«Même en temps de crise, l'Europe doit se tourner vers l'extérieur et s'engager dans le monde». Ces mots, dans la bouche de la haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, Catherine Ashton, donnent le ton. Malgré la crise de la dette dans laquelle est plongée la zone euro, la Commission européenne a annoncé, mercredi 7 décembre, «qu'elle respectera les engagements internationaux qu'elle a souscrits à l'égard des populations les plus pauvres et les plus vulnérables». Vote en 2012 En clair, cela se traduit par une augmentation de 72% du budget dédié aux relations extérieures de l'UE pour la période 2014-2020 par rapport au budget encore en cours de réalisation pour 2007-2013. Concrètement, la Commission a proposé un budget de 96,25 milliards d'euros, contre 55,9 milliards d'euros qui constituent encore l'enveloppe pour 2007-2013. Dans sa proposition de budget, la Commission européenne a réparti le montant de 96,25 milliards d'euros en neuf instruments géographiques et thématiques. On retrouve ainsi l'instrument de pré-adhésion doté d'une enveloppe de 14,11 milliards d'euros, l'instrument de coopération au développement (23,295 milliards d'euros), l'instrument de partenariat (1,131 milliard d'euros), l'instrument de stabilité (2,829 milliards d'euros), l'instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme (1,587 milliard d'euros), l'instrument relatif à la coopération en matière de sécurité nucléaire (631 millions d'euros), l'instrument pour le Groënland (219 millions d'euros), le fonds européen de développement (34,276 milliards d'euros) et enfin la politique européenne de voisinage (PEV) qui concerne particulièrement le Maroc. Cette dernière bénéficiera, en cas d'adoption du budget, prévue pour 2012 par le Parlement et le Conseil européens, d'une enveloppe budgétaire de 18,182 milliards d'euros, soit 203,305 MMDH pour la période 2014-2020. Cela représente une augmentation de 63%, puisque le paquet 2007-2013 prévoyait un budget PEV de 11,18 milliards EUR, soit près de 125 MMDH. Sont concernés par la PEV les mêmes pays précédemment bénéficiaires de l'instrument européen de voisinage et de partenariat. Au nombre de 16, ils rassemblent l'Algérie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, l'Egypte, la Géorgie, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, la République de Moldavie, le Maroc, l'Autorité palestinienne, la Syrie, la Tunisie et l'Ukraine. «Le nouvel instrument fournira une aide rationnalisée (à ces pays). Conformément au principe de la différenciation et à l'approche -donner plus pour recevoir plus-», la PEV appuiera le renforcement des relations avec les pays partenaires et apportera des avantages tangibles aussi bien à l'UE qu'à ses partenaires dans les domaines tels que la démocratie et les droits de l'homme, l'Etat de droit, la bonne gouvernance, le développement économique et social durable et l'intégration économique progressive dans le marché unique de l'UE, précise ainsi la Commission européenne.