Pendant que les partis de la majorité s'écharpent pour avoir un maximum de postes, l'administration est au point mort. À présent, place au boulot. Pendant plusieurs semaines, le service public était réduit au strict minimum et les intérêts des citoyens relégués au second rang. Des marchés publics ajournés, le paiement des factures est au point mort et plusieurs décisions reportées sine die. L'argument des fonctionnaires fut la passivité soudaine des responsables, ministres et hauts fonctionnaires, dans l'attente du «verdict» du remaniement. Ils ne sauraient plus où donner de la tête, passant plus de temps au téléphone que dans des réunions de gestion courante. Maintenant que la nomination du cabinet El Otmani II est officielle, il y a lieu de désigner de nouveaux secrétaires généraux en fonction de la nouvelle architecture et entrer au vif du sujet. Vivement donc une ouverture du Parlement avec les nouvelles têtes pour nous imprégner des orientations du discours royal, très attendu. Ce sera donc la rentrée officielle avec le nouveau gouvernement, et probablement la commission du nouveau modèle de développement, assortie d'une cascade de nominations dans l'administration territoriale et les hautes fonctions publiques. Et que le travail commence dès la semaine prochaine, histoire de mettre fin à trois mois d'attentisme ô combien coûteux sur les plans social et économique. Concrètement, il faut avouer que cette phase juillet-octobre n'a pas été bien préparée et gérée sur les plans administratif et partisan. La course effrénée aux compétences, que les partis au pouvoir n'ont pas retardée, a mis le citoyen face à une administration passive, pour qui le facteur temps ne compte pas. Il faut demander aux entrepreneurs et autres investisseurs de décrire la galère qu'ils vivent dans les couloirs de l'administration, surtout depuis cet été. Espérons que ce feuilleton prendra fin ces jours-ci, et qu'enfin chacun s'acquitte de ses devoirs et de ses missions avec la rigueur requise.