Toujours dans le cadre des heureuses Semaines du film européen, «La fille la plus heureuse du monde» est un autre film plein de tendresse qui pourra faire le bonheur de ceux en quête d'un agréable moment e cinéma. Et c'est Délia, la fille la plus heureuse du monde. Elle a 18 ans et vient de gagner une belle voiture grâce au jeu-concours d'une marque de jus d'orange. Pour en prendre possession, elle doit tourner une pub afin de vanter les mérites du jus en question. Mais Délia n'est pas très bonne comédienne, les conditions de tournage ne sont pas optimales et les prises se multiplient... Puis il y a ses parents qui tentent par tous les moyens de lui faire signer une décharge afin de revendre la voiture et récupérer l'argent. Seulement, Délia sait ce qu'elle veut. Elle veut garder la voiture et partir à la mer avec ses copines... C'est l'histoire prétexte que Radu Jude filme pour dépeindre l'avènement des ex-sociétés communistes dans l'univers enchanteur du libéralisme. L'humour y est donc un tantinet amer d'autant plus que ça rappelle un peu l'actualité de ce monde noyé jusqu'au cou dans ses illusions et ses rages consommatrices. C'est une comédie profondément sociale avec tous les ingrédients nécessaires pour toucher le spectateur sans toutefois le compromettre. L'humour y est d'ailleurs bien mesuré, bien dosé pour pallier à cet arrière goût amer que peut laisser l'affrontement des réalités. Une belle représentation du cinéma roumain d'aujourd'hui.