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Commerce extérieur : la douce revanche de l'export
Publié dans Les ECO le 17 - 11 - 2025

La mutation du commerce extérieur du Maroc s'opère à bas bruit. Une tendance lourde se dégage : plus diversifiées, et tirées par des secteurs industriels à plus de contenu en valeur ajoutée, les exportations permettent d'amortir le choc d'un déficit structurel alimenté, désormais, par la succession des sécheresses. Décryptage.
L'offre à l'export, qui fut longtemps le maillon faible car dominée par quelques secteurs dont la compétitivité était fondée sur le prix, est devenue aujourd'hui l'atout numéro un des échanges extérieurs du Royaume. D'ailleurs, dans les forums internationaux, lorsqu'on parle de l'économie marocaine, ce n'est ni le textile-habillement, ni les tomates et les agrumes que ses opérateurs écoulent en Europe et sur le marché russe, qui viennent spontanément à l'esprit. C'est désormais le succès de l'industrie automobile et de composants aéronautiques qui suscite le plus d'admiration.
Le Royaume figure actuellement parmi les principaux exportateurs de voitures vers l'Union européenne, avec plus de 500.000 unités écoulées. En très peu de temps, il a atteint le même volume que la Chine, le Japon et la Corée du Sud sur le marché européen. L'écosystème de Renault, à Tanger et Casablanca, et le site de Stellantis, à Kénitra, ont été des accélérateurs de cette transformation.
Sur son site de Kénitra, Stellantis envisage de doubler la capacité d'assemblage pour atteindre 400.000 voitures par an. Au total, le Royaume se fixe l'objectif de production de deux millions de voitures d'ici 2030, et se positionne d'ores et déjà comme le premier producteur automobile du continent africain. En 2024, en valeur, les exportations marocaines ont progressé de 6,1% pour s'établir à 456,3 milliards de dirhams (MMDH), soit quelque 30 milliards de plus en un an.
Le secteur automobile tient son rang de locomotive pour la deuxième année consécutive. Les voitures de tourisme se classent en tête des produits exportés en 2024 avec une part de 14,9%. Les engrais naturels et chimiques se classent au deuxième rang (14%), suivis des fils, câbles et autres conducteurs isolés pour l'électricité (10,5%).
Les vêtements confectionnés (6,5%), produits par des centaines de sous-traitants, figurent au pied du podium (4e place), mais ils restent une valeur sûre à l'export avec 45,9 MMDH réalisés en 2024. L'autre fait marquant de ces deux dernières décennies aura été l'arrivée de l'Espagne au rang de premier partenaire commercial du Royaume, et la percée de la Chine amorcée durant la première moitié des années 2000. La pénétration de produits chinois a coïncidé avec l'explosion des télécoms et l'élargissement des classes moyennes.
En plus des transactions historiques sur le thé, l'empire du Milieu vend au Maroc de l'équipement pour réseaux télécoms, des smartphones, des véhicules automobiles, des PC portables, des vêtements prêt-à-porter, etc. Les groupes industriels chinois ont, d'ailleurs, implanté des filiales et des bureaux de représentation à Casablanca pour être plus proches de leurs partenaires marocains, et superviser une partie de l'Afrique de l'Ouest. À cela, il faut ajouter un large éventail de biens de consommation courante prisés par les classes moyennes.
La Chine perce, mais est à la peine dans les appels d'offres
En 2024, les importations provenant de Chine ont marqué une hausse de 14,2 MMDH contre 448 millions pour les exportations marocaines. Pour la même année, la balance commerciale bilatérale affichait un déficit de 86,3 milliards de dirhams. Il a été multiplié par 4 depuis 2011.
Malgré cette montée en puissance dans les échanges extérieurs du Royaume, la Chine n'est pas encore parvenue à le traduire dans les appels d'offres de projets d'infrastructure, au contraire de ce qu'elle a réussi avec ses entreprises en Afrique sub-saharienne. Les échanges avec la Chine ont enregistré une mutation et un coup d'accélérateur depuis la mise en service de Tanger Med.
La croissance du port de cette plateforme portuaire dans le trafic conteneurs a été foudroyante. En 2024, le trafic a atteint 10,2 millions EVP, soit autant que les deux principaux ports concurrents espagnols réunis : Valence (5,5 millions EVP) et Algésiras (4,7 millions de boîtes EVP). L'explosion des échanges avec l'Espagne a également conduit Tanger Med à se positionner comme une plateforme pour le roulier.
Le port affiche de grandes ambitions sur ce plan, en ligne avec les prévisions des professionnels logistiques et des chargeurs. Il envisage ainsi d'agrandir le terminal roulier pour pouvoir traiter 1 million de véhicules, contre 477.000 actuellement. Ce projet est soutenu par la Banque mondiale, ainsi que par un groupe de banques internationales dont le chef de file est JP Morgan.
L'import des biens d'équipement, un bon cholestérol pour l'économie
La très bonne tenue des exportations ne suffit pas à réduire substantiellement le déficit commercial. En plus de la demande de produits de consommation courante importés, l'investissement des entreprises et les chantiers d'infrastructure nécessitent des importations massives de biens d'équipement.
Ce «bon cholestérol» entretient en partie le déficit structurel des échanges extérieurs. L'année 2022 a marqué, à cet effet, une rupture par l'ampleur du trou de la balance commerciale. L'autre rupture était intervenue quinze ans plus tôt, en 2007, lorsque le déficit franchissaitt pour la première fois, la barre symbolique de 100 MMDH pour culminer à 135,7 milliards.
Les importations incompressibles de produits pétroliers et du charbon, ainsi que des céréales pour compenser l'effondrement des récoltes dû à une longue période de sécheresse sans précédent – le Maroc en est à sa septième année consécutive de sécheresse- font flamber la facture à l'import.
L'an dernier, le Royaume, qui consomme surtout du blé tendre, a acheté pour 17,83 MMDH de blé sur le marché international, selon les données de l'Office des changes. Il est d'ailleurs devenu un marché très convoité pour les grands exportateurs traditionnels de blé (Canada, France, Russie, Australie, Roumanie, Argentine, Ukraine et Etats-Unis).
La dynamique hispano-marocaine
L'Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc. Elle a absorbé 22,1% des exportations marocaines en 2024, contre 19,1 pour la France, 5,2% pour l'Italie et 5,1% pour l'Allemagne. Dans l'autre sens, elle a fourni 15,6% des importations marocaines, contre 9,4% pour la France, 5,2% pour l'Allemagne et 4,5% pour l'Italie. La dynamique hispano-marocaine est nourrie par la bonne tenue de la croissance économique, d'un côté comme de l'autre.
Du Maroc vers l'Espagne, certains secteurs, en particulier des flux d'exportations de produits agricoles, continuent de dynamiser la demande. Mais les échanges se diversifient également, d'une part sous l'effet de l'industrialisation du Maroc autour de Tanger Med, et d'autre part, en raison du phénomène de la relocalisation et du raccourcissement des chaînes logistiques par les multinationales.
Abashi Shamamba / Les Inspirations ECO


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