La décision du régulateur bancaire de New York de poursuivre Standard Chartered, soupçonnée de transactions dissimulées avec l'Iran, a provoqué surprise et colère au sein du département du Trésor et de la réserve fédérale car les autorités fédérales américaines négociaient déjà à l'amiable avec la banque britannique, selon des sources proches du dossier. La procédure lancée lundi a été décidée sans l'accord des régulateurs fédéraux par Benjamin Lawsky, directeur du Département des services financiers (DFS) de l'Etat de New York, qui menace de retirer sa licence bancaire à Standard Chartered. Selon les sources, elle complique la tâche de la réserve fédérale et du département du Trésor. Elle va à l'encontre de la gestion traditionnelle de ce type d'affaires impliquant des banques étrangères et des fonds liés à des pays frappés de sanctions. Des négociations à l'amiable entre ces établissements et les autorités financières évitent généralement de porter ces dossiers sur la place publique. La contrariété exprimée par certains responsables du Trésor et de la Fed pourrait donner du grain à moudre à Standard Chartered, afin de présenter le directeur du DFS de New York, récemment créé, comme un régulateur inexpérimenté et excessivement zélé.