Dans un contexte marqué par une conjoncture favorable à fin octobre 2025, le Conseil régional du tourisme d'Agadir a tenu son assemblée générale ordinaire. Alors que Salaheddine Benhammane, président du CRT, a appelé les professionnels à investir et à rénover, tout en insistant sur l'urgence de renforcer la capacité litière et de consolider l'aérien, Karim Achengli, président du Conseil régional Souss-Massa, a plaidé pour une intelligence collective et une cellule de réflexion. Ce dernier a également invité avec insistance les professionnels à rénover davantage leurs établissements. C'est dans un contexte plutôt positif que le Conseil régional du tourisme (CRT) du Souss-Massa a tenu, mercredi dernier, son assemblée générale ordinaire et réuni son conseil d'administration. La conjoncture à fin octobre 2025 témoigne de la dynamique de croissance de la destination, capitalisant sur un élan qui lui a permis de franchir, pour la première fois, le cap historique du million de touristes dès la fin août 2025. En chiffres, la destination Agadir, englobant la ville éponyme, ainsi que Taghazout Bay et Imi Ouaddar, a enregistré durant les 10 premiers mois de l'année en cours une hausse de 8,94% des arrivées par rapport à 2024, soit un cumul de 1,271 million de touristes dans les établissements d'hébergement touristique classés. Les nuitées totales ont également enregistré une augmentation de 7,78% par rapport à 2024, atteignant 5,417 millions. «Dans le cadre de cette conjoncture favorable, fruit des efforts de l'ensemble des intervenants, nos prochaines statistiques ne prendront plus l'année 2019 comme référence, mais l'année précédente. Dans ce sens, je lance un appel à tous les professionnels disposant de produits nécessitant une mise à niveau à passer à l'action. Nous sommes dans un cycle vertueux d'au moins 8 à 10 ans ; il est donc temps d'investir. Le retour sur investissement sera beaucoup plus aisé que par le passé», estime Salaheddine Benhammane, président du CRT du Souss-Massa. La capacité litière, enjeu majeur de croissance Notons que malgré les chiffres flatteurs au niveau de la fréquentation, la capacité litière demeure un enjeu majeur. Aujourd'hui, trois marchés (national, anglais et français) génèrent plus de 70% des flux touristiques. «Nous devons réfléchir ensemble pour donner un nouveau souffle aux autres marchés afin de réduire l'écart avec le trio de tête. Avec environ 31.402 lits, la capacité hôtelière à Agadir évolue de 4 à 5%, mais cette augmentation doit impérativement accompagner l'évolution des flux. Le taux d'occupation est passé de 61,53% à 66,69% à fin octobre 2025, ce qui constitue un risque de saturation», analyse Noureddine Bourchich, délégué régional du tourisme d'Agadir, soulevant l'épineuse question des hôtels fermés, délabrés et des parcelles non valorisées, y compris en front de mer. Outre la mobilisation de capacités supplémentaires, la destination doit consolider son secteur aérien et massifier les liaisons pour assurer la croissance future. «Le tourisme nécessite une intelligence collective et une cellule de réflexion avec l'ensemble de l'écosystème pour institutionnaliser un échange permanent et constructif, car le secteur sera un créateur massif d'emplois dans les prochaines années», a insisté Karim Achengli, rappelant le soutien de la région et exhortant les professionnels, notamment les 2 à 4 étoiles, à rénover davantage leurs établissements. Une étude pour inciter à la rénovation Salaheddine Benhammane a sollicité l'Association régionale de l'industrie hôtelière d'Agadir (ARIHA) pour réaliser une étude sur la disponibilité des établissements à s'engager davantage dans la rénovation, les programmes précédents ayant suscité un faible engouement. Par ailleurs, bien que le marché national reste le principal émetteur en volume, il accuse un recul de 2% à fin octobre 2025 (arrivées et nuitées). «Le recul du marché national dans les hôtels classés est plus marqué que ne le disent les chiffres. L'usage massif d'Airbnb devient culturel chez les familles marocaines. En l'absence de réglementation, cet aspect continuera de tirer vers le bas la part de marché de l'hôtellerie», a expliqué Abdelhaq Chahli, président de l'ARIHA et vice-président du CRT. Il ajoute que «beaucoup de familles préfèrent les appartements meublés pour des raisons de coût et de budget moyen». Lors de cette rencontre, l'assemblée générale ordinaire a approuvé le PV de l'assemblée du 2 octobre 2024, le rapport de gestion (moral et financier) de l'année 2024, le rapport du Commissaire aux comptes de l'année 2024, ainsi que les résolutions soumises. Le conseil d'administration a, quant à lui, été marqué par la présentation de la conjoncture des 10 premiers mois de 2025, du rapport d'activité 2025 et de la situation financière à fin août 2025. Yassine Saber / Les Inspirations ECO