Les férus du cigare se sont retrouvés lundi à l'occasion du Festival de La Havane, dans la capitale cubaine. La priorité était à la relance de l'industrie des «puros» cubains, considérés comme les meilleurs au monde, mais dont les ventes ont baissé de 8% l'année dernière. Une flambée de complications La culture de tabac a souffert. Concentrées dans la région de Pinar del Rio (ouest), les plantations ont été amoindries en superficie en 2008 par le passage de deux ouragans. Mais selon Javier Terres, vice-président pour le développement de cette industrie à Cuba, la diminution de 15% de la superficie des cultures de tabac ne va pas affecter la production de cigares. L'île communiste aurait des réserves de matière première «suffisantes» pour deux ans. Les principaux facteurs de régression restent la crise économique mondiale et les lois antitabac - interdisant de fumer dans les bars et restaurants - adoptées par des pays occidentaux. Du coup, la vente des cigares a remarquablement baissé l'année dernière en territoire européen. Bouffée d'optimisme L'Etat pense que cette année sera meilleure. «Il y a des signes de reprise dans les pays touchés par la crise mondiale. Si elle persiste encore, le Havane jamais ne sera en crise», a déclaré le ministre du Commerce extérieur, Rodrigo Malmierca, à l'ouverture du Festival. «Même si les résultats ne sont pas ceux souhaités» avec des ventes de 360 millions de dollars en 2009, on pourrait les traiter de «satisfaisants» selon Manuel Garcia, vice-président commercial de la société cubano-espagnole Habanos SA. Pour cause, les ventes de produits de luxe sur le marché mondial ont chuté de 11% l'année dernière. Néanmoins, l'Espagne reste le premier marché pour les cigares cubains. La Chine, le Brésil et la Russie seraient pour Habanos des marchés en pleine expansion. Quelque 1.400 amateurs de cigares sont donc attendus pour cette XIIe édition du Festival, dédiée cette année aux femmes, qui se termine le 26 février. Habanos, qui commercialise les marques de cigares cubains confectionnés à la main, doit lancer la nouvelle ligne du Cohiba Behike, l'un des cigares les plus chers au monde. Pour les dames, ce sera un cigare nommé «Julieta».