Les Echos : Que signifie pour vous cette consécration ? Mustapha Badri : Je suis content et fier de cette reconnaissance de la part de mes confrères arabes. C'est la consécration de trente années de travail et de dévouement au service du sport national. Cette récompense est, pour moi, une motivation pour fournir encore plus d'effort et préparer la relève. En réalité, la vie m'a donné plus que je n'espérais. Le chemin a été, certes, semé d'embûches, mais il n'a pas manqué de réalisations et de satisfactions. L'une des étapes gravées dans ma mémoire est mon passage au sein du prestigieux magazine qatari Assakr. Depuis 25 ans, nous avons donné naissance au bi-hebdomadaire Al Mountakhab. C'était à partir de cette date, précisément en octobre 1986, que ma vie et celle de plusieurs journalistes de sport Marocains a pris un nouveau tournant. Votre passage à Paris est-il en relation avec à un nouveau projet ? En effet. Je suis là pour rencontrer des responsables d'une importante chaîne française en vue d'obtenir un parrainage pour Al Assad Addahabi. Cette année, nous organisons la sixième édition. Parmi les prétendants au sacre, on trouve de grands noms comme Yaya Touré et Marouane Chamakh, pour ne citer qu'eux. Un événement qui vous a marqué dans votre parcours ? Sans hésitation je dirai la naissance d'Al Mountakhab bien sûr. Surtout que la parution du premier numéro a coïncidé avec les réussites historiques de l'équipe nationale du football lors du mondial 1986 qu'abritait le Mexique. Avec mon collègue Badr Eddine El Idrissi, nous partageons, comme on dit, le meilleur et le pire. Les événements qui m'ont marqués sont multiples et varient entre joie et déception. Je citerai, à titre d'exemple, les moments forts partagés avec Hicham El Guerrouj à Atlanta, avec Said Aouita à Rome, Nezha Bidouane et autres. Le sport national est en mauvaise posture, quelles en sont les raisons à votre avis ? Il y a une régression flagrante dans plusieurs disciplines. Aujourd'hui, il est temps de rebâtir sur des bases plus solides. La lettre royale adressée aux assises nationales des sports à Skhirat constitue une véritable feuille de route pour l'avenir. Je pense que nous avons été rattrapés par l'excès de confiance. À un moment, nous avons commencé à célébrer nos défaites. Il faut être conscient que, concrètement, nous n'avons eu qu'un seul titre en 1976 en championnat d'Afrique de football. Ensuite, ce sont surtout les athlètes qui nous ont réjouis. Malheureusement, rien ne va plus, même en athlétisme. Mais, nous devons rester optimistes.