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Matériaux de construction, un investissement à risque
Publié dans Les ECO le 08 - 04 - 2013

Pâtissant d'un contexte de marché assez difficile, le secteur des matériaux de construction a vu son activité reculer. Sa rentabilité s'en est retrouvée altérée.
Les retards enregistrés dans le lancement des investissements publics en infrastructure, le ralentissement de l'investissement privé dans la construction sociale et dans les travaux publics et l'exacerbation de la concurrence, sont autant d'éléments qui impactent négativement le secteur des matériaux de construction au Maroc. Les dernières statistiques du ministère de l'Habitat relatives au secteur du BTP laissent apparaître un tassement au titre de l'année 2012 se matérialisant par une baisse de 4,9% de la production à 259.115 unités, dont 122.000 logements sociaux (-10,1% par rapport à 2011) et un repli de 11,5% des mises en chantier à 419.362 unités, dont 268.000 logements sociaux (-19,4% par rapport à 2011). Au cours du premier semestre 2012, les IDE dédiés à l'immobilier se sont aussi repliés de 17,7% pour se fixer à 3,67 MMDH. Cette situation s'est traduit par un effet d'entraînement négatif sur le marché des matériaux de construction comme en atteste notamment le recul de 1,6% de la consommation de ciment au cours de 2012 à 15,87 millions de tonnes (MT). Cette baisse de la consommation a négativement impacté l'activité des cimentiers. Les résultats financiers annoncés par les sociétés cotées du secteur (Ciments du Maroc, Lafarge et Holcim) en sont la preuve. Leur activité accuse une dégradation de 8,1% à 11,9 MMDH au titre de l'exercice 2012. Au registre de la capacité bénéficiaire, celle des cimentiers cotés s'appauvrit de 25% à 2,4 MMDH.
Le secteur du ciment n'est pas au bout de ses peines. Il devrait encore accuser une légère baisse en 2013, comme en atteste le niveau de consommation de ciment sur les deux premiers mois de l'année. Selon les analystes, un retour à la croissance normale du marché pourrait être enclenché en 2014, conforté par le choix stratégique des opérateurs locaux de maintenir leur politique d'investissement. En effet, «la capacité de production du secteur serait portée à environ 24 MT à horizon 2014 pour une demande estimée à près de 19 MT, soit un taux d'utilisation moyen de 80%. Par conséquent et contrairement aux craintes du marché, le secteur ne présenterait pas de surplus de production alarmant à terme», expliquent les analystes de BMCE Capital.
Les taxes plombent le secteur
Dans le sillage du ciment, les autres matériaux de construction ont également vu leur activité se replier en 2012. Les acteurs cotés du secteur (Jet Alu, Aluminium du Maroc, Afric Industries et Sonasid) ont subi une baisse de 12,2% à près de 5,9 MMDH de leur chiffre d'affaires. Leur capacité bénéficiaire a, elle, fondu de 84,8% à 32,7 MDH, affectée essentiellement par les pertes enregistrées de Sonasid (-93,2 MDH). Les matériaux de construction (hors ciment) pourraient poursuivre leur ralentissement en 2013 en raison de la montée des importations en provenance des pays européens. Le secteur métallurgique, marqué aujourd'hui par une surcapacité de production estimée à près de 1 MT d'acier long et la filière aluminium, qui pâtit de la forte volatilité de ses cours à l'international, en sont de bons exemples. «Les aciéries locales pourraient également être prises en tenaille face au renchérissement attendu des coûts de la ferraille, suite à la montée en puissance des nouvelles unités de Univers Acier et de Maghreb Steel», notent les analystes de BMCE Capital.
Le segment du fil machine subit lui aussi la recrudescence des importations. Pour pallier cette situation, les professionnels du secteur ont déposé une requête auprès du ministère de tutelle, afin d'instaurer des clauses de sauvegarde. La déclaration préalable aux importations est ainsi entrée en vigueur en date du 27 septembre 2012. «L'instauration de mesures protectionnistes resterait toutefois insuffisante notamment face au spectre du renchérissement du coût énergétique en cas de décompensation du prix de l'électricité industrielle», soulignent les mêmes analystes. Les sidérurgistes, eux, subissent l'effet de la baisse des prix en 2012 (-14,3% pour la billette et -11,5% pour le rond à béton en décembre 2012), dans un contexte de marges de laminage, certes en amélioration, mais toujours insuffisantes. La recrudescence des importations n'est pas le seul frein au développement du secteur. «Après une année 2012 difficile pour l'industrie des matériaux de construction, l'institution de taxes spéciales sur les matériaux de construction pourrait freiner la relance tant escomptée du secteur, pénalisant sa rentabilité», nous confie David Toledano, président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC). Notons que la taxe spéciale sur le fer à béton est de 0,1 DH/ kg, sur les sables des dunes littorales, de dragage et des cours d'eau de 50 DH/m2 et sur les sables de concassage de 20 DH/ m2. Pour rappel, une première augmentation de 0,05 dirhams/kg a été appliquée dans le cadre de la loi de finances 2012 sur la taxe spéciale sur le ciment pour s'établir à 0,15 DH/kg.
Délais de règlement plus longs
Un autre risque pèse sur l'industrie des matériaux de construction. Le resserrement des liquidités a entraîné un resserrement du crédit pour les entreprises qui s'est traduit par des difficultés de trésoreries pour les donneurs d'ordre. «Les délais de règlement s'allongent entraînant des charges financières supplémentaires pour toutes les entreprises qui opèrent dans le secteur du BTP», fait remarquer Nabil Ziatt, président directeur général de Stroc Industrie. Ces délais sont plus importants quand il s'agit des marchés publics et restent donc difficiles à supporter par les petites capitalisations. D'ailleurs, le nombre de défaillances des entreprises qui opèrent dans le secteur des matériaux de construction, a fortement augmenté sur les deux dernières années. «Crise oblige, le nombre de défaillances d'entreprises exerçant cette activité, a augmenté de 38% entre 2011 et 2012 pour atteindre 153 défaillances. Le premier trimestre 2013 (près de 41 défaillances) laisse entrevoir une croissance des défaillances sur l'exercice total par rapport à 2012», expliquent les analystes d'Inforisk. Si toutes les entreprises ont besoin aujourd'hui d'une assise financière stable et solide, cet impératif est incontournable dans le cas des industriels des matériaux de construction. «Une des options qui se présente aujourd'hui pour les sociétés qui souhaitent se développer dans ce secteur est d'ouvrir leur capital, généralement détenu par un actionnariat familial, à de nouveaux investisseurs possédant une assise financière solide, généralement des capital investisseurs», poursuit un analyste de la place. L'entrée d'un professionnel en capital investissement permettra à la société, non seulement de disposer d'une assise financière solide, mais également de bénéficier d'un regard neuf sur la stratégie de son entreprise et ses perspectives (voir encadré). À noter qu'en 2012, le secteur du BTP, toutes filières confondues, a drainé près de 19% des investissements du capital investissement, selon l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC). Il est ainsi le deuxième secteur le plus investi après celui des services avec 23%. «Une autre manière de pérenniser la croissance de son entreprise et de nouer des partenariats avec des capitaux étrangers permettant également le transfert de technologie», ajoute notre analyste. Selon lui, afin d'accompagner un marché des matériaux de construction dynamique, il est important que les acteurs se positionnent sur de nouvelles niches en offrant des produits à très forte valeur ajoutée. Ainsi, malgré la conjoncture difficile, l'industrie des matériaux de construction recèle de grandes potentialités, tirée par une croissance économique relativement soutenue et un déficit en infrastructures et logements.
Une dynamique enclenchée
Ce n'est plus à démontrer, les infrastructures sont nécessaires au bon fonctionnement d'un pays. Facteur d'amélioration de la productivité et de l'investissement dans le secteur privé, elles affectent sa compétitivité et sa capacité à attirer les investissements étrangers. Durant ces dernières années, le Maroc a su réaliser un bond dans le déploiement des infrastructures. Mais beaucoup de chemin reste à parcourir. L'Etat est donc appelé à poursuivre cette dynamique, afin de doter le pays d'infrastructures aux standards internationaux ! Le secteur du bâtiment devrait également continuer d'emprunter le chemin de la croissance, en particulier en raison du déficit en logements que connaît le pays, causé par une production qui reste en deçà de la demande de la population urbaine. En vue de pallier ce déficit, les pouvoirs publics se sont engagés dans une politique volontariste de restructuration du secteur, notamment à travers la création de 15 villes nouvelles autour des plus grandes agglomérations du royaume, le lancement du programme «villes sans bidonvilles», afin d'éradiquer l'habitat insalubre. Ainsi, en dépit de la révision à la baisse de l'enveloppe d'investissement budgétaire générale de l'Etat en 2013, les industries des matériaux de construction devraient profiter sur le moyen et long terme, de la poursuite de la politique des grands chantiers d'infrastructures et d'industrialisation, ainsi que des ambitions affichées par les opérateurs privés et publics pour poursuivre leurs projets de développement.


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