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N'est pas bénévole qui veut !
Publié dans Les ECO le 13 - 07 - 2010

Donner de soi, sans rien attendre en retour. Tel est l'état d'esprit et le moteur du bénévolat. Activité non rémunérée, elle peut être considérée comme le niveau supérieur de l'altruisme. Le bénévolat et fait l'objet d'un séminaire national, animé, vendredi dernier, à Rabat. Réunis durant une journée, plusieurs acteurs associatifs, du Maroc et de France, ont orienté leurs discussions autour du thème : «bénévolat et enjeux stratégiques de l'action sociale». Pourquoi vouer un intérêt à cette activité en particulier ? Et pourquoi maintenant ?
Ancré dans la tradition et dans la religion, le bénévolat est devenu une norme à laquelle on ne prête plus vraiment attention. Triste victime de sa banalisation. «Rares sont ceux qui se définissent comme bénévoles. Ils se disent adhérents. Ils pratiquent pour la plupart un bénévolat traditionnel, qui se caractérise par sa ponctualité», se désole Mustapha Lmqaddem, du Carrefour associatif. Ce qui n'est encourageant ni pour les bénéficiaires, ni pour le tissu associatif dans son ensemble. Quant aux autres, bénévoles de longue durée, ils semblent délaissés par la loi, puisqu'aucun texte ne définit à ce jour leurs droits, obligations, et identités.
Sur tous les fronts
Enfants abandonnés ou en situation de rues, personnes handicapées, ou encore mères célibataires : les cibles visées par les bénévoles se sont diversifiées au fil des ans, et les structures qui les accueillent se sont multipliées. Seulement, le statut de bénévole, lui, n'a subi aucun changement. Ce que regrettent plusieurs travailleurs associatifs du pays. Sur les 1.254 structures concernées par une enquête sur les associations, le ministère du Développement social, de la famille et de la solidarité a comptabilisé en moyenne 48 bénévoles sur un ensemble de 312 individus. «Ils sont concentrés au niveau de quatre régions du pays que sont Souss Massa Drâa, le Grand Casablanca, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et Marrakech-Tensift-El Haouz», note Nouzha Skalli, ministre du département concerné, et qui a présidé la rencontre. Malgré la répartition inégale des bénévoles actifs sur le territoire national, ils sont donc bien présents. Raison suffisante pour les reconnaître et les protéger. Ce qui est loin d'être le cas. «Le nombre et le profil des bénévoles est inconnu. Rien ne les attire ni ne les motive pour s'engager dans le milieu associatif. Et encore moins sur le long terme», regrette Mustapha Lmqaddem. Gouvernance rigide et résultats des actions peu tangibles découragent ainsi ces donneurs de soi.
Autre problème sous-jacent, à chercher, cette fois, au niveau des ressources humaines, dont la qualité du travail laisse parfois à désirer. Faire du bien, donner de son temps et de son énergie ne suffit pas à lui seul, et demande une formation bien spécifique. «Les bénévoles se disent que le fait de donner est déjà généreux, et ont tendance à oublier qu'il y a des règles à suivre. Il faut savoir parler à un enfant que l'on essaie de faire sortir de la rue, ainsi qu'a une mère célibataire qui a été chassée par sa famille», nous confie un responsable associatif de 30 ans d'ancienneté. En somme, n'est pas bénévole qui veut.
Où sont les jeunes ?
Contrairement à ce que nous serions tentés de penser, la majorité des bénévoles sont des hommes, et non des femmes. Ces dernières, ainsi que les jeunes, sont faiblement représentés au sein des instances dirigeantes des structures associatives. Sans les jeunes, comment être confiant dans l'avenir du tissu associatif marocain ? Michel de Tapol, vice-président de France Bénévolat, explique cet état de fait. «C'est dû à la gouvernance de l'association, et dans sa capacité à se rajeunir, à renouveler son fonctionnement et son organisation, et à faire une place aux jeunes, de telle manière à ce que ceux-ci se sentent possédés eux-mêmes du projet associatif». À l'association de les fidéliser en développant une gouvernance plus flexible, et en leur donnant la capacité de pouvoir s'exprimer, de se développer et d'exister. Des associations faites par et pour les jeunes ont d'ores et déjà porté leurs fruits, et pourraient servir d'exemple.
À l'issue des ateliers organisés, vendredi dernier, lors du séminaire, le brainstorming des acteurs associatifs a également permis de faire ressortir cette nécessité. «Il faut mettre en place une stratégie d'intégration des emplois jeunes de moins de 25 ans, et encourager le salariat associatif dans son ensemble», ont souligné les participants. Avantages de l'Impôt général sur le revenu (IGR), subventions de formation, facilitation de l'accès aux financements sociaux sont des mesures qui ont été soulevées lors des échanges.
Connus et reconnus
Mais quel que soit leur âge, les bénévoles veulent voir leur travail reconnu. Par une législation claire, en premier lieu. «Il est important de préciser, dans un texte réglementaire, les droits et obligations de chaque acteur associatif, à savoir les adhérents, les bénéficiaires, et les bénévoles», conseillent, d'une seule voix, les acteurs associatifs. Mais également par une valorisation de leur travail. Fidéliser un bénévole, c'est d'abord savoir l'accueillir, comprendre ses motivations, l'écouter, l'intégrer, lui expliquer le projet associatif, et délimiter ses missions. Sans ces améliorations indispensables, le déficit dans la gestion des ressources humaines bénévoles va se perpétuer, entraînant avec lui des déceptions puis des départs. Or «un bénévole de perdu est un bénévole perdu à jamais», d'après Michel de Tapol, vice-président de France bénévolat. Il est donc très important de se pencher sur les conditions d'exercice du bénévolat.
Pousser les chômeurs à devenir
bénévoles
Ce second type de reconnaissance, plus informel,qui est «lié aux compétences acquises, intéresse à la fois les jeunes, les chercheurs d'emploi, ainsi que les personnes qui sont dans la vie active et qui ont besoin de se faire valoriser ailleurs que dans leur milieu professionnel». Encourager les chômeurs à s'engager dans le travail associatif. Voici une idée tout droit venue de France, où un passeport de bénévole leur est fourni. Ce dernier peut se solder par un diplôme, avec valorisation des acquis d'expériences. Les chômeurs vont ainsi retrouver une activité encadrée, qui va leur permettre de développer des compétences spécifiques comme la conduite de projets et l'autonomie. Et ainsi, à s'armer de confiance avant de rebondir dans le monde professionnel. Ce séminaire national aura donc permis aux acteurs concernés, représentants de l'Etat et de la société civile, d'établir les bases d'une stratégie nationale pour la promotion du bénévolat, qui est en cours d'élaboration. Et le jeu en vaut la chandelle. Le bénévolat est un moyen de socialisation, qui permet de donner, certes, mais aussi de prendre et d'apprendre, sur soi et sur les autres.
Michel de Tapol,
Vice-président de France Bénévolat.
«Les jeunes sont surtout intéressés par les résultats»
Les Echos quotidien : Au Maroc comme en France, on remarque qu'il est difficile de mobiliser les jeunes dans l'action solidaire. Pour quelles raisons ?
Michel de Tapol : Les jeunes sont tournés vers l'action, vers quelque chose dont ils peuvent mesurer directement les résultats. Ils ont peu de temps, et sont pris par beaucoup d'autres préoccupations. Ils sont attirés par l'effet zapping. Il faut que l'action qu'ils vont mener dans le milieu associatif donne des résultats assez vite.
Vous avez proposé à des jeunes de quartiers défavorisés de de faire du bénévolat. Insuffler la fibre associative, est-ce facile ?
Il est vrai qu'au départ, nous étions confrontés à des postures extrêmement individualistes de la part de ces jeunes, (souvent compliqués par des histoires de bandes), et l'idée était de leur montrer d'autres horizons. Nous avons voulu susciter chez eux un intérêt pour le bénévolat et pour l'engagement solidaire. Nous voulions qu'ils prennent pied avec la solidarité, avec les autres, et d'aider des personnes qui ont d'autres problèmes que les leurs. Seulement, il fallait leur donner une carotte, et cette carotte était le fameux concert auquel ils ont pu assister à l'issue de leur action.
L'action n'était donc que ponctuelle ?
Leur action solidaire n'a duré que quatre heures (bêcher un jardin, peindre un mur, nettoyer des salles,...) mais par la suite, nous avons essayé de suivre ces jeunes. Nous avons pu constater qu'un certain nombre d'entre eux sont revenus dans l'association dans laquelle ils avaient réalisé leur action solidaire. En fait, il ne fallait pas leur demander plus, juste leur donner l'envie de faire quelque chose.


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