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Casablanca «était» un cinéma
Publié dans Les ECO le 10 - 04 - 2013

Les journées du patrimoine sont sans aucun doute une occasion propice pour redécouvrir sa ville et les transformations qu'elle a subies, mais aussi et surtout la prise de conscience de ce qu'elle représente comme valeur en termes de richesse esthétique, historique et urbaine. C'est ce qu'a essayé de faire Save Cinemas In Morocco, à travers le ciné-tour organisé le week-end dernier appelé «Casablanca est un cinéma». Les curieux qui sont venus faire ce tour on pu voir de leur yeux la décadence que connaît ce qui a été le poumon culturel de la ville blanche, ses salles de cinéma. Nous débutons notre visite par le Rialto. Le cinéma ressemble à une perle oubliée... L'ABC, devenu depuis quelques années la salle de l'Institut français de Casablanca, a su garder les traits de sa gloire d'autrefois. Ses employés, dont la plupart ont travaillé dans le cinéma plus d'une vingtaine d'années, portent un regard mitigé entre résignation et espoir sur ce lieu mythique... Aux mots du président de l'association «Save Cinemas In Morocco», Tarik Mounim, qui décrivait les lieux à l'époque, leur yeux débordaient de la nostalgie d'un passé glorieux, où elles étaient les deux employées chic d'un lieu fréquenté par les amants du 7e art. À part les jours de la programmation IF, le cinéma projette des films égyptiens, bollywoodiens et américains de seconde catégorie. Pour dire vrai, l'ABC comme le reste des cinés, attire le plus souvent pour l'intimité obscure de sa salle et non pour les rêves projetés sur l'écran.
Quelques pas à l'est à travers la rue du Prince Moulay Abdallah et en remontant le boulevard de Lalla Yacout, nous nous sommes arrêtés devant un lieu qui semble être abandonné depuis plusieurs années. «Le cinéma Lux a été l'une des plus importantes salles de Casablanca. Il a été fermé pour son manque de rentabilité. Il appartient à une des plus riches personnalités du Maroc, et de la région» nous apprend-on. Un peu plus haut en remontant à droite sur le boulevard du 11 janvier, un immeuble nouvellement construit et deux garages fraîchement repeints en gris ne laissent aucunement deviner qu'en ce lieu se trouvait le cinéma «Colisée». Pour autant, les Casablancais continuent de s'y référer en donnant un renseignement à un passant. Quelques dizaines de mètres plus loin, le cinéma «Liberté» a partagé sa superficie avec un supermarché. À l'intérieur, de la vieille salle de cinéma, on a découvert il y a quelques semaines que les sièges ainsi que l'écran avaient subitement disparu», raconte Tarek à la foule. La salle à l'acoustique parfaite pouvait facilement faire office de salle de théâtre si elle n'était pas encombrée de toiles d'araignées et de débris de sièges violemment arrachés du sol.
En 10 ans, les casablancais ont perdu 48 salles de cinéma dans leur ville et le reste suivra probablement très bientôt. En ce moment même, la majorité des salles casablancaises, autrefois un rendez-vous hebdomadaire des citoyens avec le rêve en pellicule, ne sont plus que des cachettes pour les couples. Pire encore beaucoup d'entre elles sont menacées de fermeture. Ce qu'il faudra dire c'est que ces informations ne nous seraient par parvenues s'il n'existait pas une association qui s'est donnée pour mission de luter contre la disparation de ces salles. «L'effort qu'on a fait, c'est de réinscrire les salles de cinéma dans le patrimoine et le développement de la ville de Casablanca. Le cinéma a toujours été pour les citoyens de Casablanca, le centre de la ville et fait partie du quartier», nous déclare le président de l'association Save Cinemas In Morocco, Tarek Mounim. Comment cela s'est-il fait ? A travers l'information. En cherchant et divulguant celle-ci, ils sont arrivés à revaloriser des salles et leur ont donné une nouvelle image dans l'inconscient des citoyens et des autorités : si l'on ne trouve pas sympathique de fermer une salle de cinéma, fermer un petit bijou architectural l'est encore beaucoup moins, si c'est un lieu qui a toute une histoire qui fait de lui un patrimoine de la vie de Casablanca, cela devient inenvisageable. Cela dit, il faut savoir que les mêmes salles, qui passent depuis quelques années inaperçues, sont dans leur grande majorité des joyaux de l'architecture moderne. À titre d'exemple le Lynx et le Rif ont été conçus par Dottor Domenico Basciano, un prestigieux architecte italien. Quant au cinéma fermée Lux, il a été conçue par Pierre Jabin.
Les Casaouis ont eu la possibilité de se faire une idées sur l'état des lieux de ces salles de cinéma à travers cette action originale et directe. Il faut savoir que "chaque salle appartient à un propriétaire privée. Nous essayons de faire prendre conscience à ces propriétaires privées que la salle doit rester une salle de cinéma, de préférence en fonction et non livrer à un total abandon virant au délabrement. Malheureusement ces derniers n'accordent pas d'intérêt à la culture ou l'histoire urbaine de Casablanca". Pendant ce temps, Tarek et ses amis continuent de lutter pour démocratiser le rêve avec très peu de moyens d'ailleurs. Il est à savoir que cette jeune association reçoit très peu d'aide et ne finance ses actions qu'à travers la vente de ses T-shirts (100 Dhs l'unité).


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