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Publié dans Les ECO le 13 - 09 - 2011

Les Echos quotidien inaugure un nouveau concept, L'invité des Echos quotidien, une série de rencontres avec des personnalités en vue pour passer en revue l'actualité politique et économique du pays, en cette phase charnière de l'Histoire du Maroc. Premier invité, Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS (Parti du progrès et du socialisme) et ancien ministre de la Communication. En cette veille électorale et surtout après la dernière sortie du Parti sur la situation politique nationale où il a mis en garde contre un risque «de retour aux veilles méthodes», les sujets d'actualité ne manquent pas. Le leader d'un des plus grands partis de la gauche, est revenu sur la préparation des futures lois électorales et sur la position de son parti par rapport à certains points de discorde, notamment la liste nationale.
«Il n'y a pas de grand parti politique au Maroc»
Les Echos quotidien : Dans un communiqué publié récemment, le PPS a tiré à boulets rouges sur deux composantes de la majorité, à savoir le MP et le RNI. N'est-ce pas une manière de vous attaquer au pôle libéral en constitution ?
Nabil Benabdellah : Nous n'attaquons pas le pôle libéral. Ils sont libres de se constituer en groupe comme ils l'entendent et, quelque part, cela contribuera à clarifier le champ politique national. Ce que nous contestons, par contre, c'est ce qui contribue à semer la zizanie dans le champ politique. Alors même qu'une expérience gouvernementale se termine avec une majorité composée de cinq partis politiques, deux de ses composantes, à un peu plus de deux mois des élections, s'inscrivent dans une nouvelle alliance, et ne se contentent pas de cela. Ils vont au Parlement déposer des amendements avec deux autres composantes de l'opposition, d'ailleurs membres de cette alliance. Je pense que cela fait d'abord tache, ce que nous ne sommes pas les seuls à relever. D'autre part, à partir du moment où les textes ont été adoptés en consensus entre les huit partis, ce n'était pas nécessaire, les textes n'ayant pas un enjeu majeur et les amendements qu'ils ont proposés ne relevant pas une remise en cause fondamentale de ce qui a été convenu, ni même de divergence extraordinaire. Il est vrai qu'au-delà des textes, ces partis sont en droit de se regrouper dans un pôle qu'ils nomment libéral, de publier des communiqués communs ou de programmer des activités communes dans la perspective des prochaines élections. Mais puisqu'ils sont officiellement dans une alliance, ils ont le devoir de rester solidaire. Cette précipitation est, à notre avis, une tentative de lancer un signal politique qui, au final, ne servira qu'à semer le doute dans l'esprit du citoyen. Par ailleurs, de telles pratiques renvoient une image négative des hommes politiques auprès des électeurs.
Il n'y a pas que la position de ces partis, mais également celle de Nouzha Skalli, qui est membre du gouvernement et du PPS et qui a dénoncé le consensus sur la liste nationale...
Ce n'est pas la position de Nouzha Skalli, encore moins celle du gouvernement ou du PPS. Il s'agit de la
position de ce qu'on peut appeler le mouvement féministe, qui est un mouvement qui transcende tous les partis politiques puisque constitué de femmes provenant du tissu associatif et militant pour une plus grande représentativité féminine dans les instances élues, notamment au niveau du Parlement. Nous partageons cette position sur le principe mais pas sur le mécanisme. Au PPS, nous sommes pour une représentation féminine plus conséquente, et nous avons d'ailleurs milité depuis toujours pour la cause des droits économiques, sociopolitiques et culturels des femmes, parfois contre des courants conservateurs. ça ne nous pose donc aucun problème. Cela vise d'ailleurs à donner sens aux dispositions de la nouvelle Constitution qui prône l'égalité et la parité. Par contre, là où nous émettons des réserves, c'est par rapport aux mécanismes de discrimination positive, qui sont désormais constitutionnalisés pour les femmes. Je rappelle que la liste nationale n'était pas exclusivement destinée à rester aux femmes mais qu'il s'agit d'un accord entre les partis que certains n'ont même pas respecté. Pour nous, la liste nationale est un mécanisme, pas un principe sacré. Nous pouvons trouver d'autres moyens plus novateurs permettant une représentation plus importante.
Quelle a été alors la proposition du PPS ?
Au départ, nous avions, dans cette phase particulière que traverse le Maroc, proposé une liste nationale à la proportionnelle qui serait paritaire dans l'intégralité des sièges. Cela nous aurait permis de régler plein de choses, même si d'autres questions resteraient en suspens. Au moins, les partis politiques auraient eu la liberté de mettre en compétition les hommes et les femmes capables de donner une nouvelle image de la politique au Maroc. Il est vrai que cette position est difficilement défendable, parce qu'il y a l'aspect proximité qui risque de dépayser, quelque part, les électeurs. Nous en étions conscients dès le départ, et avions donc dit qu'on pourrait au moins faire la moitié du chemin en proposant une liste, nationale à moitié et l'autre réservée aux listes locales. On aurait pu atteindre 25% de présence féminine, donc mieux que ce qui est proposé aujourd'hui qui doit tourner autour d'une représentation de 15%. Nous avions eu droit à une levée de boucliers alors qu'au bout du compte, nous avons obtenu une liste nationale dévoyée qui ne satisfaisait ni le mouvement féministe, ni le PPS, et qui ne répondait finalement à rien, tout en voulant répondre à beaucoup de choses. D'ailleurs, cette liste qui réserve 30 sièges aux jeunes de moins de 40 ans et de sexe masculin pose un problème de constitutionnalité que la Cour constitutionnelle devrait trancher, comme nous l'avons souligné lors des réunions avec le ministère de l'Intérieur. Cette liste risque donc de créer plus de problèmes aux partis politiques qu'elle n'en résout.
À vous croire, on serait tenté de conclure que certains partis n'ont pas été à la hauteur des enjeux de la réforme politique en cours. Comment expliquer cet écart entre les attentes des citoyens et la position des acteurs politiques, selon vous ?
À mon avis, les partis ont beaucoup plus privilégié les intérêts partisans que ceux de la nation. Certains partis ont, par exemple, essayé de déstabiliser indirectement notre position en soutenant que le PPS voulait faire passer certains de ses cadres sur cette liste nationale, alors que ce qui nous intéresse, c'est de changer cette image qu'ont les citoyens des institutions politiques. Nous avons voulu offrir l'occasion aux partis de faire émerger une nouvelle élite afin d'enrichir le débat, à travers une certaine éthique politique qui aurait permis des débats au Parlement dignes de ce qu'attendent les citoyens, avec des débats politiques positifs, comme cela se passe dans tous les pays du monde. Je ne vais pas citer de noms, mais certains partis sont pratiquement otages des notables, sans lesquels ils n'atteindraient pas leur score des élections précédentes.
Votre parti ne cesse d'appeler, désespérément jusque-là, à constituer une alliance en vue des prochaines élections, avec la Koutla ou avec les autres partis de gauche. Quand est-ce que le PPS va se positionner comme un grand parti politique ?
Il n'y a aucun grand parti au Maroc parce qu'aucune des formations politiques n'arrive à dépasser un score de 15%, en partie en raison du système politique national. Et ce n'est pas à travers des interventions dictées d'en haut et tous les moyens qui ont été décriés et dénoncés, qu'on va changer cette carte politique. C'est un processus qui vient naturellement, dans le cadre de l'évolution et de la maturation politique. Un grand parti est celui qui fait dans les 30% des voix et qui n'a besoin de s'allier qu'avec un ou deux partis pour former sa coalition gouvernementale. Le PPS fait aujourd'hui partie des huit grand partis du Maroc. Même s'il est en queue du peloton, au vu des scores des autres partis, on est un parti qui compte.
Vous êtes en train de constituer un pôle de gauche avec d'autres partis. N'est-ce pas une alternative à la Koutla, qui peine à se relever ?
Ce n'est pas un complément de façade à la Koutla. Concrètement, aujourd'hui, la Koutla est le pôle significatif qui peut avoir du poids et influer sur les grandes décisions politiques. Il est vrai qu'il est regrettable qu'au moment où nos adversaires politiques ont eu le mérite de s'unir et ont défendu une position commune, nous n'ayons pas été capables de le faire. Contrairement à ce qu'en pensent certains des milieux modernistes qui disent que nous avons des divergences avec l'Istiqlal et qui veulent jeter ce parti dans les bras du PJD, nous n'avons aucune divergence avec l'Istiqlal qui est un parti traversé par plusieurs courants, moderniste, démocratique et progressiste, qu'on ne peut certes pas qualifier de parti de gauche mais qu'on peut taxer de parti nationaliste de centre-gauche. La Koutla reste donc un pôle significatif mais qui n'est pas suffisant puisqu'on ne représente que le tiers des voix. La gauche est aujourd'hui composée de plus de huit partis alors qu'on peut la résumer à deux courants : les modérés et les radicaux. Face aux refus de ces derniers de s'allier avec les autres composantes de la gauche, c'est avec les premiers, qui constituent le courant moderniste ayant digéré ses rapports avec l'administration et le pouvoir, que nous essayons de fédérer nos forces pour que cela serve d'appui à la Koutla et élargisse notre base. Peut-être que cela ne servira pas à former une majorité, la question se posera dans tous les cas de figure. De toute façon, l'autre partie aussi n'a pas encore la majorité, ce qui impose la nécessité de s'ouvrir sur d'autres composantes.
À la veille de la campagne électorale, quels sont les principaux changements auxquels on devrait s'attendre dans votre programme politique et quelles sont les ambitions électorales du PPS ?
Nous avons repris nos orientations antérieures sans changement majeur puisque la situation au niveau international et même national n'a pas fondamentalement évolué, si ce n'est sur des aspects politiques et constitutionnels. Notre ambition est d'atteindre un taux de 8%, mais si nous atteignons 7%, nous serons satisfaits.
Pour conclure, allez-vous vous présenter aux prochaines élections ?
La question n'est pas encore tranchée au niveau du PPS puisqu'au vu de ma qualité de Secrétaire général, la décision ne dépend pas que de moi. Honnêtement, pour moi, c'est un aspect secondaire, même si cela a un intérêt éthique et politique. J'ai toujours mené le combat et depuis plus de deux décennies, je me présente aux élections locales et nationales.
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