage au tableau de Manet dont l'artiste a produit une copie pour l'enfermer dans une caisse en bois, ne laissant apparaître qu'une infime partie de la toile. Une vaste installation murale composée des mots «Elle et lui» se joue des codes et de la représentation en permutant les symboles des genres à travers l'histoire d'un homme et d'une femme. De ses ébauches graphiques, Zoulikha Bouabdellah sait aussi capter l'essence des mots pour mieux en contourner le sens. Avec «Goûte-moi, je te goûte», l'artiste s'inspire d'une expression enfantine très populaire au Maroc. Sculptée dans un bois recouvert de tesselles rouge sang, l'inscription offre différents niveaux de lecture. Trouble et fascinante elle-aussi, une seconde composition en néon se présente sur un miroir vénitien. Elle se révèle un instantané de l'artiste qui, tant dans sa vie que dans son travail, s'inscrit dans la traversée et le nomadisme entre les deux rives de la Méditerranée, l'homme et la femme, le plaisir et la douleur, le visible et le non-dit. Subversif, le travail de Zoulikha Bouabdellah ne se limite pas à la signification exacte d'une forme ou d'un mot : il autorise la poésie, l'imagination et la réflexion en révélant les sens cachés d'une réalité complexe et souvent insaisissable. Le vernissage en présence de l'artiste est prévu le 9 mai à partir de 19h à la Galerie Venise cadre.