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Un sacré bond en avant des Marocaines
Publié dans Les ECO le 18 - 03 - 2010

Après le gouvernement en février et le Parlement mardi, c'était au tour des médias d'être conviés à une présentation du rapport Beijing sur la condition de la femme, présenté par la ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, Nouzha Skalli. Celle-ci avait en effet participé début mars à New York à la 54e session de la Commission de l'ONU, dont le thème était «revue de 15 ans de mise en œuvre de la Déclaration et de la plateforme d'action de Beijing (1995)». Pour rappel, le plan d'action de Beijing a identifié douze domaines prioritaires, dont l'égalité d'accès à l'éducation aux soins, la lutte contre la violence à l'égard des femmes, ou encore l'abolition de la discrimination à l'égard des petites filles. Aux 188 pays qui ont adopté le plan d'action de respecter leurs engagements.
2004-2009 : Le quinquennat gagnant pour la femme marocaine
Le Maroc s'en tire bien. «Être interrompue pendant son discours par des applaudissements était très émouvant», s'exclame Nouzha Skalli. Depuis 2005, date du dernier rapport de Beijing, le pays s'est en effet distingué par la multitude de chantiers mis en place au bénéfice des femmes. En une seule élection, celle de juin 2009, «on est passé de 127 à 3.428 femmes élues locales, soit une augmentation de près de 3.000%», se félicite Nouzha Skalli. Dans le domaine législatif, la réforme majeure du Code de la famille, qui date de 2004, a marqué un tournant, même si son application révèle quelques failles. Une étude sur les perceptions et le degré d'appropriation par les populations des dispositions du Code a d'ailleurs été publiée en février dernier. Pour ce qui est de la violence à l'égard des femmes, volet hautement sensible, une enquête nationale de prévalence de la violence, pilotée par le Haut commissariat au plan (HCP) dans le cadre du programme Tamkine a été lancée en 2009. L'objectif de ce dernier est d'autonomiser les femmes et les filles.
Décentraliser pour plus d'égalité
Plusieurs obstacles restent cependant à surmonter. Face notamment aux obstacles socioculturels et à l'analphabétisme qui sévit en particulier chez les femmes, s'impose la nécessité de décentraliser et de déconcentrer le département chargé de coordonner les politiques en matière de droits de la femme. Il faut faire connaître leurs droits à toutes les Marocaines, quel que soit leur lieu de résidence. «La mise en place de services extérieurs au niveau territorial du MDSFS paraît nécessaire», souligne Skalli.
Femmes actives...dans l'informel
Quant à l'accès des femmes à l'emploi, il est encore dérisoire. En 2008, le taux d'activité en milieu urbain était de seulement 19,3% chez les femmes, contre 71,6% chez les hommes. L'écart est gigantesque. Le taux d'emploi féminin a même connu une baisse de près de 1,2 point sur la période 2004-2008. Les femmes actives sont plus présentes dans le secteur informel, dont les richesses ne sont pas comptabilisées dans le Produit intérieur brut (PIB).Tous ces progrès sont urgents pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Plus que cinq ans avant la date butoir prévue pour 2015. Pour reprendre les mots de Nouzha Skalli, l'élève Maroc «devra bientôt rendre sa copie». Cet élève ne doit cependant pas viser la bonne note pour faire plaisir à l'instituteur, mais pour garantir son propre avenir.
Gommer les inégalités
Le gouvernement a mis en place plusieurs programmes pour faciliter l'entrée des femmes dans le monde du travail. Parmi eux, le programme Idmaj a déjà permis l'intégration de 120.076 jeunes, dont 47% de femmes. En mars 2009, 30% des projets retenus par le programme Moukawalati pour l'appui à la création d'entreprises ont été présentés par des femmes. Si ces chiffres sont encourageants, plusieurs objectifs ne sont toujours pas atteints. La participation des femmes aux décisions économiques est encore dérisoire, et la nécessité d'améliorer les conditions de travail des femmes s'impose. Pour réduire les inégalités dans le milieu du travail, des sessions de formation des inspecteurs du travail sur l'égalité dans le travail et l'approche genre sont en cours.
Une marche lente vers l'égalité hommes-femmes
«Des mots et des faits». Le titre du dernier rapport Beijing témoigne à lui seul du caractère crucial des avancées des 188 pays signataires de la Convention de Pékin, qui ne doivent pas s'arrêter à leurs déclarations. Les Etats arabes, au même titre que les autres pays, se sont engagés à «abroger toutes les lois encore en vigueur qui introduisent une inégalité fondée sur les sexes». Du dernier rapport Pékin+15, dévoilé à New York en février dernier, plusieurs pays se sont démarqués par l'abrogation de certaines de ces lois. Parmi eux, quatre pays arabes : l'Algérie, la Jordanie, le Koweït et le Maroc. Seulement, si les évolutions existent, elles restent disparates.
Le statut matrimonial revu en Algérie et au Yémen
En Algérie, si le code de la famille a été modifié en février 2005, le changement n'est pas radical. La femme majeure ne peut se marier sans l'accord de son «wali» (gardien), soit son tuteur de sexe masculin. Par contre, le divorce demeure désormais du ressort des deux époux, et depuis 2009, l'article qui fait obligation d'obéissance de la femme envers son époux a été abrogé. Ce qui n'est pas le cas au Yémen, où le mari a droit à cette obéissance, même si certaines conditions viennent d'être ajoutées. À titre d'exemple, la femme ne peut quitter le domicile conjugal sans l'accord de son époux. Autre changement, «la femme doit permettre à son mari d'avoir des rapports sexuels licites avec elle, quand elle est en forme pour l'acte». Et si elle n'est pas en forme durant plusieurs semaines ? Dans d'autres pays comme Bahreïn, l'Irak et l'Arabie saoudite, c'est le statut personnel qui a connu un lifting, même si le changement n'est pas totalement satisfaisant. La loi sur la citoyenneté bahreïnienne a été revue. Désormais, «une personne née au Bahreïn ou à l'étranger d'une mère bahreïnienne au moment de la naissance si le père est inconnu ou que la paternité n'a pas été légalement prouvée» est reconnue comme bahreïnienne. Quant à l'obtention d'un passeport pour une femme irakienne, il reste très difficile voire impossible sans l'accord d'un tuteur de sexe masculin. Une femme mariée doit avoir l'accord de son mari. Une veuve, divorcée ou célibataire, même majeure, a également besoin de cette autorisation.
1 homme = 2 femmes
La Tunisie, connue pour la liberté de ses citoyennes, a révisé son texte se rapportant à l'héritage des filles. Désormais, la fille unique reçoit la moitié des biens, les deux tiers lorsqu'elles sont plusieurs. La Tunisienne qui a eu la malchance d'avoir plusieurs frères ne percevra par contre que la moitié de leur part. Ce dernier cas de figure est d'ailleurs dominant aux Emirats arabes unis.La violence au Liban, Egypte, Syrie et IranDans la plupart des pays arabes, si la violence est prohibée, le code pénal la rend légitime en cas d'adultère. En Egypte et en Syrie, un effort a été consenti dans ce sens, puisque le meurtrier risque une peine de prison. Celle-ci reste cependant minime comparée à d'autres meurtres. Ce n'est pas le cas de l'Iran, où la lapidation de la femme en question est tolérée. Pire encore, «le prix du sang pour le meurtre ou l'homicide involontaire d'une femme musulmane équivaut à la moitié de celui d'un homme musulman». A contrario, malgré l'inégalité flagrante qui demeure même après la révision de ces lois, tous les pays sont signataires de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Pour prouver leur accord, ils possèdent, pour la plupart, un article dans leur Constitution qui se rapproche du célèbre : «Tous les hommes sont libres et égaux en droits». Encore des mots, que les faits annulent.
Le permis n'est pas permis
Faut-il ou non les laisser conduire ? C'est la question (importante ?) qui taraude les Saoudiens. Si le gouvernement d'Arabie saoudite ne s'oppose pas à la conduite automobile des femmes, plusieurs fatwas l'interdisent catégoriquement. Or le poids de ces dernières est souvent plus important que les lois elles-mêmes. Pourquoi cette interdiction ? Les fatwas qualifient la conduite automobile de «source indéniable de vice, qui entraîne la rencontre entre hommes et femmes sans que soient prises les précautions nécessaires». En somme, la conduite automobile irait de pair avec une mauvaise conduite. «Cela peut également conduire à commettre des actes “haram" [illicites], d'où l'interdiction». Ce qu'ils oublient, c'est que ceux qui veulent commettre ce genre d'actes peuvent le faire ailleurs que sur quatre roues.


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