Audiences record, dotations en hausse et exposition mondiale renforcée : la Coupe d'Afrique des Nations 2025 s'annonce comme l'édition de tous les superlatifs. Sur le terrain, les 24 sélections engagées joueront des coudes pour démontrer la montée en puissance du football africain. Pendant près d'un mois, le Maroc fera office d'arène à 24 nations qui se disputeront la suprématie sur le football africain. La CAN 2025 mettra aux prises des équipes aux profils de plus en plus homogènes, où les écarts traditionnels se sont considérablement réduits. Hors du terrain, elle cristallisera des enjeux économiques, médiatiques et d'image qui dépassent largement le cadre continental. Un format installé, arrivé à maturité Avec 52 rencontres programmées, la CAN 2025 s'inscrit dans la continuité du format élargi adopté depuis 2019. Désormais pleinement assimilée par les fédérations, les staffs et les joueurs, cette formule a transformé en profondeur la physionomie du tournoi. La compétition s'est densifiée, les marges d'erreur se sont réduites et la phase de groupes est devenue un terrain de confrontations immédiates, où chaque point pèse lourd dans la balance. Dès les premiers jours, les calculs s'imposent, les hiérarchies sont mises à l'épreuve et la moindre contre-performance peut hypothéquer une campagne. La CAN n'est plus un tournoi à montée progressive, où les favoris entraient doucement dans la compétition. Elle impose désormais un rythme soutenu et une exigence constante dès le coup d'envoi, conséquence directe d'un format stabilisé et d'un niveau moyen en nette progression. En parallèle, le nombre de sélections capables de rivaliser à haut niveau n'a cessé de croître, porté par la structuration des fédérations, la formation locale et l'exposition accrue des joueurs africains dans les grands championnats internationaux. Les hiérarchies établies se brouillent, les scénarios imprévisibles se multiplient et la CAN s'impose comme le miroir fidèle de cette nouvelle donne sportive. Des primes exceptionnelles La montée en puissance sportive s'accompagne d'un rayonnement médiatique inédit. L'édition 2023 a constitué un jalon décisif, avec près de 2 milliards de téléspectateurs cumulés et une diffusion assurée dans environ 180 pays. Ces chiffres ont définitivement installé la Coupe d'Afrique des nations parmi les événements footballistiques les plus suivis au monde, bien au-delà du seul continent africain. La visibilité de la CAN ne se limite plus aux écrans traditionnels. Sur le terrain numérique, l'engagement a atteint des niveaux sans précédent. Les plateformes sociales ont enregistré des volumes record de visionnages et d'interactions, portés par une consommation massive de contenus courts, de séquences virales et de récits incarnés autour des joueurs, des équipes et des ambiances de stade. Sur le plan économique, cette dynamique s'est traduite par une progression continue des revenus commerciaux. D'ailleurs, cette année, les dotations ont atteint un niveau historique, avec une prime de 7 millions de dollars (M$) pour le vainqueur. Son dauphin empochera quant à lui un chèque de 4 M$. En tout, la Confédération africaine de football (CAF) distribuera 32 millions de dollars en primes durant cette compétition, avec la possibilité pour le vainqueur d'empocher quelque 11,6 M$ à l'issue de son parcours. Des chiffres qui confirment que la CAN comme un produit premium pour les diffuseurs, les sponsors et les partenaires institutionnels. Professionnalisation, image et ambitions à long terme L'édition 2025 marque une nouvelle étape dans la professionnalisation de l'événement. Pour la première fois, chaque sélection bénéficiera d'un camp de base exclusif, combinant hébergement de haut niveau et centre d'entraînement dédié. Ce dispositif vise à stabiliser l'environnement des équipes, à améliorer la préparation sportive et à réduire la fatigue liée aux déplacements, rapprochant ainsi la CAN des standards organisationnels des grandes compétitions internationales. Cette exigence se reflète également dans l'identité globale du tournoi. Ballon officiel inspiré des cultures africaines, mascotte conçue comme un ambassadeur intergénérationnel, univers visuel cohérent et narration maîtrisée : la Coupe d'Afrique des Nations ne se limite plus à une succession de matchs. Elle s'inscrit dans une stratégie de marque structurée, pensée pour durer et se projeter bien au-delà de chaque édition. À l'approche du coup d'envoi, une certitude s'impose : la CAN 2025 ne sera pas seulement un titre à conquérir. Elle sera un révélateur, un accélérateur et un marqueur durable de la place qu'occupe désormais l'Afrique dans le football mondial. Sami Nemli / Les Inspirations ECO