Justice : Coulisses d'une réforme jonchée d'épines [INTEGRAL]    La France condamne la destruction d'une école en Cisjordanie par Israël    Le dirham s'apprécie de 1,3% face au dollar    Le Maroc désigne l'agence Rooster pour représenter son tourisme au Royaume-Uni et en Irlande    Sommet de l'Alaska : Trump fait état de « grands progrès », sans annoncer de cessez-le-feu en Ukraine    Trump et Poutine atterrissent en Alaska pour un sommet historique    Défense : Les FAR présents à la cérémonie d'installation du nouveau chef de l'Africom    Trump veut doper l'industrie spatiale américaine    Espagne : alerte canicule et risque d'incendie « très élevé à extrême »    Les prévisions du samedi 16 août 2025    Taza: Une colonie de vacances à Bab Boudir en faveur de 140 enfants issus du milieu rural    El Jadida saignée : 3 commerces éventrés en une nuit    Revue de presse de ce samedi 16 août 2025    Le duo fraternel Belmir captive Martil lors du Festival des plages Maroc Telecom    Reportage - Moussem Moulay Abdallah Amghar : un formidable catalyseur économique et social pour toute une région    Maroc – Belgique : Belgica Biladi, 60 ans d'immigration dans une exposition et un ouvrage    La Bourse de Casablanca ouvre en hausse    Dialogue social : les syndicats prévoient une « rentrée sous tension »    Marché de l'or: une stabilité fragile et des prix à la baisse    Pollution plastique: Guterres regrette l'échec des négociations    Trois dents de dinosaures géants retrouvées au Maroc    Les températures attendues ce samedi 16 août 2025    Diamond League : El Bakkali teste sa vitesse sur 1 500 m avant les Mondiaux de Tokyo    La presse espagnole voit en Rayan Azouagh le "nouveau Bono" du Séville FC    Sebta : Plus de 200 tentatives de passage à la nage en une nuit, 19 corps repêchés depuis janvier    Renseignement marocain... Des racines historiques profondes à une ingénierie sécuritaire avancée face aux menaces de l'ère numérique    Rencontre historique entre Trump et Poutine pour mettre un terme à la guerre en Ukraine    Jacob Zuma défend l'usage du drapeau sud-africain lors de sa visite au Maroc, affiché «en signe d'honneur et de respect pour sa qualité d'ancien chef d'Etat»    À Tanger, le rappeur Muslim illumine la scène du festival de plage Maroc Telecom    Paul-Mehdi Benhayoun : "Le Maroc a tout pour devenir une vraie nation de sports d'hiver"    Restructuration du MAS de Fès : la méthode Bouzoubaa pour relancer le club    Digitalisation : l'AMMPS trace sa feuille de route stratégique 2025-2028    Artisanat : les exportations poursuivent leur dynamique de croissance    Patrimoine : à Jemaâ el-Fna, place aux travaux    Congrès mondial du soufisme : le Royaume réaffirme son modèle de l'islam modéré    CHAN 2024 : Classement des groupes avant l'ultime journée    Chefchaouen: L'incendie de forêt à Derdara circonscrit    Air Canada annule tous ses vols, y compris vers le Maroc, à partir de samedi    CHAN 2024 : Le groupe D toujours indécis    Maroc-France : Une délégation de la Chambre de commerce de Montpellier se rendra à Dakhla à l'automne    Les produits de la mer commercialisés en repli de 3% à fin juillet    Averses orageuses et vague de chaleur jusqu'à lundi    HB Mondial U19 : Premier succès des Lionceaux    L'humeur : Un espace verdoyant amoché par un théâtre    Cheb Khaled, l'êtoile algérienne du Raï, épaté par le Moussem Moulay Abdallah Amghar    La récupération d'Oued Eddahab, une étape empreinte des plus nobles valeurs patriotiques    Brésil : Bolsonaro nie son rôle dans les événements du 8 janvier 2023 et demande son acquittement    Sahara : John Bolton se prononce sur l'avenir de la MINURSO    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Industrie de la pêche : les mesures d'incitation font défaut
Publié dans Les ECO le 28 - 11 - 2023

Riche de sa façade maritime qui s'étend sur 3.500 km, le Maroc s'est érigé en champion régional et même mondial sur certains produits de la mer. Toutefois, en dépit du potentiel dont regorge le secteur, il demeure peu exploité. Les industriels restent dans l'attente d'un contrat programme pour monter au créneau.
L'on ne peut parler d'exportation des produits alimentaires sans évoquer les produits de la pêche. Une richesse halieutique qui permet au Maroc de se targuer du rang de premier exportateur de la sardine, la star des poissons pélagiques. Certes, l'industrie de la pêche relève de l'économie bleue, mais elle occupe une place significative dans les exportations des produits alimentaires transformés. En effet, l'industrie de la pêche assure, à elle seule, plus de 8% des exportations totales du Maroc et contribue à hauteur de près de 35% aux exportations alimentaires du pays.
À quand un contrat-programme ?
En termes de volume, les débarquements se sont chiffrés à plus de 1,5 million de tonnes de poissons en 2022, dont 89% de poissons pélagiques, pour 1,3 million de tonnes d'une valeur de 3,9 milliards de dirhams. Et, sans surprise, ce sont les régions du Sud qui raflent la mise et représentent 81% du volume des débarquements. Dans ce paysage, la valorisation et la transformation ne revêtent pas moins d'importance. Elles se font principalement sous forme de conserves, et semi-conserves de poissons, de produits congelés, de poissons frais, de farine et d'huile de poisson.
Au titre de l'exercice 2021-2022, les exportations de sardines et de maquereaux ont enregistré une croissance de 6,6% en quantité. En termes de valeur, l'évolution a été de 29,64%. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas, le Gabon, le Nigéria et le Congo sont les principales destinations des conserves de sardines marocaines qui représentent plus de 38%. Pour les conserves de poisson, 49% des exportations en volume sont orientées vers l'Afrique et 34% vers l'Union européenne. Certes la position actuelle du Maroc est à envier, mais des opportunités prometteuses, aussi bien sur le marché local qu'à l'export, s'offrent aux opérateurs.
«Le Maroc dispose des atouts nécessaires pour permettre la transformation en produit à haute valeur ajoutée. Le potentiel de croissance du secteur est réel lorsque l'on considère la forte demande en produits de la mer, la position géographique du pays, et les caractéristiques de sa ressource halieutique. Les enjeux de la croissance du secteur sont tout aussi importants lorsque l'on considère le chiffre d'affaires et le nombre d'emplois rattachés à la filière. Malgré l'existence d'une stratégie sectorielle, notre fédération a été systématiquement ocultée», s'indigne Hassan Sentissi, président de la Fédération nationale des industries de transformation des produits de la pêche (FENIP).
Un constat corroboré par de nombreuses études, lesquelles ont démontré le potentiel des industries de la transformation et recommandent également d'accorder une priorité au développement d'activités à forte valeur ajoutée.
Approvisionnement irrégulier
Cependant, bien des défis persistent. Malgré une croissance de la capture nationale de 15,2% durant les cinq dernières années, soit 2% de la capture mondiale, l'appareil de production reste peu productif. La capture est insuffisante pour répondre à la demande des industries de transformation. Pour la FENIP, la production marocaine gagnerait à être mieux valorisée en encourageant la fabrication localement de produits à haute valeur ajoutée. Les faiblesses du secteur portent essentiellement sur l'irrégularité de l'approvisionnement en matières premières et sur la qualité des produits fournis aux industries de transformation. Les infrastructures de base sur l'ensemble de la valeur devraient être optimisées et adaptées aux évolutions technologiques internationales.
«Le Maroc manque également d'une stratégie commerciale agressive pour la promotion de ses produits sur les marchés extérieurs. Le label marocain souffre d'un manque de notoriété et la demande interne reste très faible. L'innovation et le développement de nouveaux produits sont très faibles. Le manque de communication et de collaboration avec la tutelle reste un obstacle», reproche la FENIP.
Néanmoins, ces défis restent surmontables puisqu'il existe plusieurs leviers de développement. Ces derniers peuvent être activés pour stimuler la croissance du secteur de la pêche. Il s'agit, notamment, de la mise en place d'un contrat programme spécifique pour le secteur, offrant un cadre clair et lisible pour le soutien aux acteurs. La fédération insiste aussi sur l'importation de la durabilité, la préservation des ressources, et l'accompagnement dans la sécurisation de l'approvisionnement à travers le renforcement de la logistique froide et en développant des relais de stockage. L'accès au financement pose également problème. Pour encourager les investissements, la fédération incite à l'instauration de taux préférentiels. Le capital humain n'est pas en reste. Parmi ses recommandations, la FENIP préconise l'assistance technique à la valorisation et à la formation, impliquant le renforcement des compétences humaines par le biais de formations et la mise à niveau des entreprises. Le soutien administratif, incluant la mise en place d'un guichet unique et d'une procédure fast-track administratif, ainsi que des mesures telles que l'exonération des droits de douane permettraient de rattraper le manque à gagner.
Maryam Ouazani & Sanae Raqui / Les Inspirations ECO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.