Lundi, à la Bourse de Casablanca, la première cotation de Cash Plus n'avait rien d'une simple formalité technique. C'était surtout un moment important. L'occasion de rappeler ce qu'est devenue cette fintech marocaine : un acteur au croisement du digital, de la proximité et d'un pays en pleine accélération. Modernisation des usages, inclusion financière, services hybrides... le décor est planté. Le PDG, Nabil Amar, n'a pas tourné autour du pot. Cette entrée en bourse n'est pas un couronnement, mais un levier. «Accélérer», «aller plus vite», «moderniser» : le vocabulaire dit tout. Cash Plus veut changer d'échelle. Et les investisseurs l'ont bien compris : 244 millions d'actions demandées pour 3,8 millions offertes. Une vague de demandes, dense et soutenue pour, au final, un taux de satisfaction ramené à 1,56%. C'est dire combien les investisseurs voulaient en être. Il fallait voir la diversité des souscripteurs pour mesurer l'onde de choc : investisseurs institutionnels, étudiants, salariés, commerçants, épargnants urbains, diaspora, profils venus d'Afrique, d'Europe, d'Asie... la fintech a traversé les frontières sociales et géographiques. Une IPO qui ressemble au Maroc d'aujourd'hui : multiple, connecté, aspirant à plus. Et au-delà des chiffres, un message se dessinait en filigrane. Cash Plus n'entre pas en bourse pour s'asseoir à la table des sociétés cotées. Elle y entre pour pousser, pour ouvrir, pour catalyser… Pour montrer que l'innovation financière peut parler au très large public, et que la Bourse, quand elle raconte une histoire claire, sait encore déclencher l'enthousiasme. En somme, cette IPO n'est pas qu'une opération financière. C'est un signal. Un rappel que Casablanca peut vibrer, et que l'économie réelle est possible. Hicham Bennani / Les Inspirations ECO