Grosse désillusion pour ceux qui avait misé sur la valeur Sonasid, pariant sur des fondamentaux économiques. La société vient, en effet, de publier ses réalisations pour le compte du premier semestre, et il en ressort un chiffre d'affaires semestriel en repli de 32,3 % à 2,1 milliards de DH et un résultat net consolidé en contraction de 45,6% à 82,8 milliards. Selon le management du sidérurgiste, cette situation est due à la conjoncture qui a caractérisé le marché durant ce premier semestre. «Le marché national du rond à béton et du fil machine est en baisse comparé au premier semestre 2009», explique-t-on dans le communiqué de la société. D'autant plus que d'autres facteurs conjoncturels ont accompagné la baisse globale du marché, à savoir le retard de lancement des travaux d'infrastructure et des programmes immobiliers sociaux, ainsi qu'une politique de stockage prudente des distributeurs dans un contexte de prix incertains. «Dans le même temps, le marché s'est installé dans une situation de surcapacité», ajoute-t-on au sein de Sonasid. Ceci dit, cette situation n'a pas manqué d'affecter le cours de la valeur en Bourse et, partant les indices du marché boursier (Sonasid étant une société à forte capitalisation boursière). Le titre a ouvert en effet la séance de jeudi dernier (coïncidant avec la date de publication des résultats), réservé à la baisse. D'ailleurs, après une cotation qui a duré 30 minutes, le titre a, une nouvelle fois, atteint le seuil maximum de variation dans le rouge. C'est dire toute la sidération des investisseurs, particulièrement les petits porteurs, face aux résultats annoncés par Sonasid. Il faut dire que plusieurs d'entre eux ont été induits en erreur, par les prévisions de certaines sociétés de Bourse qui présageaient un bon semestre pour le sidérurgiste. C'est notamment le cas d'Attijari Intermediation qui, en plus d'intégrer la valeur dans son portefeuille recommandé dans sa stratégie d'investissement 2010-2011, avec un potentiel de hausse de 20% à l'horizon mars 2011, a récemment publié une recommandation à l'achat de cette valeur. «Le potentiel haussier du titre demeure très intéressant d'autant plus que nous tablons sur une croissance bénéficiaire, du groupe, meilleure que prévue à deux chiffres au premier semestre. En effet, Sonasid devrait entamer le processus de récupération de bénéfices à partir de cette année», pouvait-on lire sur une analyse datée du 8 septembre dernier. Mais, cette prévision semble aujourd'hui remise en question, car, au-delà de la chute des indicateurs d'activités de Sonasid durant le premier semestre, un grand flou entoure l'amélioration de ces indicateurs durant le restant de l'année. «Le marché du rond à béton reste largement tributaire du rythme de réalisation des investissements de travaux publics (infrastructures, ports, autoroutes) et des programmes de logements sociaux», reconnaît-on au sein de Sonasid. Rappelons à ce titre que nombreux sont les chantiers qui ont été impactés, durant le second semestre de l'année, par l'effet Ramadan et qui devraient l'être également par l'effet de Aïd kbir. Il est, en effet, bien connu que le secteur du BTP ne connaît pas ses plus beaux jours durant ces périodes marquées par les arrêts d'activités dans les chantiers. Sans parler de la concurrence qui se renforce de plus en plus dans le secteur de la sidérurgie, notamment après le lancement du Groupe Chaâbi, de sa nouvelle société Ynna Steel. Ces éléments n'ont, semble-t-il, pas été pris en considération par la société de Bourse, filiale de l'ONA, en analysant le potentiel d'une autre filiale du même groupe. De quoi relancer le débat sur l'objectivité des sociétés de Bourse et des notes de recherche.