Une opération en bloc de 156.224 actions sur le titre Eqdom comme celle enregistrée lors de la séance du 11 juin dernier, suscite plus d'une question. De l'intérêt et de la curiosité aussi, du fait que la valeur est moins dynamique sur la cote casablancaise. Comme en atteste sa volumétrie depuis le début de l'année jusqu'au 11 juin, seuls 11.995 titres ont changé de mains, correspondant à un volume total de 21.32 MDH sur le marché central. Le même constat s'applique à sa performance annuelle qui ressort légèrement en retrait de 3,02%, mais qui reste largement meilleure que celle réalisée par le MASI. D'après les échos du marché boursier, Fipar Holding, filiale du groupe CDG, aurait cédé toute sa participation dans le capital d'Eqdom, estimée à 9,35%, à l'institution de prévoyance sociale gérée par le même groupe, à savoir le RCAR. Une information pour laquelle nous n'avons pu dégager de commentaire «officiel» jusqu'à bl'heure où nous mettions sous presse. Néanmoins, une telle opération devrait permettre au RCAR de détenir désormais 14,35% du capital d'Eqdom. Une forte montée dans le tour de table de la société des crédits à la consommation, filiale de la Société Générale, dans l'attente de l'annonce de franchissement de seuils de participation. La question qui se pose alors, c'est pourquoi Fipar Holding quitte le capital d'Eqdom ? Historiquement, l'entrée de Fipar Holding dans le capital d'Eqdom remonte à 2004, suite à l'acquisition des participations de la CDG. Le nombre des titres vendus était de 152.223 actions à un cours unitaire de 850 DH, selon les déclarations de franchissement de seuils disponibles. Dans la même lignée et dans une logique de détention d'un portefeuille diversifié de participations structurantes, avec un objectif de rentabilité financière à moyen et long termes, Fipar holding ne peut que se féliciter de cette opération de cession car, après plus de 7 ans de détention de titres Eqdom, le prix de cession dépasse le double de celui d'acquisition. Résultat : Une plus value conséquente à comptabiliser en ces temps de crise ! Dans la même logique précitée, le RCAR qui fait sa deuxième importante entrée dans le capital d'Eqdom après celle de 2006 (acquisition de 5% de son capital), est en quête permanente de rentabilité. L'institution de prévoyance sociale et de retraite gérée par la CDG, vu sa mission de garantir les droits au profit de ses affiliés, devrait inéluctablement limiter les risques de ses différents placements. Dans ce sens, Eqdom en étant une valeur dont le cours boursier est peu volatil et surtout une valeur de rendement, est considérée comme une valeur refuge et de fonds de portefeuille. Permettant ainsi d'assurer une certaine sécurité financière à ses détenteurs. Or avec la baisse de l'indice et la morosité du marché boursier, le risque de placement ressort élevé. De plus, avec la conjoncture économique tendue et son impact sur un certain nombre de secteurs, plusieurs sociétés cotées ont tendance à diminuer les rétributions des actionnaires, par conséquent, les taux de rendement s'amenuisent davantage. Eqdom quant à elle, affiche un Dividend Yield (rendement de dividende) de 6.47% sur la base d'un cours de 1.700 DH constaté en date du 11 juin et sur la base d'un dividende de 110 DH. Un ratio jugé important comparativement au marché. Point de virage Le cash ainsi dégagé par Fipar Holding serait réinvesti dans d'autres sociétés plus rentables. De quoi hisser ses rentrées d'argent à la fin de chaque année et réaliser des profits de cession à l'issue de l'horizon de placement établi. Dans ce sillage, faire profiter les investisseurs en Bourse, et bien entendu le marché dans sa globalité, de ces bénéfices, via une introduction en Bourse serait un point de virage vers une nouvelle tendance haussière du marché. Pour rappel, les indicateurs financiers d'Eqdom au titre de l'exercice 2011 ressortent en hausse. En effet, le produit net bancaire affiche une croissance de 7,4% en passant de 670,9 MDH en 2010 à 720,8 MDH en 2011. Pour sa part, le résultat net s‘établit à 250,2 MDH à fin 2011 contre 243,3 MDH en 2010. Des réalisations qui attestent d'une part l'amélioration continue de la qualité de production et d'autre part une politique prudente de gestion des risques.