Fipar Holding, la filiale du Groupe CDG, vient de céder un paquet de 156.224 actions Eqdom au prix unitaire de 1.860 DH. La transaction, officialisée par le CDVM, s'est déroulée le 13 juin dernier sur le marché de blocs de la Bourse de Casablanca, au profit du RCAR, autre filiale (retraite) de la CDG. Cette dernière contrôle désormais un peu plus de 15% du capital du n°2 du crédit à la consommation au Maroc, après Wafa Salaf. Autrement dit, cet actif de valeur reste dans la maison CDG, mais dont les dividendes 2011 profiteront au RCAR. Titre coté à la Bourse de Casablanca, Eqdom traite actuellement à un cours inférieur à 1.600 DH, soit exactement 1589 DH, contre 1.860 son plus haut de cette année, soit une contreperformance de 9,36%. Eqdom, un des rares titres défensifs de la cote, réussit à garder son cours stable durant les deux dernières années, aux alentours de 1530 DH. La société procédera, le 25 juin courant, à la distribution d'un dividende global de 110 DH (dont 50 DH au titre du dividende exceptionnel). En dépit d'un contexte de morosité, Eqdom, société de financement sous contrôle de la Société Générale, a enregistré, au terme de l'exercice 2011, un résultat net de 250,2 millions DH, en amélioration de près de 3% par rapport à 2010. Il y a dix ans, la cession d'Eqdom, star du marché, par le Groupe ONA au Groupe Société Générale, (à 800 DH l'action)a suscité l'émoi du marché, surtout des petits porteurs qui devaient se séparer de leurs actions (dans le cadre d'une OPA sur les 8% du capital restants) au prix de 700 DH. Aujourd'hui, Eqdom refait surface avec cette transaction un peu singulière entre les deux filiales du Groupe CDG. Au fond, l'histoire un peu alambiquée du fait que le Groupe CDG que préside Anas Alami, a besoin de revigorer sa trésorerie, après la publication d'un résultat net 2011 en baisse de 58%, de l'ordre de 800 millions DH au lieu de 1,9 milliard DH en 2010. 2011 fut donc une année très difficile pour la Caisse, en raison de la forte dépréciation de son portefeuille actions, en lien notamment avec la contreperformance du titre BMCE, qui a représenté une moins-value de 607 millions DH. Pour rappel, CDG avait acquis, en mars 2010, 8% du capital de BMCE. La transaction ne risque pas de changer grand-chose au niveau des agrégats du Groupe CDG. « La vielle dame » restera dans le giron du Groupe. Il faut juste espérer un retour de vigueur sur le marché boursier pour éviter une nouvelle perte de profitabilité de l'activité. En elle-même, l'opération ne peut être qualifiée de stratégique. Mais, le silence du management du Groupe est de nature à déprimer la communauté financière de la Place, qui s'explique mal ce basculement d'une filiale à l'autre, et ne dispose d'aucun élément d'information sur cette logique « marchande » intergroupe. Pourtant, Anas Alami, le patron du Groupe, un «type bien», applaudi par la Place pour ses talents de manager, de stratège et de financier pour avoir piloté la modernisation de Poste Maroc et la création d'Al Barid bank, ne devrait pas manquer de sortir du bois pour montrer la voie. Car pour ce genre d'opération, de par l'importance de la taille et du volume en jeu, les responsables ont à se livrer à des exercices de pédagogie pour faire comprendre les adaptations nécessaires. Si le portefeuille CDG a fondu, ce n'est pas anodin. Il s'agit du premier investisseur du pays, et à ce titre il se doit de conserver une capacité de développement conséquente avec une trésorerie solide, surtout en ces temps de « vaches maigres ».