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Sociétés de Bourse vs investisseurs, Je t'aime, moi non plus
Publié dans Les ECO le 06 - 05 - 2012

Connaître la tendance d'un marché constitue souvent l'élément fondamental dans la décision d'investir en Bourse. Mais quand la visibilité cède la place à la méfiance et à l'attentisme, comme c'est le cas aujourd'hui sur la place casablancaise, le marché perd de sa profondeur et devient atone. Pourtant, des sociétés de Bourse continuent d'émettre des recommandations à l'achat, comme à la vente de titres. Nombreux sont les épargnants, avides de gains rapides, qui se sont lancés dans l'aventure en misant sur les valeurs ayant fait l'objet de recommandations pouvant, d'ailleurs, différer, pour le même titre, d'une société de Bourse à une autre, mais qui y ont laissé des plumes. Se sentant trompés par la société de Bourse, ils jurent même de ne plus emprunter ce chemin.
À cet égard, des questions se posent. En quoi la responsabilité des sociétés de Bourse est-elle engagée si leurs recommandations s'avèrent infondées et irréalisables ? Est-il logique que celles-ci continuent de les émettre dans un marché en manque de visibilité ? Tous les professionnels s'accordent à dire que c'est au client d'assumer les conséquences de sa vision de placement à très court terme. «Le client doit comprendre qu'investir sur le marché des valeurs mobilières se fait sur le moyen et long terme. Il est prouvé que c'est essentiellement dans cet horizon que les actions rapportent plus que les obligations», estime Mohamed Benabderrazik, président du directoire de la société de Bourse M.S.I.N. Même son de cloche auprès de Ali Hachami, directeur Analyses et Recherches à Upline Group. «Une recommandation n'est pas une proposition d'investissement, elle demeure une opinion constituant un élément d'aide à la décision, mis à la disposition de tout investisseur. En conséquence, l'investisseur endosse la totale responsabilité de ses investissements», considère-t-il. Et ce responsable de poursuivre : «la responsabilité des bureaux de recherche est engagée dès lors que les diligences requises en termes d'évaluation n'ont pas été respectées. À cet effet, l'utilisation de données issues de sources non dignes de foi ou d'une méthode d'évaluation non reconnue pourrait altérer la qualité de la recommandation, qui n'est que la résultante de l'écart entre la valeur fondamentale (cours cible) et le cours en Bourse». Souvent, c'est la méthode des flux futurs, désignée en anglais sous le terme de Discounted Cash Flow (DCF), qui est utilisée par les sociétés de Bourse dans leurs démarches d'émission de recommandations. Celles-ci ont d'ailleurs, une durée de validité entre 12 et 18 mois. «Seules les hypothèses d'actualisation adoptées peuvent donner lieu à des niveaux de valorisation qui différent d'une société à une autre.
Notons qu'il existe d'autres facteurs exogènes qui interviennent pour fausser les pronostics quant à l'évolution du titre sur le marché. Il s'agit surtout du contexte économique contrasté, marqué par une campagne agricole moyenne et des déficits budgétaires et commerciaux en dégradation. Ce sont des facteurs restrictifs en termes de cash», souligne ce gestionnaire d'actifs. Même les facteurs psychologiques pèsent aujourd'hui à la Bourse de Casablanca qui se cherche une tendance. L'assèchement du marché, se traduisant par une certaine lenteur dans la réalisation des anticipations, n'est pas en reste. «Il y a un décalage entre l'anticipation et son intégration dans le cours. Outre les fondamentaux de la société pouvant influer sur le cours dans un marché liquide et donc efficient, le facteur marché a un impact sur la valeur. Si elle est liquide, elle va suivre le chemin du marché», explique Mohamed Benabderrazik. En somme, dans un tel contexte, les sociétés de Bourse se disent jouer leur rôle quelles que soient les tendances du marché. À en croire les professionnels, seul le manque de visibilité quant à l'avenir ou les perspectives de la société cotée ou un éventuel conflit d'intérêt pourraient justifier une abstention à émettre une recommandation.
C'est dans ce sens que devra intervenir la loi sur l'appel public à l'épargne. Les exigences en matière de transparence et de responsabilité des émetteurs et des conseillers sur la préparation des opérations financières, se verront renforcées à la lumière des meilleures pratiques internationales. Même l'autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) serait appelée à jouer pleinement son rôle de répression de toutes pratiques nuisant au bon déroulement du marché. La surévaluation des titres des sociétés par les banques Conseil au moment de leur introduction en Bourse en est une forte illustration. La Bourse de Casablanca, en dépit de la correction à la baisse, demeure toujours chère aux yeux des investisseurs étrangers. Son attractivité et son dynamisme ne peuvent que s'en faire ressentir.
Après la liquidité en 2011...
Il est des sondages politiques comme des recommandations des sociétés de Bourse : la tendance est souvent avérée, mais pas dans l'ordre qui leur était prédestiné. Faire ressortir aujourd'hui des recommandations à l'achat pour les valeurs immobilières par exemple, cela autant de sens que de bon sens, tant le marché a le vent en poupe, tiré qu'il est par la relance du logement social dans toutes les grandes villes du royaume. C'était le cas en début d'année dernière, et on sait aujourd'hui, qu'outre la contreperformance réalisée par le secteur en Bourse (-32,70%) en 2011, les titres des acteurs du secteur allaient terminer l'année, à une exception près, sur un repli équivalent à celui de l'indice du secteur. Crise ou pas crise, attentisme ou prudence, les investisseurs ont besoin de certitudes, notamment sur un marché boursier marocain où la prise de risque est défendue. Cela pose en filigrane, d'une part, la question de la déconnexion entre valeur réelle et valeur fondamentale des sociétés cotées, et, d'autre part, celle plus primordiale de l'efficience du marché boursier dans son ensemble. Mohamed Benabderrazik répond qu'«il y a aujourd'hui des recommandations à partir du fondamental et d'autres, à partir du technique». Le fondamental poursuit-il sa base sur un système probabiliste fondé sur des hypothèses de marché ?
L'analyse technique est plutôt assise sur des analyses de courbe, plus tendancielles donc. Cependant, d'où viennent les différences, notamment en ce qui concerne les cours cibles ? «Les sociétés de Bourse travaillent de la même manière – fondamentale –, mais ce sont les hypothèses d'actualisation – des cash-flows – qui diffèrent», répond un trader de la place. Toutefois, précise Benabderrazik, pour que ces recommandations soient réellement pertinentes, «le marché [doit] fonctionner de manière efficiente, c'est-à-dire que toutes les informations ont été intégrées au cours». Ce qui ramène à la question de départ : le marché boursier est-il efficient ?
Efficience, le nouveau chantier ?
Banque – Finance – Assurances
La résilience semble être un concept tout trouvé pour les banques marocaines. Malgré la contraction des liquidités du marché financier et une augmentation en parallèle du coût du risque, les banques nationales gardent la confiance des sociétés de Bourse et de leurs analystes. L'année 2012 sera, de l'avis de ces dernières, «très difficile», mais comme l'imaginent les agences de notation, la consolidation du développement territorial, notamment pour Attijariwafa bank et BCP, et les perspectives de développement sur le continent africain laissent entrevoir un «maintien du cap de la croissance». Les valeurs bancaires sont ainsi, pour l'heure, à acheter pour les plus grosses capitalisations, l'appréciation étant plus réservée pour Crédit du Maroc et CIH. Concernant les sociétés d'assurance, malgré une année 2011 très mitigée, l'accroissement attendu des crédits et la dynamique actuelle du marché de l'automobile rassurent les analystes, qui se prononcent ainsi pour un maintien des portefeuilles, hormis Taslif et Maroc Leasing, qui devraient se replier de 0 à -10% dans l'année.
Mines
L'embellie des cours des métaux précieux et de base sur les marchés internationaux devrait laisser entrevoir de belles perspectives pour les sociétés minières. Or, il s'avère que la réalité des conditions de production pourrait finalement avoir raison de l'enthousiasme du marché financier pour le secteur minier. C'est particulièrement le cas pour Managem et sa filiale SMI, qui de championnes favorites de l'année 2011 sont en passe de devenir deux valeurs problématiques en 2012. Les conflits sociaux subis par SMI ont porté un coup dur à cette entreprise et à sa maison mère Managem. Selon les dernières recommandations rendues publiques, notamment celle d'Upline et de BMCE Capital Bourse, Managem fait l'unanimité dans ce cas de figure et est «à alléger», au pire à «vendre». Pour SMI, l'appréciation va de prudente à «optimiste», suivant le rythme de résolution des conflits sociaux. Pour la Minière Touissit, les perspectives sont plutôt réconfortantes, même si le trend haussier qui a cours depuis quelque temps devrait être quelque peu atténué.
Pétrole et gaz
La conjoncture économique internationale plaide pour le maintien de la croissance des sociétés pétrolières et de gaz. Après une année 2011 sans grand fracas, l'année 2012 devrait être celle du début des retombées des investissements entrepris ces dernières années, par et pour la Samir, Afriquia gaz ayant un peu plus d'avance sur sa stratégie d'investissement. Avec la volatilité attendue du cours des carburants et le possible resserrement des marges de raffinage et d'exploitation, la rentabilité des sociétés du secteur dépendra globalement de leur capacité à optimiser, voire à lancer pour la Samir, leurs circuits de distribution, leur approvisionnement et leur coût de stockage. Pour le reste, les valeurs sont actuellement à accumuler, soit une rentabilité des titres pour 2012 prévue entre 0 et 10%. La Samir devrait connaître un sursaut d'orgueil qui valorisera le titre au courant de l'année.
Immobilier
Le secteur de l'immobilier, et ce n'est un secret pour personne au Maroc, a le vent en poupe. Après des mois d'attente, la sortie du chef du gouvernement, et en particulier celle du nouveau ministre de l'Habitat et de la politique de la ville, est des plus réjouissantes pour les acteurs du marché, comme pour tous ceux qui ont misé sur le potentiel de développement du secteur. Avec les promesses de réduction du déficit de logement à l'horizon 2016, ce qui signifie une hausse du rythme de construction des logements sociaux, les 3 grands acteurs du marché, à savoir Addoha, CGI et Alliances abordent 2012 avec une grande sérénité. Contrairement aux autres priorités nationales annoncées par le gouvernement, celle-là fait l'unanimité. Autant dire que ces trois valeurs sont appelées à être fortement valorisées au cours de l'année, ce qui justifie des recommandations à l'«achat».
Informatique et logiciels. S'il y a un secteur qui a fortement pâti de la conjoncture en 2011, c'est bien celui des technologies de l'information (TI). Selon que l'on a anticipé ou non la contraction de l'activité économique – notamment en Europe – et, par conséquent, la baisse du carnet de commandes, voire l'annulation de certains marchés. Toutefois, hormis S2M et M2M, qui semblent du reste plus «prudentes» que leurs concurrentes, les autres valeurs gardent la confiance des sociétés de bourse.
BTP
La concurrence se fait de plus en plus ardue, selon bien sûr le segment d'activité, les marges d'exploitation s'amenuisent, l'informel fait des ravages et le démantèlement douanier inquiète au plus haut point. L'année 2011 n'a pas été de tout repos pour les sidérurgistes, cimentiers, et autres acteurs du marché du bâtiment et de la construction. Pourtant, à l'image des valeurs immobilières, les intervenants sur le marché du BTP devraient profiter de la relance du chantier de l'investissement public en matière de logement social, lequel compenserait, un tant soit peu, le manque à gagner induit par la restructuration en marche du secteur. Ainsi, globalement, les valeurs devraient être maintenues dans les portefeuilles, voire à «acquérir », notamment pour les cimentières.
Télécoms
Malgré la concurrence qui s'acharne sur elle, Maroc Telecom reste le principal acteur de son secteur. La baisse des marges et l'effritement de la rentabilité en 2011 ne sont pas pour faire changer d'avis les analystes financiers, qui recommandent le titre à l'achat. Une manière de dire que IAM saura rebondir, notamment dans la perspective de la fin de l'asymétrie tarifaire qui se profile.


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