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L'égalité au secours de l'économie
Journée internationale de la femme
Publié dans L'opinion le 08 - 03 - 2010

Dans une déclaration de Mme Nouzha Skalli, Ministre de Développement social, de la Famille et de la Solidarité, la participation marocaine aux Etats-Unis pour Beijing +15 était remarquable à travers une présence tripartite: délégation gouvernementale, associative et parlement, et de grandes manifestations. Lors du forum de la francophonie pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes, l'intervention du Maroc a été applaudie à deux reprises, induisant un sentiment de fierté et de patriotisme.
La déclaration officielle du Maroc a mentionné les avancées réalisées par notre pays, sur les orientations de Sa Majesté Mohammed VI, indiquant les défis qui restent à relever. De nombreuses questions ont été relevées à Beijing+15, à savoir, la lutte contre la violence à l'égard des femmes, l'importance de la participation politique des femmes et le rôle que peut jouer la femme dans l'économie, à travers des normes et des lois qui garantissent l'égalité.
Le Secrétaire adjoint des Nations Unies chargé de l'enfance, la Conseillère spéciale du Secrétaire Générale des Nations Unies chargée de la partie genre et la Directrice Exécutive de l'UNIFEM ont exprimé leurs admirations et leurs appréciations positives des politiques du Maroc en matière de la promotion de l'égalité de genre.
Il y eut également l'annonce de la création d'une entité genre aux Nations Unis, laquelle sera dotée de pouvoir et de moyens importants au niveau international pour renforcer l'égalité genre et les politiques genre au niveau international.
Si le 8 mars est une journée internationale pour la femme, cette commémoration nous interpelle, au niveau national,. Il est vrai que ces six dernières années, depuis la réforme du statut personnel, se sont opérés plusieurs changements en matière de droits sociaux en ce qui concerne la femme marocaine, via une volonté politique et une mobilisation hors pair des associations féministes et de droits. Cependant, l'application du Code de la Famille, qui a soulevé toute une polémique, nécessite d'autres réformes juridiques et met en exergue le manque d'infrastructures accompagnant le nouveau processus, lequel a besoin d'une application équitable et durable au profit des droits réels des femmes.
Si au niveau social on peut dire que les avancées sont majeures mais demandent des mécanismes d'accompagnement de leur application pour asseoir des bases solides et pérennes, les droits fondamentaux dits socioéconomiques -à part le champ politique qui a connu quelques avancées sensibles- dont la scolarisation, l'alphabétisation, les affaires et le commerce sont loin d'être favorables aux femmes. Le secteur du commerce qui a connu des «réhabilitations» en faveur des femmes, telle que la suppression de l'autorisation maritale pour l'exercice du commerce et pour la passation d'un contrat de travail, n'a pas connu une implication des femmes (rapport Beijing +15 des ONGs). C'est pour cela que l'implication des femmes dans ce secteur est à promouvoir, via de nouvelles stratégies encourageantes. Et pour ce qui est des postes de responsabilité et de décision, il y a du travail sur la planche, visant l'accès dans l'égalité de droit, de l'équité genre et de l'égalité des chances.
En ce qui concerne le volet scolarisation, il est à mentionner que dans le but de renforcer l'enseignement préscolaire et la formation initiale, continue et spécialisée, le Conseil du Gouvernement a récemment adopté un projet de loi prévoyant l'élargissement des compétences de la Fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales de l'éducation et de la formation.
Et concernant le taux d'analphabétisme féminin, selon le Haut Commissariat au Plan, ce taux a enregistré une baisse remarquable de 96 % en 1960 à 50,8 % en 2009.
Le volet économique n'est pas encore bien investi par les femmes. La place des femmes dans l'économie nationale n'a pas enregistré des avancées notoires, mentionne le rapport parallèle des ONGs soumis à la commission Beijing +15. Il y des écarts au niveau de l'emploi. Selon le HCP, la population active pour le 3ème trimestre de 2008 est représentée par 74,9% d'hommes contre 26% de femmes. D'autant plus que les femmes sont les plus touchées par le chômage, avec un taux de chômage de 9,8%: 9,4% pour les hommes contre 10,7% pour les femmes. Quant aux femmes diplômées, elles sont les plus touchées par le chômage. Côté salaires, les aides familiales sont les moins rémunérés et souvent les non rémunérées constituent 6,3% pour les femmes (RGPH, 2004)(15% pour les hommes).
Contactée pour parler de la commémoration de la Journée Internationale des Femmes, Zakia Mrini, présidente fondatrice de l'Association Ennakhil, présidente de l'Institut Marocain pour le Développement Local et présidente de l'Association Marocaine de l'Elue Locale a parlé des avancées enregistrées ces dix dernières années au Maroc, grâce à la volonté royale et au combat des militants et militantes des droits de l'homme, dont essentiellement le nouveau Code de la Famille, le Code de la nationalité, l'INDH qui agit essentiellement sur les Activités Génératrices de Revenus(AGRs) et les volets socio-économiques envers les femmes surtout dans le rural. Elle a cité également les stratégies nationales permettant la lutte contre la violence à l'égard des femmes et l'intégration de l'approche genre dans les politiques publiques nationales. Et puis les quotas de 2002, 2007 et 2009 pour renforcer la représentativité des femmes dans la sphère politique et dans les postes de décision politiques avec les 7 ministres dans le gouvernement de 2007... Ce qui reste, affirme-t-elle, c'est minimiser la disparité entre le milieu urbain et le milieu rural, problématique qui fragilise les femmes et jeunes filles, principales victimes des conditions de vie très difficiles. Sans oublier le taux élevé des filles non scolarisées, d'analphabètes et celui de la mortalité des femmes au moment de l'accouchement... Quant aux disparités genre, elles persistent dans plusieurs domaines: le travail, l'éducation, la politique, les médias, la culture... Actuellement, il est temps de s'atteler aux droits socio-économiques qui représentent un grand chantier pour l'Etat, les collectivités locales et les associations.
Ce qui est nouveau, a relevé Mme Zakia Mrini, c'est le projet de mise en place de l'Observatoire régional des pays arabes pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de lutte contre les violences envers les femmes, lequel a pour principes fondamentaux le respect des droits humains, l'adoption de la définition des violences envers les femmes telle que stipulée dans la Plate-forme d'action de Pékin: «les violences envers les femmes sont une manifestation des rapports de force historiques qui ont abouti à la domination des femmes par les hommes et à la discrimination et qui ont freiné la promotion des femmes». C'est ce qui entrave la réalisation de l'égalité entre femmes et hommes dans toutes les sphères de la vie. Les violences envers les femmes sont invisibles et invisibilisées, perpétrées et tolérées par les acteurs publics et privés, tant dans la sphère publique que la sphère privée. Elles doivent être analysées et combattues dans une perspective globale de la place des femmes dans la société, en tant que violations fondamentales des droits humains.
L'idée de l'Observatoire émane de la volonté commune des associations de femmes des pays arabes pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (20 pays) de coordonner entre elles, en matière de violence, de faire fructifier ce volet, à travers aussi un forum régional, structure juridique associative qui a pour objet de soutenir, gérer et alimenter le travail de l'Observatoire, mais aussi de remplir un rôle politique au niveau de la région sur la thématique des violences envers les femmes.
Et la plus récente avancée, au niveau du Code de la Famille, c'est l'approbation par le Conseil de Gouvernement d'un projet de loi modifiant les dispositions de l'article 16 du Code de la famille, sur lequel le Maroc avait émis des réserves en 93, et prorogeant le délai légal fixé pour la recevabilité de l'action en reconnaissance du mariage, qui était de cinq ans. Le délai de 5 ans prévu par l'article 16 de la Moudawana, accordé à toute personne, dont le mariage n'a pas été sanctionné par un acte, est prolongé pour faire reconnaître l'union auprès du juge de la famille, atout en faveur de la cohésion de la famille marocaine et de la préservation des droits de l'enfant. Pour Mme Nouzha Skalli, la prolongation des 5 années pour régulariser le mariage est un point positif, très attendu par les familles. Cependant, l'article 16 ne doit pas servir de porte d'entrèe pour établir des mariages en dehors des réglementations prévues par la Moudawana. Ce moyen de protection pour les femmes ne doit servir que dans les cas exceptionnels.


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