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Démographie, eau, économie, biodiversité : Méditerranée en alerte, le Maroc sous pression
Publié dans Les ECO le 23 - 12 - 2025

Alors que les effets du changement climatique, de la pression démographique et de la pollution s'intensifient, la Méditerranée apparaît comme l'un des foyers les plus vulnérables de la planète. Le dernier rapport du Plan Bleu, publié en décembre 2025, dresse un état des lieux détaillé à partir de dix indicateurs clés. Il éclaire les défis communs aux 21 pays riverains, tout en soulignant les vulnérabilités spécifiques du Maroc. Urbanisation accélérée, stress hydrique, pollution de l'air ou encore transformation énergétique inachevée… des enjeux que le Royaume doit aborder d'urgence.
La mer Méditerranée se trouve aujourd'hui à un tournant historique. Son écosystème unique, sa biodiversité et les modes de vie qu'elle abrite sont de plus en plus menacés par un enchaînement de crises interconnectées.
Le dernier rapport du Plan Bleu – l'un des centres d'activités régionales du Plan d'action pour la Méditerranée (PAM) du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) – publié en décembre 2025, en fait l'état des lieux avec une rigueur factuelle inédite.
Cette entité, qui produit des analyses prospectives et des indicateurs pour éclairer les politiques publiques des 21 pays méditerranéens signataires de la Convention de Barcelone, a analysé dix indicateurs clés pour comprendre la portée et l'urgence des défis à venir.
Le Maroc, à la fois vulnérable et stratégiquement placé, figure en bonne place dans ce travail d'analyse basé sur des données croisées relatives à la période 1990–2023.
Une démographie dynamique, mais sous tension
La région méditerranéenne est confrontée à une croissance démographique contrastée. Tandis que les pays du Nord enregistrent un vieillissement notable de leur population, ceux du Sud, dont le Maroc, voient leur jeunesse croître rapidement.
Cette dynamique exerce une pression constante sur les systèmes éducatifs et de santé ainsi que sur les infrastructures urbaines et rurales ou sur l'emploi.
Au Maroc, les villes élargissent leurs périmètres sans que les services publics y soient toujours adaptés, et les régions rurales peinent à retenir les jeunes générations. La planification urbaine et territoriale devient un enjeu crucial pour accompagner cette transition et limiter les effets de la fragmentation sociale.
Espérance de vie et santé environnementale
Le rapport souligne une amélioration continue de l'espérance de vie dans la région. Au Maroc, celle-ci atteint 75 ans, reflet d'avancées significatives en matière de couverture santé, de vaccination et d'accès aux soins. Toutefois, ces acquis sont menacés par la dégradation de l'environnement.
La pollution de l'air, en particulier dans les grandes agglomérations, contribue à la recrudescence des maladies respiratoires et cardio-vasculaires ainsi qu'à celle des affections chroniques. Les infrastructures hospitalières sont souvent saturées, et les populations les plus vulnérables, comme les enfants ou les personnes âgées, en payent le prix fort. La santé environnementale doit désormais faire partie intégrante des politiques de santé publique.
L'éducation, miroir des inégalités
Avec une moyenne de 12 années de scolarisation chez les adultes de plus de 25 ans, le Maroc a connu un réel progrès. Le taux d'alphabétisation a nettement augmenté ces dernières décennies, grâce à une volonté politique affirmée et à une mobilisation des moyens. Mais des fragilités subsistent.
Le taux d'abandon scolaire, notamment dans le monde rural, reste élevé, et l'inadéquation entre formation et marché de l'emploi crée un décalage préjudiciable au développement. L'accès à une éducation inclusive, à la numérisation des contenus, ainsi que la valorisation de l'enseignement technique et professionnel sont des pistes stratégiques que le Royaume commence à explorer plus activement.
Un climat qui se transforme plus vite qu'ailleurs
Le réchauffement du bassin méditerranéen dépasse de 20% la moyenne mondiale. Le Maroc subit cette tendance, avec une augmentation des températures de +0,95 °C depuis 1990. Ce changement affecte non seulement les rendements agricoles, mais aussi la disponibilité en eau, la santé des populations et la stabilité des écosystèmes.
Les vagues de chaleur se font plus fréquentes et prolongées, et les régions de l'Atlas, habituellement régénérées par la neige, connaissent des hivers secs. Le pays, conscient des risques, a intégré la résilience climatique dans ses stratégies de développement, mais l'adaptation coûte cher et suppose un accès accéléré aux financements internationaux.
L'eau, ressource en péril
Le stress hydrique est l'un des indicateurs les plus alarmants du rapport. Au Maroc, la disponibilité annuelle en eau douce est passée sous le seuil critique de 600 m3 par habitant. Cette raréfaction résulte à la fois de la baisse des précipitations, de l'augmentation des températures et d'une gestion parfois inefficiente.
Les nappes phréatiques sont surexploitées, les pertes dans les réseaux d'adduction restent élevées, et les conflits d'usage se multiplient. En réponse, le Maroc mise sur un mix hydrique qui combine barrages, dessalement et réutilisation des eaux usées, mais la demande croissante liée à l'urbanisation et à l'agriculture irriguée rend la tâche délicate.
Une économie fragmentée
Le PIB par habitant illustre les disparités entre les deux rives de la Méditerranée : 11.500 USD pour le Maroc contre 37.800 USD dans les pays du Nord. Si le Royaume affiche une croissance régulière, celle-ci reste inégalement répartie.
Le tissu productif marocain est dominé par des PME peu capitalisées, et certains territoires peinent à attirer les investissements. Le développement industriel, notamment dans l'automobile, l'aéronautique et l'agroalimentaire, constitue un levier, mais il doit s'accompagner d'une amélioration des compétences et d'une politique plus inclusive.
Pollution plastique : la mer à bout de souffle
Le stock de plastique en mer Méditerranée pourrait atteindre 30 millions de tonnes d'ici 2040. Le Maroc, bordé par deux mers, est particulièrement exposé. Les littoraux sont en proie à des déchets provenant aussi bien de l'activité humaine locale que de la pollution marine transfrontalière. Des efforts ont été faits pour interdire les sacs plastiques et promouvoir le recyclage, mais les systèmes de collecte restent hétérogènes. Il est urgent de déployer une véritable économie circulaire fondée sur la réduction à la source.
Transition énergétique : un modèle en construction
Avec près de 40% de son mix électrique issu des énergies renouvelables, le Maroc est souvent cité comme modèle. Le complexe Noor Ouarzazate ou les projets d'éoliennes sur les côtes atlantiques illustrent cette volonté de rupture. Mais la transition reste partielle : le transport, le chauffage domestique et certaines industries demeurent très dépendants des énergies fossiles. L'enjeu est d'accélérer la décarbonation tout en assurant la sécurité énergétique.
Protection de la biodiversité : entre volontarisme et réalités de terrain
Moins de 5% des zones marines méditerranéennes sont aujourd'hui réellement protégées. Le Maroc a multiplié les initiatives de création d'aires marines protégées (AMP), mais leur gestion reste confrontée à un manque de moyens, d'outils juridiques et de suivi scientifique. Le tourisme de masse, la pression foncière et le braconnage viennent fragiliser des écosystèmes déjà menacés. La création de corridors écologiques et l'implication des communautés locales sont des pistes prometteuses.
La Méditerranée, un foyer sous pression écologique
Bien que représentant à peine 1% de la surface des océans mondiaux, la Méditerranée abrite près de 10% de la biodiversité marine mondiale, faisant d'elle un écosystème aussi précieux que vulnérable. Plus de 500 millions de personnes vivent dans les pays bordant ce bassin, avec une croissance démographique deux fois plus rapide sur la rive sud que sur la rive nord.
Cette dynamique accentue l'urbanisation, désormais dominante, puisque 70% de la population vit en milieu urbain, exerçant une pression accrue sur les ressources en eau et en énergie ainsi que sur les infrastructures de base. La Méditerranée est également l'un des points chauds du changement climatique : elle se réchauffe 20% plus vite que la moyenne mondiale, avec des conséquences visibles sur la montée des eaux, la perte de biodiversité, l'érosion des côtes et la multiplication des phénomènes extrêmes.
La mer elle-même souffre, saturée par une pollution plastique dont 80% provient de sources terrestres, perturbant les chaînes alimentaires marines et menaçant les économies littorales. Paradoxalement, cette région si riche de cultures, d'histoire et de coopération interétatique, reste l'un des territoires les plus exposés aux risques écologiques globaux.


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