En 2025, la Sûreté nationale a franchi un nouveau seuil dans sa modernisation. Entre réforme structurelle, digitalisation accélérée, renforcement des capacités humaines et ouverture sans précédent sur les citoyens, la DGSN impose désormais un modèle de police professionnelle, éthique et tournée vers l'avenir. Zoom sur les contours d'une institution en mutation profonde... L'année 2025 aura été pour la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) une étape déterminante dans son processus de modernisation et de repositionnement stratégique. Portée par une vision globale d'ouverture, de rigueur et d'innovation, l'institution sécuritaire marocaine a non seulement consolidé ses acquis, mais également entrepris des réformes structurelles et opérationnelles d'envergure. Ce bilan annuel dévoile une DGSN profondément engagée dans un processus de transformation continue, tournée à la fois vers l'efficacité opérationnelle, la proximité avec les citoyens, l'intégration numérique, le respect des droits humains et l'ouverture à la coopération internationale. Une communication stratégique et une proximité renforcée La sécurité ne pouvant être pleinement assurée sans la confiance du public, la DGSN a fait de la communication un pilier de son action. En 2025, elle a multiplié les canaux de dialogue avec la société civile, les médias et les citoyens à travers une approche participative. La sixième édition des Journées Portes ouvertes de la Sûreté nationale, organisée à El-Jadida du 17 au 21 mai, a marqué un tournant en matière d'ouverture institutionnelle. Accueillant près de 2,4 millions de visiteurs, cet événement a battu des records d'affluence. Parmi les participants figuraient des élèves de plus de 1.900 établissements scolaires, des représentants d'environ 1.500 associations et près de 190 journalistes. L'année a également été marquée par un effort remarquable dans le domaine de la communication numérique. Les services de la DGSN ont produit 503 contenus pour leurs plateformes officielles, cumulant plus de 1,2 million d'abonnés. L'interaction avec les citoyens a permis de lutter efficacement contre la désinformation, avec seulement 29 démentis publiés en 2025 contre 40 en 2024, grâce notamment à la plateforme «Iblagh». La stratégie de proximité ne s'est pas limitée aux écrans. Dans les établissements scolaires, plus de 109.000 élèves issus de 1.961 écoles ont bénéficié de séances de sensibilisation. Des réunions ont également été tenues avec 317 associations pour recueillir les attentes des citoyens. En parallèle, 97 enfants mineurs intéressés par les métiers de la police ont été accueillis dans les infrastructures de la DGSN, recevant même des uniformes en guise de symbolique pédagogique. Réforme structurelle et modernisation des infrastructures Sur le plan des infrastructures, 2025 aura été une année d'accélération. À Rabat, les travaux du nouveau siège central de la DGSN ont atteint leur dernière phase. Ce complexe administratif regroupera toutes les directions ainsi que les services centraux dans un cadre moderne et hautement sécurisé. En matière de formation, l'Institut supérieur des sciences de la sécurité, inauguré à Ifrane en décembre 2025, s'est imposé comme un centre de référence académique et scientifique. Il offre un cadre de formation avancé pour les cadres sécuritaires marocains et leurs homologues africains et arabes. Cette dynamique s'est traduite par un partenariat stratégique avec l'Université arabe Naif des sciences de la sécurité d'Arabie Saoudite. L'accord vise à mutualiser les expertises, à soutenir la recherche scientifique et à favoriser la formation doctorale et master dans les domaines technique, juridique et sécuritaire. L'infrastructure sécuritaire s'est également densifiée au niveau régional. Une école de formation a été ouverte à Marrakech et une autre est en préparation à Casablanca. Des commissariats ont été promus au rang de districts de sûreté dans des villes comme Tikiouine, Wislane ou Aït Melloul. Des sièges ont été créés dans des ports stratégiques (Mohammedia, Nador, Agadir, Safi) et des centres de commandement modernisés ont vu le jour à Agadir et Marrakech. Vers une sécurité intelligente L'un des axes les plus ambitieux du chantier de transformation de la DGSN reste la transition numérique. En 2025, la plateforme «e-Police» a permis le traitement de plus de 34.000 casiers judiciaires à distance. Ce service a été étendu aux Marocains résidant à l'étranger, leur permettant de recevoir leurs documents dans leur pays de résidence. Le programme de généralisation du système «Qadaya», interconnectant les services de police judiciaire, a couvert 16 territoires sur 22, avec pour objectif de garantir un traitement rapide et centralisé des affaires pénales. Le système de numérisation des procès-verbaux d'accidents de la circulation a également été déployé à l'échelle nationale. Plus de 3,6 millions de CINE nouvelle génération ont été délivrées, dont plus de 300.000 pour les MRE. Pour faciliter l'accès à ce service, 80 unités mobiles ont été mobilisées dans les zones enclavées, bénéficiant à plus de 85.000 citoyens. Sécurité sportive, territoriale et internationale : vers la CAN 2025 et le Mondial 2030 En vue de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, la DGSN a renforcé son dispositif à travers la création de brigades spécialisées, l'utilisation de drones, la généralisation de la vidéosurveillance intelligente dans plus de dix villes, et la mobilisation de quelque 3.300 policiers. En partenariat avec Interpol, le centre de coopération policière africaine 2026 a été créé pour coordonner les opérations à l'échelle continentale. L'expérience sera capitalisée dans le cadre des préparatifs pour la Coupe du monde 2030. Les postes frontières, tels que les aéroports de Rabat-Salé, Casablanca, Tanger et Marrakech, ont été dotés de technologies avancées. Le système E-Gate sera généralisé après un projet pilote à Marrakech-Menara. Police scientifique : entre performance technique et innovation Le laboratoire national de police scientifique de Casablanca a reçu la certification d'Interpol en matière de traçabilité ADN. En 2025, plus de 23.000 expertises ont été réalisées, dont 18.000 liées à l'ADN, 2.900 sur des substances psychotropes, et plus de 8.400 sur des supports numériques. Ressources humaines et gouvernance interne : vers une police exemplaire La DGSN a organisé six concours pour recruter 6.733 fonctionnaires. Plus de 10.000 promotions ont été accordées, ayant bénéficié notamment à 466 femmes. En parallèle, les mécanismes de discipline ont été renforcés : 1.019 sanctions ont été prononcées et 7.270 dossiers disciplinaires traités. Un total de 6.450 fonctionnaires issus de la nouvelle génération a été affecté aux services centraux et déconcentrés. Les efforts de moralisation et d'équité ont conduit à la révision de 31% des mesures disciplinaires contestées. Protection sociale : l'humain au cœur du système La Fondation Mohammed VI pour les œuvres sociales du personnel de la Sûreté nationale a élargi ses services. Plus de 4.000 veuves, 572 retraités, et 1.600 fonctionnaires blessés ou malades ont bénéficié d'aides directes. Un programme de couverture médicale complémentaire a été lancé au profit des veuves, retraités et orphelins. Des colonies de vacances ont accueilli plus de 4.000 enfants, tandis que 286 fonctionnaires ont été pris en charge pour le pèlerinage. Des bourses d'excellence ont été attribuées à 25 étudiants, et 68 autres ont reçu un soutien financier. L'institution a également honoré ses anciens, notamment les retraités de plus de 80 ans. Coopération internationale : un rayonnement mondial La tenue à Marrakech de la 93e assemblée générale d'Interpol a confirmé le rôle stratégique du Maroc en matière de sécurité internationale. 43 réunions bilatérales ont été tenues, débouchant sur des accords avec la Norvège et l'Ethiopie. Le directeur général, Abdellatif Hammouchi, a été décoré par Interpol, l'Espagne, la France et la Ligue arabe. Des missions ont été conduites en Russie, en Turquie, aux Emirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite, consolidant la stature diplomatique sécuritaire du Royaume. Interpol-Rabat a traité plus de 7.100 demandes et permis la saisie de 395 véhicules volés. La DGSN a aussi facilité 36 extraditions internationales et assuré l'arrestation de 57 individus recherchés à l'étranger. Vers 2026 : perspectives et ambitions En 2026, la DGSN prévoit l'inauguration de plusieurs nouvelles structures, dont le siège régional d'Al Hoceïma, des commissariats à Aïn Aouda et Daroua, et des brigades touristiques à Nador et Errachidia. Un centre d'estivage à Martil est également prévu. Des formations spécialisées en intelligence artificielle, cybersécurité et cyberterrorisme seront organisées à l'Institut d'Ifrane. La DGSN ambitionne également de tirer les enseignements de la CAN pour élaborer un protocole de sécurisation des grands événements sportifs. La septième édition des Journées portes ouvertes est prévue à Rabat, à l'occasion du 70e anniversaire de la création de la DGSN. DGSN. La transformation numérique au service du citoyen En 2025, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a accéléré le rythme de sa transformation numérique, avec des avancées majeures dans la digitalisation des services d'identité et le rapprochement de l'administration des citoyens, y compris à l'international. Au cœur de cette dynamique, la plateforme «e-Police» s'est imposée comme l'un des piliers du nouvel écosystème des services publics sécurisés. Le service de demande en ligne du casier judiciaire, déjà opérationnel au niveau national, a permis le traitement de plus de 34.000 demandes à distance. Il sera prochainement étendu aux Marocains résidant à l'étranger, qui recevront leur document directement dans leur pays de résidence. Cette extension illustre la volonté de la DGSN de rendre ses services accessibles à tous les citoyens, quelle que soit leur localisation. Parallèlement, l'année 2025 a été marquée par la généralisation du service d'enregistrement électronique des données d'identité dans 71 centres de délivrance relevant des représentations diplomatiques et consulaires marocaines à l'étranger. Cette mesure a permis de réduire sensiblement les délais de délivrance de la carte nationale d'identité électronique (CINE), avec plus de 303.000 documents émis au profit de la diaspora. Sur le territoire national, la stratégie de proximité s'est traduite par la mobilisation de 80 unités mobiles déployées dans les zones rurales et montagneuses pour l'établissement de la CINE. Cette opération exceptionnelle a bénéficié à plus de 85.000 citoyens, contribuant ainsi à une meilleure inclusion administrative des populations éloignées. Au total, 3,68 millions de CINE de nouvelle génération ont été délivrées en 2025. Plus de 2,6 millions l'ont été au centre national de Rabat, tandis qu'un peu plus d'un million ont été traitées par le nouveau centre régional de Marrakech, dans le cadre de la politique de déconcentration des services. À ces chiffres s'ajoutent 1,57 million de fiches anthropométriques, près de 50.000 titres de séjour délivrés à des ressortissants étrangers, près de 25.000 visas d'entrée au territoire national et plus de 4.000 permis de séjour exceptionnels. L'année 2025 a également vu l'élargissement du système d'information «Qadaya», qui permet la mise en réseau des services de police à l'échelle nationale. Ce système, désormais opérationnel dans 16 régions sur 22, permet le traitement rapide et coordonné des affaires liées aux délits et aux crimes. Il sera généralisé à l'ensemble du territoire dès 2026. Enfin, la gestion numérique des accidents de la circulation a été pleinement déployée au niveau national, à travers la digitalisation des procès-verbaux et la mise en place de systèmes d'extraction automatisée de données. Cette évolution permet à la DGSN d'alimenter en temps réel les bases statistiques destinées à orienter les politiques de sécurité routière.