Un nouveau plan d'action pour les échanges entre civilisations dévoilé lors d'un sous-forum    L'indice mondial des prix alimentaires progresse légèrement en juin selon la FAO    Gazoduc Africain Atlantique : Réunions à Rabat du Comité technique et du Comité de pilotage    Tanger: Des travaux à la forêt Al Borj pour la mise en place d'une ligne électrique à haute tension    Droits de douane: Trump revient à la charge contre l'UE, Bruxelles souhaite un accord    UE et Mexique : Trump acte des droits de douanes de 30 % à partir du 1er août    Rencontre sino-américaine à Kuala Lumpur : ouvre-t-elle la voie à une désescalade entre Pékin et Washington ?    SM le Roi félicite le président de Sao Tomé-et-Principe à l'occasion de la fête nationale de son pays    CAN Féminine : les Lionnes de l'Atlas prêtes pour affronter le Sénégal et viser la première place    Les Cavaliers de la Sûreté Nationale brillent à la Semaine du Cheval 2025    Foot féminin : La Copa América Equateur s'ajoute à la CAN Maroc et à l'Euro Suisse en ce mois de juillet    Elégant sauvetage au large d'El Jadida : Une tentative d'émigration clandestine collective déjouée    Sofyan Amrabat entre un retour en Serie A et un intérêt saoudien    Faculté d'Agdal : Le processus de nomination du doyen suscite l'inquiétude des enseignants    Béni Mellal : L'Intérieur annonce la fin d'un sit-in périlleux et l'ouverture d'une enquête    L'ANEF encadre des travaux forestiers à Al Borj liés au projet électrique Tanger II    La trompette nomade d'Ibrahim Maalouf résonne à Casablanca    L'ICESCO renforce le dialogue civilisationnel lors d'une rencontre de haut niveau avec des responsables chinois    Mehdi Bensaïd lance des projets culturels et pose la première pierre du chantier de restauration de Sijilmassa    La cigogne et l'entrepreneur    REIM Partners investit plus d'un milliard de dirhams dans le premier OPCI dédié à la santé    L'OMPIC participe à la 1ère réunion de l'Alliance francophone de la propriété intellectuelle    Dar Taarji dévoile AKAN, une collection singulière de boutique-hôtels de charme    Marrakech : L'influenceuse Fidji Ruiz hospitalisée avec son mari Anas après un grave accident de la route    Ballon d'or 2025 : Achraf Hakimi séduit la presse internationale    Aznar révèle que Chirac a proposé de céder Ceuta et Melilla au Maroc    Morocco and France strengthen parliamentary ties at APF session in Paris    Espagne : L'Association des travailleurs marocains fustige les propos anti-migrants de Vox    France : Un Franco-Marocain tué après avoir tenté de stopper une violente altercation    «Akayeb Denya», nouveau recueil de nouvelles de Maati Kabbal    Marrakech accueille la première édition des Summer Series    Réseau : Auto Nejma tisse sa toile à Agadir    L'Université d'Aix-Marseille attribue le titre de «Docteur Honoris Causa» à Mostafa Terrab    Gouvernance des données : Pilier négligé de notre stratégie digitale ? [INTEGRAL]    L'intelligence artificielle, catalyseur de réinvention de l'action publique au Maroc    Hommage à Najwa Slaoui : Une ingénieure brillante au service de 2M Maroc    Algerian Referee Sparks Controversy at Women's Africa Cup of Nations After Removing "RAM" Logo    CAN (f) Maroc 24 / Groupe C (J2) : La Tanzanie accroche l'Afrique du Sud    Oulad Youssef : Intervention réussie des forces de sécurité pour neutraliser un individu ayant agressé un agent de la protection civile et s'étant retranché dans un château d'eau    Les prévisions du samedi 12 juillet    Israël nomme Avihai Levin, expert des échanges avec le monde arabe, à la tête de sa première représentation économique au Maroc    Chambre des représentants : adoption en commission du PL portant création de la "Fondation Maroc 2030"    Londres : un homme poignardé à mort par un agresseur cagoulé à Knightsbridge    Cinéma : "13 jours, 13 nuits", Roshdy Zem rejoue l'évacuation de Kaboul    Donald Trump menace d'imposer des droits de douane de 35% sur les produits canadiens    La Chine à mes yeux: un concours ouvert aux Marocains pour découvrir et raconter la Chine    Al-Haouz: 46.650 familles ont pu achever les travaux de construction et de réhabilitation de leurs habitations    Le programme d'aide au logement bénéficie à 55 512 Marocains    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Un potentiel inexploité...
Publié dans Les ECO le 02 - 02 - 2012

Les chiffres sont généralement les meilleurs indicateurs pour évaluer les opportunités d'affaires d'un secteur, quel qu'il soit. Global environmental sustainability Inc (GESI), s'est déjà livré à cet exercice pour le cas du Maroc. Ce bureau a en effet mené une étude sur la faisabilité de traitement et de valorisation des margines. Le projet, financé par la United States trade and development agency (Agence américaine pour le commerce et le développement) pour un montant qui ne nous sera pas dévoilé, était destiné à ausculter le secteur oléicole national et «ce qu'il pourrait gagner de la mise en œuvre d'une filière économique de récupération et de valorisation des margines», comme nous l'explique Ahmed Hamidi, le manager de GESI. Résultats : 257.000 m3, c'est ce que produirait la filière - traditionnelle et industrielle - de trituration et d'extraction d'huile d'olive en volume annuel de margines. Dans ce total, les provinces de Fès et d'El Hajeb, constituent les plus grands bassins du pays de rejet de cette matière. Elles en produiraient, chacune, selon l'étude de la GESI, un volume annuel de près de 80.000 m3/an. Toute cette quantité est généralement rejetée dans les oueds Sebou et Sidi Chahed. La province de Taounate vient en second, avec un volume de 40.000 m3 rejeté par an par les unités de trituration opérant dans cette localité. Les provinces de Sefrou et de Taza s'ajoutent à cette liste avec, respectivement, 35 000 et 27 000 m3/an de margines rejetées dans les cours d'eau naturels. Si le potentiel est là, quel sont donc les principaux obstacles à l'investissement ? «L'un des majeurs, c'est que la majorité des margines est produite par des petites huileries traditionnelles appelées Maasras. Ces huileries sont dispersées et produisent des quantités faibles de margines, pas suffisantes cependant pour faire des stations de valorisation pour chaque maasra», nous explique Ahmed Hamidi, le manager de GESI. Ce dernier pense «qu'il faudrait donc essayer de regrouper le traitement des margines dans des stations de traitements régionales, ce qui permettra d'installer des unités de valorisation dans ces stations de traitement et bénéficier ainsi de l'économie d'échelle pour rendre l'opération rentable».
Quel Potentiel ?
Il faut savoir qu'au Maroc, la trituration artisanale des olives est d'une capacité de 170.000 tonnes/an, là où la filière industrielle et semi-industrielle livre un volume de 528.000 tonnes/an. «Les unités artisanales utilisent en général des procédés traditionnels d'extraction qui engendrent beaucoup de pertes et de faibles rendements», explique Hamidi. Quant à la catégorie industrielle et semi industrielle, elle fait souvent usage de procédés d'extraction par pression ou des procédés continus à trois phases. «Ce système est moins coûteux, mais produit de grandes quantités de margines», avance le directeur de la GESI. «Il est différent de celui à deux phases, qui produit moins de margines, mais génère un grignon plus humide, qui nécessite un traitement supplémentaire», poursuit-t-il.
Du concret
Au-delà de l'identification proprement dite de ce potentiel, l'étude de la GESI recommande également la mise en œuvre de solutions sur lesquelles les investisseurs pourraient se greffer. L'une d'elles est la méthode anaérobie, dont les charges en investissements peuvent aller jusqu'à 1,5 million de dirhams par an, répartis sur une durée de vie des ouvrages estimée à 20 ans. La capacité de traitement d'une station de valorisation de margines à type anaérobie, pourrait ainsi être de 24m3 de margines par jour, ainsi que des frais d'exploitation annuelle d'un peu plus de 600.000 dirhams. Ce n'est pas tout. Le procédé anaérobie offre également la possibilité de production d'énergie électrique par valorisation du biogaz que pourrait contenir les rejets de margines. Pour le même modèle de station de traitement prise en illustration dans ce dossier, l'étude de la GESI révèle en effet que près de 200.000 kWh/an pourraient être produits à partir du biogaz généré. Quant à ses possibilités de contribution au marché carbone, près de 1.250 tonnes/an de crédit carbone pourraient être générés et commercialisés. C'est autant de possibilités de création de richesses, encore sous-exploitées. «Cette activité est rentable en terme de minimisation des frais d'exploitation des huileries car la chaleur ou énergie produite par la valorisation des margines peut être utilisée pour réduire la facture énergétique de celles-ci». Pour Abdelwahab Alami, le président du groupe auquel appartient Biovalor, ce manque d'intérêt, entre autres facteurs, s'explique par la «lourdeur des investissements», qui n'encouragent pas les opérateurs à faire le pas. D'où, selon ce dernier, «la nécessité pour l'Etat de soutenir des initiatives de ce genre pour promouvoir les investissements». Le message semble en tout cas bien reçu, du côté du privé, à travers le Centre marocain de production propre (CMPP), relevant de la Commission développement durable de la CGEM. La structure multiplie en effet les appels aux investissements.
Quid du voisinage ?
Le Maroc n'est pas isolé dans la problématique de gestion des margines d'olives. Le royaume est à l'instar d'autres pays producteurs d'olives de la région, mais où les évolutions semblent plus marquées à propos de ce secteur. La Tunisie en est une parfaite illustration. Ce pays a d'abord commencé par s'offrir la visibilité qu'il lui faut en menant une étude relative à l'élaboration d'un plan directeur pour la gestion de la margine. Elle a permis la création d'un plan d'aménagement et de remplacement des décharges actuelles de margine, ainsi que la détermination d'orientations stratégiques et d'un plan opérationnel pour le traitement et la valorisation de cette matière. Celle-ci devrait passer via l'épandage de la margine sur les terres agricoles domaniales, à raison de 20.000 m3 à chaque ferme sur une superficie de 400 hectares, répartis sur six grandes régions de production de ce pays. Investissement : près du million d'euros. Un projet pilote de gestion intégrée de la margine est déjà lancé dans la région de Sfax, en collaboration avec la société des services des huileries de Sfax (SSH), qui comprend plus de 300 huileries. Une unité de traitement devrait ainsi être réalisée avec la méthode «membranaire», qui devrait permettre d'obtenir des quantités importantes d'eau conforme aux normes d'irrigation agricole. Parallèlement, des sessions de formation et de sensibilisation sont dispensées au profit des producteurs d'olives et des propriétaires des huileries.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.