C'est sur les couleurs du drapeau belge que s'est ouvert le pavillon international de cette huitième édition du SIAM. Pays d'honneur cette année, la Belgique succède au Canada qui l'était lors de l'édition précédente. Lorsque l'on s'approche de l'important stand de la délégation belge, on se rend compte que 3 pôles se côtoient. Celui de la coopération au développement avec la présence de la CTB Maroc qui est l'Agence Belge de développement et qui fournit des dons afin de développer l'agriculture locale. Il faut savoir que le partenariat Maroc-Belgique dans le domaine de l'agriculture remonte à 1965. Le programme de coopération belge, l'un des premiers donateurs du Maroc, pour 2010-2013 s'élève à 80 millions d'euros (889,85 MDH) dont 33,5 millions euros (372,12 MDH) sont réservés au secteur agricole. «C'est historiquement que nous sommes présents dans la région Souss-Massa-Drâa où nous faisons de la promotion et de l'amélioration post-récolte. Cela concerne la partie transformation et commercialisation du Safran et du palmier dattier», affirme Marc Denys, ministre-conseiller en charge de la coopération au développement à l'ambassade de Belgique au Maroc. «Il y a quelques années nous avons rajouté la région de l'Oriental où nous avons un grand projet d'amélioration de la culture de l'amandier. Ce sont les trois filières sur lesquelles nous nous fixons, sur demande du ministère de l'Agriculture bien sûr. Ces 3 filières appuient le Pilier II du Plan Maroc Vert (PMV), à savoir l'agriculture solidaire», ajoute-il . Ensuite vient le pôle fédéral dans lequel on retrouve plusieurs institutions fédérales comme l'Agence fédérale de la sécurité de la chaîne alimentaire qui vient de signer un accord-cadre avec l' Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) ce matin même. Le troisième et dernier pôle, le plus important en termes de superficie, est dédié à la représentation commerciale belge. «La Belgique étant un pays fédéral, il existe une agence pour la promotion de l'exportation et de l'investissement du côté Wallon et une autre du côté Flamand. Ils ont amené une vingtaine de sociétés belges, cinq fois plus importante que lors de l'édition précédente. Et puisque nous sommes le pays à l'honneur donc nous avons beaucoup plus de place», précise Marc Denys en souriant. La Belgique contrairement au Canada ne dispose que de 1% de la population agricole. «Cependant, notre agriculture est très spécialisée, elle représente presque 10% du PIB et 11% des exportations belges. C'est une petite population mais avec une grande valeur ajoutée à l'agriculture. L'appui à l'agriculture marocaine et le commerce entre les deux pays ne visent pas tellement la quantité mais plutôt la qualité». La haute technologie belge au service de l'agriculture marocaine «Ce que nous pouvons offrir au Maroc ce sont surtout des hautes technologies. Par exemple la vente de semence de bovin pour améliorer votre race locale par insémination artificielle. On peut également aller vers des technologies haut de gamme pour la serriculture», explique Marc Denys. En ce sens, la Belgique, qui ne dispose pas de produits agricoles à exporter vise plutôt la technologie qui peut être vulgarisée au Maroc surtout dans les fermes commerciales pour améliorer l'agriculture et l'élevage local. Lorsqu'on lui pose la question sur les avancées réalisées par le Maroc dans le domaine de l'agriculture, le ministre-conseiller en charge de la coopération au développement nous livre une vision plus qu'optimiste. «Les deux piliers du Plan Maroc Vert (PMV) expriment bien la dualité qui existe au Maroc. Vous avez des grandes plaines avec des grandes cultures, que ce soit l'arboriculture et la fruiticulture intensive et vous exportez près de 400.000 tonnes de tomates chaque année de la région d'Agadir vers l'Europe. Et dans des zones plus marginales, plus arides où l'agriculture est difficile, le pilier II du PMV rentre en jeu. Le Maroc a réalisé de grands pas en avant dans l'augmentation de sa production, ce qui compte maintenant c'est la qualité de la transformation et de la commercialisation. Prenons par exemple les dattes. Vous êtes un énorme consommateur mais vous devez importer les 3⁄4 de votre production. Bien que, comparé avec l'Algérie et la Tunisie, vous disposez des conditions pour avoir une importante production. Même chose pour le safran du Maroc qui est considéré comme le meilleur du monde du point de vue qualité, mais votre production reste très faible et en plus sa commercialisation est entre les mains de quelques étrangers. Donc vous même, vous ajoutez très peu de valeur à la production de base. C'est cela qu'il faut viser maintenant, à savoir l'augmentation de la valeur ajoutée de vos produits d'excellence».