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«L'Afrique a besoin d'un super grand média»
Publié dans Les ECO le 17 - 10 - 2017

Amadou Mahtar Ba, président du Conseil d'administration du Groupe AllAfrica
Les médias du continent doivent unir leurs forces pour créer un «super grand média africain» qui parle au nom de l'Afrique. Tel est l'avis du président du Conseil d'administration de la plateforme d'information en ligne AllAfrica. Pour Amadou Mahtar Ba, la multiplication des lobbyistes dans le champ médiatique africain est un «danger» qui sape encore plus la crédibilité des médias.
Les Inspirations ECO : Comment évolue votre plateforme AllAfrica, depuis sa création en 1999 ?
Amadou Mahtar Ba : AllAfrica est un agrégateur d'informations qui existe depuis 1999. Notre plateforme opère en français et en anglais à travers le continent. AllAfrica traite de tous les sujets susceptibles d'intéresser le public, notamment l'actualité politique, économique, culturelle, environnementale, scientifique, etc. Nous nous sommes positionnés sur la disposition électronique de l'information. AllAfrica est le leader mondial de la fourniture d'informations relatives à l'Afrique. Nous distribuons plus de 2.000 articles par jour sur l'Afrique en français et en anglais, à travers notre plateforme AllAfrica, mais aussi via le fil AllAfrica News Wire qui redirige vers des structures comme Bloomberg, le Dow Jones, etc.
Selon vous, quel est le type d'informations le plus demandé, aujourd'hui, sur l'Afrique ?
Cela dépend de la façon d'analyser les paramètres. L'information économique et financière est très demandée, de même que l'actualité politique et sociale, mais on voit aussi de nombreux centres de recherches intéressés par les problématiques liées à la sécurité, à la médecine et à l'environnement. Plus de 97 thématiques sont disponibles sur notre plateforme.
Quels sont les pays africains qui fournissent le plus d'informations intéressant le public mondial ?
C'est très difficile à déterminer, mais les pays d'expression anglophone sont en général plus présents. Ensuite, on peut citer les pays où plusieurs langues sont utilisées, comme par exemple l'Egypte et le Maroc, où l'on parle respectivement soit arabe et anglais, soit arabe et français. Après ceux-ci, les pays francophones peuvent être mentionnés. Globalement, l'information est dominée par l'anglais. Cela confère une domination importante aux pays anglophones.
Pensez-vous que le moment est propice pour l'émergence d'un acteur africain de l'information regroupant les pays du continent ?
Quand on regarde le paysage médiatique, on constate une anomalie. On ressent un vide en Afrique. Il n'y a pas aujourd'hui une seule chaîne africaine qui puisse être qualifiée de «powerhouse», autrement dit, un super grand média présent sur tous les supports de communication. L'anomalie est que les chaînes de référence dites «panafricaines» ne sont pas nécessairement africaines. Il est donc important de se regrouper et de collaborer, en tant que médias africains, pour créer ce super grand média africain. À AllAfrica, nous faisons de notre mieux grâce à notre présence partout en Afrique et à l'étranger. En plus de nos propres journalistes, nous avons un réseau de 150 organes de presse en Afrique. Nous sommes donc un agrégateur. Il faut travailler pour avoir un super grand média africain. Nous sommes déterminés à œuvrer dans ce sens.
On constate la multiplication de lobbyistes qui lancent leurs propres médias dédiés à l'Afrique ou rachètent des publications influentes. Est-ce rassurant ?
Avant tout, j'aimerais rappeler que depuis sa création, AllAfrica a décliné cinq offres de rachat de la part de groupes que l'on peut qualifier de lobbyistes. Ce qui est important, à mon sens, c'est que chaque individu et chaque groupe de personne peut lancer sa propre structure médiatique. Toutefois, les médias doivent être les plus indépendants possibles. Cela ne veut pas dire qu'un média ne doit pas avoir d'investisseur qui vienne de groupes particuliers, mais il faut que ces groupes-là fassent partie d'un «mix», afin que les médias ne soient pas les porte-voix d'intérêts particuliers. La crédibilité des médias dépend de leur diversité. De toute façon, un groupe d'intérêt particulier qui acquiert un média pour son propre agenda sera vite démasqué, et son média perdra de sa crédibilité. Le public n'est pas dupe. C'est pourquoi les médias doivent être indépendants.
Mais ne pensez-vous pas que ces lobbyistes soient un danger pour la crédibilité des médias ?
Ils sont un danger pour la crédibilité des médias, voire pire: dans certains pays -et pas uniquement en Afrique- de simples personnes ont plus de crédibilité que les médias. C'est une tendance qui va en s'accentuant. Il nous faut donc mener des réflexions sur le rôle, la valeur et l'avenir des médias dans nos sociétés, dans un contexte où tout le monde a sa propre voix.


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