Devant la Chambre des représentants, le Chef du gouvernement a détaillé les principaux axes de l'action publique en faveur des TPME. Son intervention met en lumière une stratégie structurée, articulée autour du développement des territoires ruraux, du soutien à l'investissement entrepreneurial et du renforcement de la solidité financière des entreprises, dans une logique de création d'emplois et de réduction des disparités territoriales. À la Chambre des représentants, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a livré une lecture d'ensemble de l'action publique en direction des très petites, petites et moyennes entreprises. Une intervention dense, qui éclaire la cohérence d'une politique articulée autour de trois leviers structurants le développement territorial, la stimulation de l'investissement entrepreneurial et le renforcement de la résilience financière des entreprises. Au cœur de cette approche, une priorité accordée aux zones rurales et montagneuses, longtemps en retrait des grandes dynamiques économiques. Redonner une trajectoire économique aux territoires ruraux Le gouvernement a engagé de nouveaux mécanismes spécifiquement destinés à soutenir le développement et l'emploi dans les zones rurales et montagneuses à travers l'ensemble du Royaume. Cette orientation s'appuie d'abord sur l'encadrement des jeunes porteurs de projets agricoles et agroalimentaires, avec la création, dans chaque région, de centres régionaux des jeunes entrepreneurs agricoles et agroalimentaires. Ces structures ont vocation à offrir un accompagnement de proximité, technique et organisationnel, à une génération d'entrepreneurs appelée à renouveler le tissu productif local. Dans le même esprit, l'accompagnement technique et financier des coopératives de jeunes porteurs de projets a été renforcé dans le cadre des programmes d'agriculture solidaire. Environ 13.800 jeunes sont concernés par ces dispositifs, qui couvrent 5.200 projets répartis sur différents programmes, traduisant une montée en puissance progressive mais structurée de l'action publique dans ces territoires. L'exploitation optimale du foncier agricole constitue un autre pilier de cette politique. L'Etat a mobilisé 121.000 hectares de terres domaniales au profit de 1.700 projets, représentant un investissement global de 24 milliards de dirhams et la création de près de 69.000 emplois. À cela s'ajoute la mobilisation de près d'un million d'hectares de terres soulaliyates, accompagnée de la mise en place d'un système de gouvernance et d'un dispositif intégré d'accompagnement destiné aux porteurs de projets agricoles. Dans cette dynamique, le potentiel agricole de 324.000 hectares de terres en jachère a été évalué. Cette démarche a permis l'approbation de 3.053 projets de location ainsi que la signature d'accords de partenariat portant sur 35.000 hectares de terres collectives, validés par les commissions provinciales chargées de la location. L'objectif est clair : remettre en production des terres inexploitées et élargir la base économique locale. Un climat plus incitatif pour l'investissement entrepreneurial Au-delà du monde agricole, l'action gouvernementale vise plus largement le tissu entrepreneurial, en particulier les très petites, petites et moyennes entreprises. Selon Aziz Akhannouch, les politiques publiques mises en œuvre ont contribué à redessiner les contours d'un climat économique plus sain et plus attractif pour l'investissement. Cette orientation s'est notamment traduite par la réforme du régime des marchés publics, avec l'allocation de 30% des montants des marchés programmés à cette catégorie d'entreprises. Une mesure structurante, conçue pour améliorer l'accès des TPME à la commande publique et renforcer leur visibilité économique. Parallèlement, trois primes à l'investissement ont été approuvées, dont le cumul peut atteindre 30 % du montant global de l'investissement éligible. Il s'agit d'une prime à la création d'emplois permanents, d'une prime territoriale destinée à réduire les disparités spatiales et d'une prime spécifique aux activités prioritaires. Ces incitations couvrent environ 14 secteurs clés et 54 activités secondaires, dans l'ensemble des régions du Royaume. Ces dispositifs s'inscrivent dans le cadre de la nouvelle feuille de route pour l'emploi, dont l'un des axes majeurs concerne le soutien aux petites et moyennes entreprises, avec une enveloppe annuelle estimée à 12 milliards de dirhams. Afin d'assurer une appropriation effective de ces mécanismes, des caravanes d'information ont été organisées à travers le pays. À fin novembre, elles avaient sillonné 31 provinces et préfectures sur 75, mobilisant un nombre important d'entrepreneurs, de porteurs de projets et d'acteurs économiques locaux. L'accueil réservé à ce nouveau dispositif s'est traduit par des premiers résultats concrets. Le portail national CRI-Invest, dédié au soutien des TPME, a enregistré 63 dossiers d'investissement pour un montant global d'environ 880 millions de dirhams, devant permettre la création de quelque 2.200 emplois directs dans différentes régions. Assainir les trésoreries et renforcer la résilience financière Sur le plan financier, l'Etat a débloqué près de 78 milliards de dirhams pour le remboursement des arriérés de TVA au profit des entreprises en difficulté. Cette mesure vise à soulager les trésoreries, préserver les équilibres financiers et soutenir la continuité de l'activité économique. À cela s'ajoute la réforme de l'impôt sur les sociétés, avec la réduction et l'unification du taux minimum à 20% pour les entreprises dont les bénéfices sont inférieurs à 100 millions de dirhams, une évolution qui a eu un impact positif notable sur les petites et moyennes entreprises. La promulgation de la loi sur les délais de paiement et la mise en place d'un système de suivi ont également renforcé la transparence des relations commerciales, tout en permettant de surveiller le respect des délais par les grandes entreprises vis-à-vis de leurs fournisseurs. Cette approche globale s'appuie enfin sur le développement de produits financiers innovants et d'offres bancaires adaptées, destinées à faciliter l'accès au financement. Parmi les dispositifs mobilisés figurent le renforcement des offres Daman pour les entreprises affectées par la pandémie, ainsi que les programmes Tatwir Croissance verte et Tatwir Startup, orientés vers la production sans carbone et l'innovation. Le Fonds d'investissement Mohammed VI joue également un rôle central, avec l'objectif de doubler le volume des financements afin d'améliorer l'efficacité des investissements nationaux. Les offres Cap-Access et Cap-Hospitality viennent compléter cet arsenal, notamment dans la perspective de l'organisation de grands événements sportifs.