La Bourse de Casablanca bascule dans le rouge à la clôture    Diaspora : femmes et jeunes, moteurs invisibles du co-développement    Malaga : Arrestation d'un chef notoire de Los Lobos, après son arrivée du Maroc    Mohamed Boussaid : « Le gouvernement a augmenté les investissements à 380 MMDH »    Parlement africain: Talbi Alami conduit une délégation aux travaux de l'UPA à Kinshasa    Développement intégré : La préfecture de Casablanca lance les concertations    Assainissement à Berrechid : deux décennies de travaux, un défi toujours ouvert        Chambre des représentants : le PLF 2026 voté intégralement à la majorité    Dakhla-Oued Eddahab : 3 conventions pour la transformation numérique et la transition énergétique    Déploiement de la 5G : le Maroc frappe fort    Revue de presse de ce lundi 17 novembre 2025    OMPIC : Modernisation IT et cybersécurité renforcée    Mobilité propre : 78 MMDH mobilisés au Maroc à l'horizon 2029    FPCT : Sofac reçoit l'aval de l'AMMC    Marrakech : création prochaine d'une Police de l'Urbanisme    Maroc - Espagne : Des exercices conjoints pour la sécurité maritime dans le détroit de Gibraltar    Sahara : Le président israélien félicite Mohammed VI après la résolution du Conseil de sécurité    Macron et Zelensky signent un accord jugé "historique" par Kiev    Dix jours après sa blessure en match, Achraf Hakimi reprend l'entraînement    Sponsoring : Changan Maroc s'engage auprès du Raja Club Athletic    Botola pro : le MAS officialise sa régularisation juridique et récupère ses actifs    Les aéroports du Maroc se mettent aux couleurs de la CAN 2025    Sécurité : La CAF organise une formation au Maroc en vue de la CAN 2025    Marathon : Après Tanger – Agadir, Hamadi Wolf se lance dans Agadir – Dakhla    La Botola, deuxième meilleur championnat arabe et premier en Afrique selon Opta    Vueling launches new Barcelona-Agadir route    Achraf Hakimi determined to join Morocco for Africa Cup of Nations despite injury    DR Congo triumphs over Nigeria to reach 2026 World Cup intercontinental playoffs    Le temps qu'il fera ce lundi 17 novembre 2025    Les températures attendues ce lundi 17 novembre 2025    Voici les hauteurs de pluie enregistrées ces dernières 24H    Italie : La cheffe marocaine Wijdane Merdad remporte le prix du meilleur couscous    "Fusion show Ayta d'bladi" par Public Events : Une première édition triomphale au cœur de Casablanca    Jeux de la solidarité islamique : L'équipe du Maroc de taekwondo remporte l'or et le bronze    Le Mali suspend des chaines française à cause de "contreverités"    Situation de crise existentielle ? Militarisme ? Que veut Sanae Takaichi ?    L'extension persistante du scorpionisme menace la stabilité sanitaire des provinces centrales du Maroc et révèle la vulnérabilité extrême de certaines régions    France: Pénurie d'oeufs dans plusieurs supermarchés    Le Maroc figure parmi les Etats concernés par la remise en état des radars du F-16 dans de nouveaux marchés fédéraux américains    Le salon « Le thé unit le monde » réunit le Maroc et la Chine lors d'une rencontre culturelle à Casablanca    MAGAZINE : Raouia, l'écran total    Une délégation franco-marocaine au Maroc pour raffermir les liens de coopération scientifique    Accueil aux hôpitaux : le ministère de la Santé sonne le glas des agents de sécurité    Les clés cachées des élections 2025-2026 : une analyse des erreurs de perception des médias européens et des réalités politiques américaines    L'Humeur : Le retour en farce d'Aminux    Le MOGA Festival sacré "Meilleur Événement International" aux Heavent Paris Awards 2025    Bensaid en visite dans plusieurs structures culturelles à Tétouan    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sahara. Les fuites en avant du ministère des Affaires étrangères sud-africain
Publié dans Les ECO le 25 - 03 - 2019

J'ai été sidéré lorsque j'ai lu la déclaration faite par Luwellyn Landers, député et vice-ministre des Relations internationales et de la coopération de la république d'Afrique du Sud lors de la manifestation parallèle sur le Sahara, organisée le 27 février 2019 sur le thème «Responsabilité de l'Union européenne et des Etats membres pour la décolonisation du Sahara». Le ministre a déclaré que le Maroc était une «puissance occupante» au Sahara, corroborant ses propos en citant la Cour de Justice européenne et la Haute cour d'Afrique du Sud. La raison de ma consternation est qu'en tant que ministre et député, Landers, «commandant en second» du département des Affaires étrangères de l'Afrique du Sud, sait (très probablement) que ce n'est pas à ces tribunaux de décider du statut du territoire du Sahara. Un processus politique est en cours depuis trois décennies pour surveiller le cessez- le-feu, discuter de la faisabilité d'un référendum, discuter de nouvelles idées pour sortir de l'impasse (y compris l'autonomie sous la souveraineté marocaine), organiser des visites familiales, persuader les Algériens et le Polisario de recenser les réfugiés sahraouis sur le territoire algérien et leur appliquer la Convention de Genève, etc.
Ce processus a été supervisé par le Conseil de sécurité des Nations Unies, mis en oeuvre par le Secrétaire général des Nations Unies et son envoyé personnel avec l'aide logistique et en matière de sécurité de la MINURSO et le soutien de la communauté internationale y compris de l'Union européenne et de l'Union africaine. C'est ce processus censé aboutir à une solution mutuellement acceptable et non des avis de justice non contraignants qui décidera du sort du territoire et de sa population. Je suis tout aussi surpris que le ministre parle du conflit mais ignore complètement l'histoire de la région et plus particulièrement l'histoire du Sahara et ses relations avec le Maroc. S'il avait fait ses devoirs, il aurait découvert que le Sahara n'était pas seulement une partie du Maroc depuis le Xe siècle mais également le lieu de naissance de plusieurs de ses dynasties, parmi lesquelles les Almoravides, les guerriers «voilés» qui ont erré dans les dunes du Sahara avant d'envahir le nord-ouest de l'Afrique et la péninsule ibérique aux XIe et XIIe siècles. Les tribus du Sahara ont toujours eu des liens d'allégeance avec les rois marocains, comme l'a confirmé la décision consultative de la Cour internationale de justice du 16 octobre 1975. Si l'honorable parlementaire et ministre avait pris le temps d'examiner l'histoire diplomatique de la région, il aurait compris comment les puissances européennes négociaient des accords avec le royaume marocain aux XVIIIe et XIXe siècles afin de protéger le commerce et la navigation sur l'Atlantique, accords qui comprenaient les côtes du Sahara. Même l'Espagne (qui plus tard, sous Franco, à la fi n des années 1960, prétendait que le Sahara était terra nullus) avait, un siècle auparavant, demandé la «permission» de construire un «point d'arrimage» au Sahara lors des négociations du cessez le feu avec le Maroc à la fi n de la guerre de Tétouan en 1861. Si le ministre Landers avait lu l'histoire moderne du conflit, il aurait appris que c'était le Maroc qui avait demandé que le territoire soit ajouté à l'ordre du jour de la Quatrième commission des Nations Unies dès 1964.
À cette date, l'Espagne avait déjà rétrocédé la ville de Tarfaya en 1958 et fera de même avec Sidi Ifni en 1969. Le processus de décolonisation avait été lancé par le Maroc dans les années 50, lorsque son Armée de libération avait combattu les forces combinées française et espagnole lors de l'opération Ecouvillon (1958). Ce processus a été clos par la signature des accords de Madrid le 14 novembre 1975, en vertu duquel le Sahara a été rétrocédé au Maroc et à la Mauritanie. Le Maroc est une force de décolonisation et de libération au Sahara, comme il était une source de soutien financier et logistique pour la lutte de l'ANC et du peuple sud-africain contre le régime de l'Apartheid un soutien qui a ensuite été reconnu avec dignité par le dirigeant courageux et visionnaire Nelson Mandela. La négation délibérée de l'histoire par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération sud-africain est aggravée par le désir des dirigeants du même ministère de désespérément perturber le processus des Nations Unies en prônant des avis sur des points qui sont toujours en discussion entre les parties, lesquelles viennent juste de reprendre leurs pourparlers sous les auspices de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU au Sahara, Horst Koehler. La tentative désespérée de torpiller le processus politique soutenu par l'ONU est devenue claire lorsque la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Lindiwe Sisulu, a décidé de tenir à Pretoria une supposée réunion de solidarité avec le Polisario le 25-26 mars 2019 à laquelle des représentants de la SADC ont été invités. Non seulement cette réunion n'est pas en phase avec la résolution du Sommet de Nouakchott de l'Union africaine de juillet 2018 par laquelle l'Union africaine soutient le processus de l'ONU mais elle ne correspond pas à la volonté des dirigeants africains d'adopter des positions consensuelles et unificatrices face aux crises et confl its africains. La réunion du 25-26 mars ne fera que créer un obstacle supplémentaire à la tentative des pays africains de traiter d'une seule voix les problèmes qui entravent la croissance et l'émergence de l'Afrique. En plus de cela, il ressort de l'annonce que la réunion est partiale et non neutre lorsqu'elle entend débattre des questions en cours de négociation par les parties, comme si elles avaient déjà été décidées en faveur de l'Algérie et du Polisario. Ce genre d'action n'est pas seulement une source de division mais émane d'une attitude pas du tout constructive: cela sèmerait les germes de la dispersion et de la dissidence au sein d'un continent qui cherche à unifier chacun pour défendre des causes communes et trouver des solutions collectives aux problèmes de l'Afrique, comme l'évoquait sa majesté le roi Mohammed VI, lors du discours historique d'Abidjan le 24 février 2014. Le grand Nelson Mandela a un jour déclaré : «Je rêve de la réalisation de l'unité de l'Afrique grâce à laquelle ses dirigeants conjugueront leurs efforts pour résoudre les problèmes de ce continent. Je rêve de nos vastes déserts, de nos forêts et de tous nos grands espaces sauvages». Il incombe à nous tous, Africains, dirigeants et peuples, non pas de semer les germes de la division mais de contribuer à concrétiser la vision du grand dirigeant africain qu'est Mandela. C'est ainsi que l'Histoire se souviendra de nous : en tant qu'unificateurs et bâtisseurs d'un avenir prospère pour chaque Africain, pour tous les Africains».
Lahcen Haddad
Expert en entrepreneuriat


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.