Gad El Maleh est de retour à Casablanca. A travers «Bidaoui», une adaptation à la sauce marocaine de «Papa est en haut», l'humoriste offre trois spectacles au public casablancais. A découvrir à partir d'aujourd'hui et pendant trois jours au complexe Al Amal de Casablanca. Papa est en haut de Gad el Maleh est un spectacle déjà largement diffusé au Maroc via les DVD piratés. L'artiste le sait, alors il va «feinter» son public selon ses propres termes avec l'adaptation «Bidaoui». Lors d'une conférence de presse le 13 septembre la veille du démarrage de sa tournée de trois jours, Gad s'est expliqué. « C'est la première fois que je joue Papa est en haut au Maroc et je l'ai voulu spécialement adapté pour Casablanca, ma ville natale ». L'artiste a l'habitude d'improviser dans ses «live». Lors de sa deuxième présentation de L'autre c'est moi, il y a quatre ans à Casablanca, les spectateurs, dont certains connaissaient par cœur l'œuvre sur DVD, étaient agréablement surpris de découvrir des vannes et des blagues toutes fraîches que Gad a créées sur le moment. Pour Bidaoui, ces improvisation seront de mise, sauf que cette fois-ci, elles ont été préparées à l'avance. «J'ai voulu l'organiser et non pas le faire par surprise», confie un Gad très serein et décontracté devant un parterre de journalistes admiratifs. C'est donc le même spectacle Papa est en haut, mais « avec des petites choses nouvelles » promet-il. Cependant, Gad Elmaleh s'attend déjà à ce que les spectateurs le devancent dans les répliques avant même qu'il ait le temps de les prononcer. Normal, ce spectacle a été déjà largement diffusé au Maroc via le circuit illégal. Cette situation ne dérange pas l'artiste. « Si Derb Ghellaf n'existait pas, les gens ne m'auraient pas connu », ironise l'artiste l'air sérieux avant de lancer sans hésiter: « je suis fier d'être piraté ». « Si Derb Ghellaf n'existait pas, les gens ne m'auraient pas connu. Je suis fier d'être piraté » Au fil des ans, l'artiste paraît de plus en plus calme et moins angoissé, mais le trac est toujours là surtout lorsqu'il s'agit de jouer au Maroc. « Quand tu joues devant ta famille, c'est pire. On a toujours envie de ne pas décevoir sa famille », confie- t-il. En parallèle aux tournages et à ses rôles dans des productions américaines, Gad Elmaleh travaille actuellement sur son nouveau spectacle consacré… aux relations hommes -femmes. « J'ai commencé d'abord par l'enfance, la paternité avant de parler du couple », affirme -t-il. Et la politique ? « Je ne vais pas faire la critique des hommes politiques, mais j'évoque la politique indirectement à travers les personnages que je crée. Ce qui m'intéresse c'est l'observation des comportements humains. Je suis beaucoup plus dans la psychologie que dans la politique », dévoile Gad. Et son équipe de foot préférée au Maroc ? « Le Raja ». Et pourquoi ? « Parce que le Wydad n'a pas de bons slogans, ils n'ont pas une bonne politique marketing…et franchement parce que je n'ai pas envie d'être lynché par les Rajaouis, plus nombreux, que je croise ». Durant cette conférence, l'artiste a également fait une annonce importante. « Je suis le parrain de SOS Village d'enfants et nous allons prochainement organiser un gala pour lever des fonds et aider ces enfants ». Des formulaires seront distribués à la fin de chaque spectacle durant cette tournée casablancaise pour ceux qui veulent parrainer un enfant de SOS Village. « L'humour, c'est d'abord le texte » Vos spectacles à Casablanca sont toujours des moments privilégiés. Les autres villes ne font-elles pas partie de vos priorités ? Pour ce spectacle, l'idée était qu'un maximum de monde puisse le voir. Au complexe Al Amal, il y aura plus de trois mille places et très rares sont les espaces dans d'autres villes où l'ont peut offrir autant de places. A Casablanca, ça vibre plus, c'est là où je suis né. Je me sens beaucoup plus proche des gens. Mais j'ai déjà joué à Marrakech, Rabat et Agadir. Maintenant, c'est pas impossible de prévoir peut -être des spectacles dans d'autres coins du Maroc, il faudrait juste un peu de temps. Les Casablancais sont-ils plus réceptifs à votre humour ? Vous savez, je ne crois pas à l'histoire des lieux. Pour moi, ce n'est pas cela qui importe. Ce qui est crucial, c'est l'instant. Un soir ça va être magique et un autre soir ça va être tout simplement banal. Cela dépend de beaucoup de choses, de mon état d'esprit, du feeling de l'instant, etc. Vous avez souvent écrit vos textes tout seul. Des auteurs ne vous ont- ils pas sollicité pour travailler avec vous ? J'ai toujours écrit mes textes tout seul et il m'est arrivé de compter aussi sur l'aide de ma sœur qui est très douée. Mais sinon, je n'ai jamais sollicité qui que ce soit pour mes textes. Un humoriste doit écrire ses propres sketchs. Et l'humour, c'est d'abord le texte. Si on m'écrit le texte, je ne serais pas à l'aise quand je vais le jouer.