Exposition. Différent de celui des premiers balbutiements de l'enfance, proche de l'exercice d'un bambin prodige, le dessin de El Mostafa Maftah dépasse ce que l'on pourrait apercevoir à l'œil nu Certains des dessins de Maftah partagent de façon équitable ce que l'on verrait sur le bitume et ce que l'on imaginerait librement comme une suite, pas nécessairement logique et encore moins conventionnel. Il grave sur support son soleil pseudo-rond mais rouge. Telle une fable vierge et innocente, c'est une prose qui se greffe au croquis et l'on joue à la marelle au milieu de fils et autres bribes d'enfance qui serpentent dans l'imaginaire ludique des petites gens. Dans une ambiance brumeuse, tout a une place qui fait penser à un autrefois coloré, magique, rêvé...témoin d'un temps figé. Un cerceau géant, une scène de fête foraine, une bicyclette, un cerf-volant, une petite voiture, un bateau,... «Je suis le fils de mon enfance. Je me laisse guider par mes impulsions premières, celles d'un enfant qui va à l'essentiel, au détriment de l'accessoire et du superflu», se présente El Mostafa Maftah. Et tout y passe ! La matière, par son œuvre et sa caresse, devient évocatrice d'un cosmos dont l'artiste ne se fait pas seul héritier, mais celui d'une ribambelle d'enfants. Les enfants des autres n'existant pas, seul le mot «enfants» suffit. Enfant du monde Au cœur de l'activité artistique d'El Mostafa Maftah, l'enfance joue. Aussi bien du point de vue de la perception enfantine que de ses actes et inventions plastiques. Depuis toujours, il a travaillé sur le thème du mur et déjà en 1970, il réalise une performance au Vieux-Port de Marseille, en installant une grande toile sur le quai, avec pour fond un mur sur lequel les passants étaient invités à laisser une trace, leur trace. El Mostafah Maftah est né en 1957 à Casablanca. Lauréat des Beaux-arts de Casablanca et de Marseille, il vit en Italie pendant plus de sept ans, période pendant laquelle il est fortement influencé par l'œuvre de Burri, Tapies et les pratiques de l'art informel. Il expose depuis 1977 au Maroc, en Italie, en Espagne, en Belgique et a participé à plusieurs rencontres culturelles, notamment au Japon, en Thaïlande, aux Philippines, au Kenya et en Inde. Ses œuvres font partie des collections publiques et privées. En mai 2009, Maftah expérimentait à la galerie Fan-Dok sa première grande exposition individuelle au Maroc, car il se détache difficilement de ses œuvres. D'ailleurs, il ne vernit et ne signe son travail qu'à la sortie de l'atelier. Sinon, les toiles restent inachevées comme autant de murs sur lesquels il continue d'inscrire ses marques. Samedi soir oriental à Casablanca Musique. Un public de mélomanes avertis scandait les paroles de Layali al-ounss Il n'y a rien de mieux que l'opéra oriental pour évacuer le stress de fin de semaine. Et «Layali acharq», organisée à la salle des événements de l'Office des changes samedi passé à Casablanca, était une bonne opportunité pour se détendre. Soirée classique, classe surtout. Tiré à quatre épingles, le public de mélomanes avertis scandait en chœur les paroles de «Layali al-ounss» et autres merveilles de symphonies égyptiennes et orientales. Il faut dire que les prestations du violoniste libanais Jihad Akl et de la star montante Saïd Nour y étaient pour quelque chose. Sans compter aussi que quand on a Jihad Akl en scène, il vaut mieux ne pas zapper. Usant de son énergie à revendre, Akl intégrait la gestuelle aux rythmes envoûtants de son violon, soutenu par un orchestre aguerri. L'assistance ne pouvait que céder dès le deuxième morceau et reprenait, sans nulle cacophonie, les mélodies marquantes du répertoire oriental. Saïd Nour, jeune espoir maîtrisant la discographie de Farid Al-Atrach, ne s'est pas retenu non plus. Et pour cause, Nour est en préparation pour accéder à la célébrissime Maison de l'Opéra égyptien, tremplin des maîtres de la chanson arabe. L'événement a été le lieu de rencontre et d'échanges entre différentes personnalités du monde des affaires.