Epoustouflant ! Le spectacle de Gad Elmaleh «Bidaoui», présenté mercredi, jeudi et vendredi à Casablanca a tenu toutes ses promesses. L'humoriste franco-marocain a réussi, comme à l'accoutumée, à suspendre le temps et à transporter le public venu nombreux vers un univers unique, flamboyant où l'humour, les jeux de mots et les gags sont les mots d'ordre. Le spectacle «Bidaoui», présenté en tant que version marocaine de «Papa est en haut», a prouvé que Gad est un grand magicien. Il a réussi en effet à feinter les spectateurs qui connaissaient pourtant par coeur les répliques de ce show très bien accueilli par les critiques. D'ailleurs, Gad l'avait déjà annoncé mardi lors de sa conférence de presse : «Je sais que ce n'est pas évident de jouer un spectacle connu déjà par le public... Mais, je vais essayer de le dribler». Mission accomplie ! Gad Elmaleh a séduit les spectateurs par sa créativité artistique et son jeu parfait. Bienvenu au Bled ! «Jouer à Casablanca est complètement différent. C'est ma ville natale qui m'a vu grandir... mais jouer devant ses compatriotes est dur... On a toujours envie de faire mieux», avait précisé l'humoriste préféré des français. Pourtant, les choses se sont passées de manière spontanée et fluide. Très à l'aise, Gad a attaqué dès les premières minutes des sujets bien de chez nous : les travaux sur l'autoroute Casa-Rabat, les boules en inox et les palmiers plantés tout au long de la corniche de la capitale économique qui «font des boules aux Casablancais», le Code de la route, les bagarres à la marocaine ... Et là on craque ! Une osmose parfaite s'installe entre l'humoriste et son public. Une interactivité incroyable avec ce public a été d'ailleurs ressentie. Mieux, Gad a été même étonné par les Casablancais qui lui soufflaient des idées. «C'est surréaliste ce qui m'arrive... Je suis en train de parler de sujets que je ne pourrai jamais évoquer nulle part». Avec son arabe parfait, il critique certaines situations rocambolesques propres à notre société, évoque même la victoire écrasante de l'équipe nationale sur son homologue algérienne. Et puis, il nous fait voyager à travers la musique. Sa musique à lui. Il se prend en effet pour un chanteur avec piano, avec guitare et interprète des morceaux délirants que le public fredonnait avec lui. Son analyse de la célèbre berceuse marocaine «Nini ya Momo» a été longuement applaudie par les spectateurs.