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Exclusif. Moncef Belkhayat : "Notre ambition est de créer un acteur leader dans l'économie de la vie, du producteur au consommateur"
Publié dans Les ECO le 22 - 10 - 2025


Président de H&S Invest
Avec l'acquisition de La Voie Express, Buildings & Logistic Services (BLS) s'impose comme le premier opérateur logistique intégré du Maroc. Soutenu par Saham Bank et les fonds STOA et IFC, ce rapprochement marque une étape décisive dans la stratégie du groupe H&S Invest présidé par Moncef Belkhayat. Dans cet entretien, il revient sur la genèse du projet, la gouvernance du nouveau pôle BLS–LVE et ses ambitions à l'horizon 2030, entre consolidation nationale et projection africaine.
Avec l'acquisition de La Voie Express, Buildings & Logistic Services (BLS) s'impose comme le premier opérateur logistique intégré du Maroc. Quelle sont vos ambitions à l'horizon 2030 ?
Le projet Buildings & Logistic Services (BLS) a réellement commencé en 2021 avec une vision claire. Nous voulions séparer nos activités au sein de Dislog Group, qui est un développeur de marques dans le secteur de l'économie de la vie, de notre immobilier professionnel. L'idée était de créer une structure capable de gérer à la fois notre patrimoine, nos entrepôts et nos opérations logistiques, notamment le transport et l'entreposage. C'est ainsi qu'est née Buildings & Logistics Services.
Entre 2022 et 2025, nous avons mis en place une stratégie de développement articulée autour de quatre grandes priorités. La première consistait à réduire notre dépendance commerciale à Dislog, qui représentait alors la totalité du chiffre d'affaires, en recrutant de nouveaux clients. La deuxième visait à lever des financements, en capital comme en dette, pour soutenir notre croissance, tout en acceptant une ouverture du capital. La troisième concernait la mise en place de systèmes d'information robustes capables de nous connecter efficacement à nos clients. Enfin, nous avons construit une équipe de management solide, animée par une culture de la performance, du suivi par indicateurs et du respect des standards HSQE, afin d'être au niveau des attentes des grandes entreprises internationales.
Aujourd'hui, ces quatre objectifs sont atteints. Notre ambition pour 2030 est de faire de BLS-LVE le champion national de la logistique intégrée, présent sur toute la chaîne de valeur, du freight forwarding au transit, du transport à l'entreposage, de la messagerie jusqu'au dernier kilomètre.
Vous avez souvent incarné un leadership visionnaire, à la fois entrepreneur et bâtisseur de champions marocains (dans la santé, l'industrie, la distribution). Que représente pour vous ce nouveau défi dans la logistique ?
Je pars toujours d'une vision claire, celle de devenir un leader, sinon le leader dans le secteur où j'opère, en ayant pour clients des multinationales et de grandes entreprises marocaines. Une fois cette ambition posée, je travaille sur les moyens financiers nécessaires pour la concrétiser, notamment en renforçant nos fonds propres.
Dans le cas de BLS, nous avons ouvert le capital sur les 24 derniers mois à plusieurs partenaires de référence. Stoa est entrée à hauteur de 300 millions de dirhams, la Banque mondiale à travers l'IFC à hauteur de 370 millions, Bank of Africa à hauteur de 75 millions et nous avons également levé 500 millions sur le marché obligataire. Cela nous a permis de constituer une trésorerie d'environ 1,25 milliard de dirhams et d'annoncer un plan d'investissement de 2 milliards de dirhams sur la période 2025-2026. Je crois aussi beaucoup à la force du collectif et à la qualité du management. Je m'efforce de motiver mes équipes en les associant au capital de nos filiales.
Le résultat est là, nous détenons aujourd'hui 64% d'une belle entreprise solide, performante et leader dans son secteur. Je reste convaincu qu'il vaut mieux être un actionnaire moyen d'une grande entreprise forte et bien capitalisée qu'un actionnaire unique d'une petite structure fragile. C'est cette philosophie qui guide ma façon d'entreprendre et de bâtir des champions nationaux.
Le Maroc vise à devenir un hub régional pour l'Afrique.
En quoi cette consolidation entre BLS et La Voie Express s'inscrit-elle dans cette stratégie continentale ?
Le Maroc a accompli des progrès considérables dans le domaine logistique. Le port de Tanger Med en est le meilleur exemple et le futur port de Dakhla viendra renforcer encore plus cette dynamique. Ces infrastructures placent le Royaume sur la carte des hubs les plus performants au niveau régional.
Pour la logistique routière, la situation est plus complexe. La géographie, les contraintes géopolitiques et l'absence d'accords de libre-échange sur les produits de l'économie de la vie avec nos voisins du Sud freinent encore le développement. Je considère que ces accords sont un préalable indispensable si l'on veut que le Maroc devienne une véritable puissance régionale dans la logistique routière.
Concrètement, quelles synergies identifiez-vous entre les expertises de LVE et celles de BLS?
Les synergies entre BLS et LVE sont profondes et structurantes. Elles donnent un véritable sens à cette fusion, qui repose à la fois sur une vision industrielle, opérationnelle et humaine. Sur le plan immobilier, LVE détient 100% d'Espacim, propriétaire de quatre actifs totalisant 65.000 positions palettes. Nous réfléchissons à la création d'une foncière pure sous le nom de BLS, afin d'optimiser la valorisation et la gestion de ce patrimoine logistique stratégique.
Sur le plan opérationnel, nous préparons l'unification de nos équipes de management au sein de LVE, qui portera l'ensemble de nos activités à travers quatre pôles clés, le freight forwarding, l'entreposage, le transport et la messagerie, avec le last mile. Cette intégration permettra de renforcer la cohérence de notre offre et de garantir une qualité de service homogène sur toute la chaîne logistique.
Enfin, les synergies commerciales ouvrent de nouvelles perspectives. Elles s'appuient sur la complémentarité de nos portefeuilles clients et sur une forte capacité à accompagner les multinationales présentes au Maroc et en Afrique.
Avec une foncière solide sous BLS, une organisation unifiée autour de LVE et un management fédéré par une vision commune, nous voulons incarner un acteur de référence, capable d'offrir des solutions logistiques intégrées et performantes, selon un principe simple et puissant : LVE, votre partenaire logistique one stop shop.
Comment allez-vous harmoniser les cultures d'entreprise et les systèmes technologiques pour garantir une intégration fluide ?
L'intégration culturelle est pour moi la clé du succès d'une fusion. Nous avons déjà engagé ce travail en profondeur. J'ai rencontré personnellement le management de LVE pour partager notre vision et notre manière d'opérer.
Ce premier contact m'a confirmé la solidité et la qualité de cette équipe, à la fois expérimentée et engagée. Notre approche consiste à bâtir une culture commune fondée sur la complémentarité. Nous voulons conserver ce que chacun fait de mieux et créer une dynamique unifiée, tournée vers la performance et l'excellence opérationnelle. Un séminaire d'intégration et un team building viendront consolider cet esprit collectif, afin que tous se reconnaissent dans une ambition partagée et dans un projet qui les dépasse.
L'intégration de 40% de ID Logistics Maroc ouvre-t-elle la voie à un développement de services 4PL ou à une entrée dans la logistique contractuelle à grande échelle ?
Nous ne sommes pas encore dans une phase où le lancement d'activités de 4PL serait pertinent. Cette évolution nécessite une maturité technologique et organisationnelle que nous préparons progressivement. Concernant notre participation de 40% dans ID Logistics Maroc, elle ne nous permet pas aujourd'hui de consolider les résultats de cette filiale. Nous allons donc engager des discussions avec nos partenaires afin de définir un nouveau modus operandi qui reflète mieux notre vision commune et nos ambitions de développement.
Ce deal est financé par Saham Bank, avec un montage complexe impliquant aussi des fonds d'investissement (STOA, IFC). Comment s'articule la gouvernance du nouveau groupe après ce rapprochement ?
Je tiens d'abord à remercier Saham Bank qui nous a accompagnés dans ce montage complexe ainsi que dans l'acquisition de Transload Maroc. Cette opération vient renforcer nos capacités opérationnelles avec l'ajout de cent camions à notre flotte, un atout majeur pour soutenir notre croissance. Sur le plan de la gouvernance, nous avons voulu mettre en place une organisation claire et responsabilisante.
Anas Moutaoukil, jusqu'ici CEO de BLS, prend la direction du nouveau pôle en tant que vice-président et CEO. Il sera entouré d'une équipe expérimentée et complémentaire, avec Nadir El Khadri en charge de l'entreposage, Abdelkarim Talal pour les opérations, Salaheddine Aït Ouakrim pour le transport et la messagerie, et Mehdi Chami pour le freight forwarding et le transit.
Par ailleurs, Laila Falaki directrice financière de LVE devient directrice administrative et financière de l'ensemble. Mohamed Talal, quant à lui, évolue vers un rôle de gouvernance. Il rejoint le board de BLS-LVE, où son expérience et sa vision stratégique continueront d'apporter une réelle valeur ajoutée.
Vous évoquez un développement accéléré en Afrique subsaharienne. Quels marchés ciblez-vous en priorité, et avec quel modèle (implantation directe, partenariats, acquisitions) ?
Avant de parler de développement à l'international, je souhaite d'abord consolider tout ce que nous avons entrepris au Maroc en 2025 et 2026. C'est une période charnière qui verra l'intégration de LVE, le déploiement de notre activité messagerie, le lancement du last mile, le renforcement du transit et la réception de plusieurs plateformes logistiques à Lakhyayta, Meknès, Kénitra, Tétouan et Mohammedia, avant l'ouverture de Fès et Marrakech.
Une fois cette phase maîtrisée, nous irons en Afrique francophone à partir de 2027, avec une ambition claire d'introduction en bourse à l'horizon 2030.Sur le plan opérationnel, notre priorité immédiate est de renforcer les fondamentaux. Nous devons finaliser l'intégration des systèmes ERP et WMS sur l'ensemble du périmètre, puis déployer le TMS pour la partie transport. Nous introduirons ensuite des outils de data crunching et d'intelligence artificielle afin d'améliorer la qualité de service et la productivité.
L'innovation et la digitalisation sont au cœur des logistiques modernes. Quels leviers technologiques entendez-vous déployer pour faire du groupe un acteur de référence (tracking, IA, data, automatisation, etc.) ?
BLS-LVE accorde aujourd'hui une place centrale à l'innovation, à la technologie et aux standards internationaux. Nous voulons être un opérateur logistique exemplaire, aligné sur les meilleures pratiques environnementales et opérationnelles. Notre priorité immédiate porte sur la mise en conformité avec les normes environnementales internationales. Plusieurs certifications seront annoncées dans les prochaines semaines. Elles permettront à toutes les multinationales implantées au Maroc de stocker et d'opérer chez nous dans le respect des plus hauts standards de qualité, de sécurité et de durabilité.
Comment BLS–LVE compte-t-il répondre à la montée en puissance des exigences environnementales, notamment la décarbonation du transport et la logistique verte ?
C'est un défi de taille, mais aussi une formidable responsabilité. Je suis profondément honoré de voir BLS-LVE s'imposer aujourd'hui comme un champion national, appelé à porter l'étendard du Maroc en Afrique. Au-delà des objectifs économiques, je crois que le véritable succès d'une entreprise se mesure à son impact.
Ce qui compte, ce n'est pas seulement de réussir ce que l'on entreprend, mais de laisser une empreinte durable au sein de la société. Je ressens une grande fierté à voir nos collaborateurs épanouis et engagés, à constater l'impact positif que nous générons dans notre environnement et auprès de la jeunesse que nous recrutons et formons chaque jour. Être une entreprise citoyenne, c'est aussi cela, contribuer à un avenir plus responsable et plus humain.
Sanae Raqui / Les Inspirations ECO


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