La Grèce est parvenue à trouver un accord avec ses créanciers, la Zone euro et le FMI, pour avancer dans la deuxième revue du déblocage du plan d'aide, ouvrant ainsi la voie à des discussions concrètes sur le déblocage du plan d'aide financier à la Grèce. Les Européens, réunis la semaine passée en Eurogroupe à Bruxelles, ont annoncé le déblocage du dossier grec. Certes, les créanciers ne se sont pas entendus sur la conclusion de la «deuxième revue» du plan d'aide à la Grèce, mais ils ont simplement annoncé le retour rapide des experts techniques à Athènes, ouvrant la voie à des discussions concrètes sur le déblocage du plan d'aide financier à la Grèce. Ainsi, les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus à un accord permettant la reprise des négociations sur l'évaluation par les créanciers d'Athènes de l'application de l'accord de soutien en cours, rapporte la presse étrangère. Pour sortir de l'impasse avec ses créanciers, qui sont la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI), la Grèce a accepté lundi des concessions sur son plan de sauvetage, avant une série d'élections cruciales dans l'Union européenne qui risquent de compliquer tout compromis. Athènes a décidé de prendre des mesures qui devraient permettre de remplir les objectifs budgétaires fixés par ses bailleurs européens afin de progresser dans les négociations sur son plan de sauvetage. Les chefs de mission (représentant les créanciers de la Grèce) vont ainsi pouvoir retourner à Athènes pour finaliser les détails d'un accord, mais la date de leur retour n'a pas encore été divulguée. Ceux-ci vont travailler avec les autorités grecques sur un paquet supplémentaire de réformes structurelles du système fiscal, du système des retraites et de la régulation du marché du travail. Il est probable qu'il s'agira d'une baisse du seuil d'exonération fiscale et de mesures sur les retraites (...) les deux points sur lesquels le FMI insiste, d'après le journal français «Les Echos». Le commissaire aux affaires économiques européen, Pierre Moscovici, a estimé qu'«un pas important avait été franchi vers une conclusion de la «seconde revue», sorte de point d'étape du plan d'aide à la Grèce, qui doit déboucher sur un accord définitif permettant le déboursement d'une nouvelle tranche du prêt, pour un montant de 86 milliards d'euros, consenti à l'été 2015, dans le cadre du troisième plan d'aide. Tout en saluant les concessions faites par la Grèce, le FMI a quelque peu tempéré l'enthousiasme général en prévenant que «davantage de progrès» restaient nécessaires. Il est encore «trop tôt pour spéculer» sur un accord durant cette mission, a averti le FMI. Théoriquement, la Grèce a de la marge jusqu'à juillet, mais pas au-delà, car elle doit alors honorer des créances de plus de 7 milliards d'euros. L'économie grecque dans la tourmente L'économie grecque a été au cœur des tourmentes de la crise de la dette de la Zone euro depuis maintenant déjà sept années. Malgré toutes les tentatives pour résoudre ladite crise, la situation économique et sociale de la Grèce ne s'améliorera guère au cours des années suivantes. En janvier 2015, après six années de dépression, un taux de chômage supérieur à 25% et un effondrement d'un tiers de son économie, le peuple donna le pouvoir au parti d'extrême gauche, Syriza, dont le programme rejetait toute forme d'austérité. La crainte d'un Grexit devint pour la première fois plausible. La crise atteignit alors son paroxysme lorsque la Grèce n'honora pas le paiement de sa dette auprès du FMI durant l'été 2015. Refusant une proposition de Bruxelles pour un troisième plan de secours, le premier ministre Alexis Tsipras se lança dans un ultime bras de fer avec ses créanciers internationaux et décida de s'en remettre aux urnes. Le référendum qui s'ensuivit agaça les membres de la Troïka. La Grèce, dos contre le mur, fut contrainte d'accepter un plan encore plus sévère lors des négociations du sommet, ô combien important, de juillet 2015. Aujourd'hui, il convient de tirer les leçons de l'ensemble des événements de la tragédie grecque. Avec la publication de son rapport sur la soutenabilité de la dette, le FMI est le premier créancier à mettre en garde contre le danger. Pour celui-ci, l'endettement du pays est trop grand et donc insoutenable. Contrainte par ses statuts, l'institution de Bretton Woods est dans l'impossibilité d'apporter son aide à un pays lorsqu'elle juge que les risques de défaut de paiement sont importants. Le FMI pense également que le plan ne portera pas les résultats escomptés car les demandes des pays européens, bien trop ambitieuses, sont irréalisables. En effet, l'analyse du fonds montre que la dette publique atteindra bientôt 180% du PIB et qu'elle devrait s'établir à 265% du PIB d'ici 2060. De surcroît, il est difficile d'imaginer que le gouvernement Tsipras soit en mesure de dégager un excédent budgétaire primaire à hauteur de 3,5% du PIB sur les dix prochaines années, comme le stipule l'accord.