Les prévisions du lundi 12 mai    Li Changlin, ambassadeur de Chine à Rabat : «Le Maroc traverse une phase déterminante de son développement et les perspectives de coopération avec Pékin sont immenses»    Sur la motion de censure, l'opposition confrontée à une question d'égo : qui aura l'insigne honneur de déposer le texte qu'elle ne parvient pas à écrire ?    Enquêtes... Accusations directes contre Tebboune et son régime d'implication dans un scandale d'espionnage en France    Ouirgane: Clap de fin pour le "Marrakech Express 2025" avec un défi solidaire à vélo    Après le Polisario, Alger flirte avec un parti néonazi breton [Edito]    «Un club d'origine marocaine» fait polémique à Ceuta    Le Maroc sacré meilleure nation africaine de tennis pour la 7e année consécutive    Regragui contraint à une révolution pour les matchs de juin    Fenerbahçe : la situation paradoxale de Youssef En-Nesyri malgré ses stats    Afrique : La Mauritanie partage les ambitions atlantiques du Maroc    Morocco crowned Best African Tennis Nation for the 7th consecutive year    Marrakech: La financiación de los proyectos de los MRE en el centro de los debates del FEMM    Boosting Moroccan diaspora investment : Key insights from the World Moroccan Economic Forum    Doha : 287 candidats en lice pour la 11e édition du Prix Cheikh Hamad pour la traduction    CAN U20 : Maroc – Sierra Leone, où et quand suivre le match    IA : Des recommandations pour son l'intégrer dans les secteurs de la santé et l'éducation    La France renforce sa présence en matière de développement dans les villes du Sahara marocain par un investissement massif    Marrakech: Le défilé de la "Caftan Week 2025" célèbre le Sahara marocain et consacre le Maroc comme référence mondiale du caftan    L'Afrique a-t-elle une place dans la nouvelle route des Indes ? Décryptage avec Yasmina Asrarguis    Le nouveau livre percutant de Xavier Driencourt sur les relations franco-algériennes : une radioscopie sans fard d'un face-à-face toxique et inégal    Le dirham s'apprécie de 0,6% face à l'euro du 2 au 7 mai (BAM)    Botola D1 / J30 : Ce soir, le lever des dernières incertitudes de la saison 24-25 !    Partenariats stratégiques maroco-chinois pour renforcer la coopération industrielle et financière    Maroc–Mauritanie : une synergie sahélo-africaine au service des échanges intercontinentaux    Comment le Maroc, grâce à la Coupe du monde 2030, est devenu le fer de lance d'un arrimage transméditerranéen et catalyseur d'un arc ferroviaire atlantique euro-africain    Le Belem, voilier légendaire du 19è siècle, fait escale à Tanger    USA: le secrétaire au Trésor demande le relèvement du plafond de la dette fédérale    Liverpool : Arne Slot évoque Hakimi en parlant du successeur d'Alexander-Arnold    Cristiano Ronaldo pose ses conditions pour rester à Al-Nassr    Donald Trump salue des avancées majeures dans les négociations commerciales avec la Chine    Donald Trump signe un décret établissant « l'auto-expulsion » des illégaux    Plus de 160.000 personnes confinées en Catalogne en raison d'un nuage toxique de chlore    Plus de 50 millions de personnes en Afrique de l'Ouest et du Centre risquent la famine, avertit l'ONU    Le Club des magistrats du Maroc s'apprête à renouveler ses instances dirigeantes lors d'un congrès national à Rabat    Près de 6 918 comprimés psychotropes saisis à Oujda : un couple interpellé    Formation professionnelle : la Mauritanie souhaite bénéficier davantage de l'expérience marocaine    Températures prévues pour le lundi 12 mai 2025    L'Egyptien Ahmed Wadi dévoile les contours de l'implantation de sa plateforme de tontine en ligne « Daret » au Maroc    Marketplace. Alibaba avance encore ses pions au Maroc    L'AFD annonce des investissements de 150 millions d'euros au Sahara    MAGAZINE : Mohamed Choubi, la mort ne ment pas    Cinéma d'animation et jeu vidéo : le grand croisement au FICAM    Le Pavillon Temporaire : un nouveau chapitre s'ouvre au Jardin Majorelle    Biennale de Venise : SM le Roi a accordé à la culture et aux arts la place qui leur échoit dans un Maroc moderne (Mehdi Qotbi)    Le Directeur Général de l'AFD en visite dans les provinces du Sud    Signature d'une convention-cadre entre l'Académie du Royaume et la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé    Caftan Week : La jeunesse taille sa place dans la haute couture marocaine    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Réforme de l'Etat

Le débat public au Maroc est dominé depuis peu par une question quasi obsessionnelle : la révolte des Tunisiens et des Egyptiens va-t-elle embraser, par un effet de contagion démocratique, tout le monde arabe, et plus particulièrement le Maroc ? Toute légitime qu'elle soit, cette question manque de pertinence, tant elle est dépourvue de l'intelligence politique que la géostratégie régionale comme la realpolitik nationale commanderaient d'avoir ! Cette question n'est pas constructive parce qu'elle conduit à une méfiance inutile. Elle donne le spectacle d'un étrange débat où certains s'invectivent, se querellent sur des conjectures politiques et s'engagent sur des surenchères de patriotisme. Ceci n'est pas responsable. Ceci n'est pas digne. Posons-nous plutôt la bonne question, la seule qui vaille pour un responsable, un intellectuel ou un citoyen : Que doit-on faire pour apaiser notre pays et l'immuniser contre les «prurits» populaires et les réactions sécuritaires qui en sont le corollaire ? Nulle autre réponse n'est possible, que de pacifier de façon pérenne la relation entre l'Etat et les citoyens. Nul autre salut n'est envisageable, que de réformer l'Etat. Le peuple, quant à lui, ne se réforme pas ! Il exprime sa volonté souveraine, qui s'impose à tous. Mais de quelle réforme s'agit-il ? Pour être crédible et efficace, cette réforme doit être plurielle. À un Etat régalien doit correspondre une réforme des institutions politiques. À un Etat organisateur et gestionnaire doit correspondre une réforme de l'administration. À un Etat acteur et régulateur économique doit s'appliquer une réforme des politiques publiques économiques et sociales. Mère des réformes de l'Etat, la réforme politique se réfère à la loi suprême de la nation, sa Constitution, et porte sur ses institutions ainsi que sur l'organisation des pouvoirs au sommet de l'Etat. Pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire sont concernés. Le Maroc ne peut plus esquiver ce débat, qui habite l'esprit et le cœur des Marocains sans trouver une traduction concrète sur le champ politique. Les citoyens prennent conscience de la nécessité de moderniser ces pouvoirs, pour qu'ils soient en phase avec un monde globalisé et interdépendant. Un monde où chaque pouvoir a son contre-pouvoir, où chaque souveraineté nationale est cadrée par des référents internationaux partagés, auxquels se soumet la communauté des Etats-nations. Un monde où les modèles démocratiques supplantent progressivement tous les autres systèmes politiques hybrides, mêlant selon un dosage subtil mais dépassé, libertés publiques et autoritarisme. Tout en sacralisant le triptyque de la devise nationale, Dieu, la Patrie et le Roi, un grand nombre de Marocains semblent vouloir prendre leur avenir en main, en renforçant les pouvoirs des parlementaires et du gouvernement pour mieux les contrôler et infléchir la politique de l'Etat. Ils militent en faveur de l'introduction de mécanismes de surveillance des dirigeants politiques, pour s'assurer de la neutralité de leur action publique et du respect de l'intérêt général. Ils œuvrent pour la mise en place de murailles de Chine, destinées à prévenir les conflits d'intérêts et à délier les relations incestueuses qui se sont dangereusement établies entre les décideurs politiques et le monde des affaires. Ils appellent les dépositaires des organes de contrôle de l'Etat à exercer en toute indépendance leurs prérogatives réelles dans leur plénitude, loin des influences et des pressions. Ils abhorrent le système de parrainage généralisé des nominations et aspirent au mérite pour l'accès à la haute fonction publique.
Réforme des institutions politiques, mais aussi réforme de l'administration ! Les rapports décriant les dysfonctionnements de l'administration (lenteur, rigidité, inefficacité, complexité, opacité, corruption,...) font florès. Toutes les difficultés constatées ont un dénominateur commun : l'élément humain. Réforme de l'administration et modernisation de la politique des ressources humaines de la fonction publique, deviennent quasiment synonymes. Les solutions sont largement connues, mais ne sont pas appliquées à défaut d'une volonté politique, dont le peu de velléité est par ailleurs inhibé par un syndicalisme réactionnaire. Pourtant, les réformes de modernisation de l'administration peuvent s'appliquer assez rapidement : équipes chargées de la conduite du changement au sein des ministères, recrutement et promotion des fonctionnaires sur leurs qualités humaines et leur créativité, entretiens d'évaluation périodiques, systèmes de rémunération variable liés aux performances, audit général et indépendant des politiques publiques, poste de contrôleur général des finances publiques indépendant de l'Exécutif et rattaché au Parlement, réexamen généralisé des dépenses de l'Etat... Troisième volet de la réforme de l'Etat, lié à son statut d'acteur économique et à sa mission de régulateur économique : la révision de la politique économique et sociale, qui doit veiller au respect d'une triple exigence (*). Primo, placer l'élément humain au centre des décisions politiques ; secundo, œuvrer pour rétablir la compétitivité des entreprises marocaines ; et tertio, mettre l'administration publique au service du tissu économique en lui faisant assumer son rôle de facilitation. Réforme politique, administrative et économique de l'Etat, est la trilogie qui devrait définir l'agenda de la gouvernance publique au Maroc. Aujourd'hui le reflet d'un espoir citoyen contenu, cette trilogie pourrait rapidement se transformer en une exigence populaire assumée. Dans cette dynamique sociétale, l'anticipation politique est règle d'or.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.