Et une autre filiale de moins. C'est sans grande surprise que l'ONA a procédé récemment à la cession de Mercure.Com (spécialisée dans les NTIC). Mis à part l'optimisation de son portefeuille d'activité, cette transaction, qui lui a rapporté la bagatelle de 90 millions de DH, s'inscrit dans un autre objectif : la résolution de la problématique de financement des relais de croissance, hébergés notamment dans les compartiments des télécoms, l'énergie et l'immobilier. Ce dernier secteur, représenté par la filiale Onapar, affiche des agrégats en baisse depuis un bon moment. Les derniers chiffres d'octobre 2009 font état d'une chute de 55,2% à 73,8 millions de DH. En cause, la morosité du segment résidentiel touristique de luxe. Il n'en fallait pas plus pour que le marché y aille de ses pronostics. Onapar serait-il le prochain « boulet» à être débarqué du navire ONA? «C'est une hypothèse peu probable. Le holding dispose d'une importante réserve foncière et les projets immobiliers sont bien arrêtés. Par ailleurs, ils s'inscrivent dans une tendance à long terme», précise un analyste. Cette dernière hypothèse reste plausible, quand on considère l'exemple de Wana. La filiale télécoms du holding avait fait couler beaucoup d'encre, surtout qu'elle avait été au cœur du départ de Saad Bendidi. En 2008, la filiale avait participé à l'endettement net du groupe à raison de 1,6 milliard de DH. Un an plus tard, Wana s'affirme en tant que locomotive des «relais de croissance», avec une progression de 75,5% de son chiffre d'affaires à fin septembre 2009. Haro sur les activités secondaires des filiales ! Quelle autre filiale pourrait être sur le départ ? Les télécoms et l'immobilier n'étant a priori pas concernés, les observateurs susurrent, avec prudence, le nom de Nareva. Il est vrai que la filiale énergie a suscité pendant longtemps les interrogations sur ses activités, sur lesquelles le voile a été partiellement levé ces derniers mois. La filiale énergie du holding a en effet multiplié les projets, après avoir notamment remporté l'appel d'offres du parc éolien de Tarfaya d'une capacité de 300 MW. Par ailleurs, «avec tout ce qui est annoncé à propos des énergies renouvelables, notamment au niveau du ministère de tutelle, ce n'est vraiment pas le moment de se défaire de cette filiale», observe un analyste. «On ne connaît pas la vision de Nareva dans ce domaine. Privilégiera-t-elle l'éolien ou plutôt le solaire ? La filiale a fait dans le mutisme quand les autres sociétés du secteur annoncent la couleur », ajoute une autre analyse. Et de nuancer, «cela ne constitue pas un argument pour la sacrifier». Qu'à cela ne tienne. Quand on n'a pas de filiale à éjecter, il y a toujours... les filiales de la filiale! Tel est le cas de Lesieur Cristal qui a cédé récemment 100% de sa filiale CMB Plastique, au prix de 253,6 millions de DH au fonds d'investissement Mutandis. Une opération qui intervient après la cession de Banchereau Maroc ainsi que du pôle dédié aux détergents et à l'eau de javel, toujours dans l'optique de recentrage sur le core business. «C'était la belle époque. Aujourd'hui, l'ONA ne peut agir sans compter avec la conjoncture de crise économique mondiale. Les banques serrent les verrous», commente le même analyste. En parallèle, très peu d'entreprises potentiellement intéressées par la reprise n'ont pas le cash nécessaire pour financer des opérations qui engagent des dizaines de millions de DH. Les critères de cession Plusieurs paramètres entrent en jeu pour dire si oui ou non une entité peut figurer dans la liste des entreprises dont se débarrassera l'ONA à terme. Outre les orientations stratégiques dictées au plus haut niveau, des facteurs endogènes et exogènes peuvent influer sur la décision du groupe. La conjoncture internationale en fait partie. La conjoncture a mis à mal les performances des filiales opérant dans la distribution automobile, des biens d'équipement, l'immobilier de luxe... Une autre variable à prendre en considération est celle de l'endettement consolidé du groupe. Il n'a pas cessé de se creuser puisque de 11,3 milliards de DH à fin décembre 2007, il est passé à 14,9 milliards un an plus tard. Rien d'étonnant à ce que les opérations de cession se poursuivent. À∑ condition de trouver preneur.