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La concurrence turque avance ses pions
Publié dans Les ECO le 21 - 01 - 2013

1-L'agroalimentaire opte pour une politique de benchmarking
La Turquie se positionne aujourd'hui davantage en concurrent qu'en partenaire du Maroc. Selon les professionnels du secteur, la production agricole turque est compétitive et leur économie d'échelle reste importante. De plus, les producteurs turcs bénéficient de subventions à l'exportation, ce qui leur permet de présenter un bon modèle de compétitivité sur les marchés à l'export. Ces derniers présentent également un modèle de protectionnisme hermétique, empêchant de nombreuses marchandises d'intégrer leur marché en importation. «Aujourd'hui, signer un accord avec eux équivaudrait à une falsification de l'industrie marocaine», explique Amine Berrada, président de la FENAGRI. En attendant, un accord de libre-échange est aujourd'hui en cours et doit être élargi à l'agro-alimentaire. «Les produits turcs sont compétitifs, présentant une sous-facturation en exportation bien que cette tendance soit aujourd'hui limitée», ajoute Berrada. Les facteurs de production turcs permettent d'assurer actuellement un bon niveau de compétitivité relayé par une culture d'exportation développée et supérieure à celle du Maroc.
Les recos' :
«À mon sens, il faudrait que le Maroc adopte aujourd'hui une véritable politique d'accès aux intrants en premier lieu. Il devrait s'en suivre une politique fiscale qui permette aux professionnels du secteur de rester compétitifs et enfin développer une politique d'exportation à même de positionner le produit marocain sur les différents marchés cibles», estime Berrada. Sur ce point, le Maroc enregistre un retard par rapport à la Turquie, qui adopte une politique de promotion des exportations très agressive. Dans cette logique, il conviendrait, d'après les remarques des opérateurs nationaux, d'instaurer des barrières à l'entrée. D'une manière plus générale, bien que la Turquie soit un concurrent féroce, le Maroc gagnerait beaucoup à s'en inspirer.
2-Le BTP appelle à la préférence nationale
La concurrence turque est aujourd'hui féroce pour les professionnels marocains opérant dans le BTP. Ce qu'il est important aujourd'hui de noter, c'est que les entreprises turques ne viennent pas uniquement pour un seul marché et adoptent une attitude conquérante. Elles bénéficient d'encouragements de leur propre gouvernement, ce qui leur permet d'opérer sur plusieurs marchés, avec notamment au Maroc une participation dans la réalisation de travaux publics et de routes. C'est clairement une stratégie de domination du marché, qui se trouve favorisée par un accord de libre-échange entre les deux pays.
Les recos' :
Dans ce contexte, l'activité de préservation du marché doit être nationale, à l'image de celle opérée aujourd'hui en Turquie. Le secteur du BTP est préservé dans tous les pays du monde. Ceci permet aux gouvernements de préserver leurs devises. De plus, il faut absolument mettre en place un système de préférence nationale. Du côté du privé, pour rester concurrentielles, les entreprises marocaines n'ont d'autre choix que de se battre sur les prix qu'elles affichent. Pour ce qui est d'envisager une coopération avec les professionnels turcs, ceci est difficile dans l'état actuel des choses, dans la mesure où un tel travail demande de la volonté, dans un secteur où l'esprit de collaboration est très faible.
3-Les IMME dessinent une collaboration marocco-turque
Pour les professionnels du secteur, il est aujourd'hui indéniable que l'offre turque présente un modèle concurrentiel, notamment pour ce qui est machines industrielles. La FIMME, à travers la préparation de son contrat-programme avec l'Etat, a pris en compte le fait que l'offre turque reste très présente sur les marchés à l'export. De plus, le secteur privé turc bénéficie d'un certain nombre de mesures gouvernementales que nous n'avons pas au Maroc. Leur niveau technologique semble bien plus avancé, tandis que celui du Maroc reste à l'état embryonnaire. Les entreprises nationales ne sont pas concurrentielles, dans la mesure où les prix appliqués restent supérieurs à ceux des Turcs, en raison de la cherté de l'énergie et de l'accès difficile aux matières premières.
Les recos' :
«Je pense qu'il n'est pas très juste de parler de concurrence turque dans le secteur des IMME», explique Ali Alaoui, directeur de la FIMME. Les Turcs ont en effet sollicité la participation de la Fédération des industries métalliques et métallurgiques pour instaurer un modèle de coopération. Ceci entre dans le cadre d'une étude préliminaire à une installation au Maroc de quelques entreprises turques spécialisées dans le secteur.
4-Le textile veut rendre la pareille
La Turquie a adopté depuis 20 ans une vraie stratégie de conquête. Dans le secteur du textile, les Turcs ont d'abord démarré par une politique de soutien public avec une filière industrielle intégrée. Depuis les années 1990, ils ont oeuvré à l'émergence de marques nationales. Aujourd'hui leur industrie est beaucoup plus puissante que celle du Maroc et c'est avant tout un modèle à suivre, avant même de le voir en concurrent. En ce qui concerne la politique de soutien des marques turques à l'exportation, baptisée «turquality», cette dernière mobilise plusieurs centaines de millions de dollars dans le but de financer les campagnes de communication des opérateurs ainsi que le loyer de leurs locaux. Côté marocain, les mesures restent timides. Nous sommes en proie à une absence de politique industrielle et nous évoluons dans un environnement miné par l'informel, alors que le marché parallèle a été combattu en Turquie. Pour remédier à ce déséquilibre, une étude qui vise à élaborer une vision à horizon 2015 a été élaborée par les opérateurs du secteur pour définir une stratégie sectorielle qui sera remise prochainement aux pouvoirs publics. Aujourd'hui, il est nécessaire de remettre le textile dans une logique concurrentielle. «Au Maroc, nous avons le marché le moins compétitif au monde, à cause de l'informel. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il ne s'agit pas d'interdire l'arrivée des enseignes turques sur le marché marocain, mais seulement de les limiter», explique-t-on auprès des textiliens marocains. De plus, le Maroc peut bénéficier de sa proximité culturelle avec la Turquie, notamment dans le secteur de la mode.
Les recos' :
Dans ce sens, les industriels marocains gagneraient réellement à développer leur offre en direction de la Turquie, qui aujourd'hui est un marché très mature. D'autre part, la mise en place d'une véritable politique sectorielle qui présente un soutien au secteur sur plusieurs fronts devrait permettre d'attirer de nouveaux acteurs d'élite dans ce domaine et de nouveaux capitaux. En ce qui concerne l'investissement des sociétés marocaines en Afrique, il faut souligner que ce marché ne remplacera pas le potentiel européen et ce nouveau marché est à envisager sur le moyen et long termes et non à court terme.
5-Les plasturgistes se retirent de la compétition à l'export
Le secteur de la plasturgie n'a pas échappé à la concurrence turque. Cette dernière est, selon les dernières études réalisées, parvenue à développer sa plasturgie en accompagnant sa mise à niveau par le biais de l'intervention conjointe de l'Etat et des associations professionnelles. La Turquie a en effet pu faire émerger une offre compétitive par la création d'un contexte règlementaire qui abolit les droits de douane avec l'Europe avec un accès aux polymères et à l'exportation de produits. De plus, l'Etat a imposé des normes turques qui ont permis la mise à niveau qualitative des produits turcs et la protection de l'industrie naissante sur certains produits. Sur le volet exportation, l'Etat turc a mis en place des représentations commerciales dans les principaux marchés pour doper l'export et attirer des entreprises étrangères. Du côté marocain, la problématique de la technicité persiste encore, les professionnels du secteur peinent à maintenir un niveau de compétitivité face à une économie parallèle régie par les lois de l'informel.
Les recos' :
Dans ce contexte, «le plastique marocain ne peut pas être compétitif face aux Turcs ou encore aux Chinois», explique Mamoun Marrakchi, président de la Fédération nationale de la plasturgie. Le marché marocain reste, selon les opérateurs, trop petit pour envisager de grands volumes de production. Plus concrètement, le marché national des commodités n'est pas fait pour l'export et «en tant que professionnels du secteur, nous n'envisageons pas d'y investir», tranche Marrakchi.


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