Seul un petit tiers des vols prévus mardi pourront être assurés au départ des aéroports parisiens, selon le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. Le gouvernement a pris la décision de rouvrir progressivement à partir de 08h00 les aéroports du nord du pays, fermés pour la plupart depuis jeudi dernier. Cependant, un nouveau nuage de cendres s'est formé au-dessus de l'Islande et plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne, ont refermé leurs espaces aériens pour la journée. Selon Eurocontrol, l'agence européenne pour l'aviation civile, la moitié des vols prévus mardi en Europe devraient être assurés, soit 14.000 contre 27.000 à 28.000 en temps normal. «Il faut bien avoir en tête que nous sommes toujours dans une situation de crise», a fait valoir le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo. «Je ne sais pas encore ouvrir ou fermer un volcan et je ne maîtrise pas les vents. Nous avons une bascule météo a priori favorable à partir de vendredi matin mais le volcan continue à émettre ces particules extrêmement fines et qui sont extrêmement dangereuses», a-t-il ajouté sur RTL. Le Premier ministre François Fillon doit présider une quatrième réunion interministérielle consécutive sur la crise du trafic aérien à 16h45 à Matignon et les acteurs du secteur - compagnies aériennes et opérateurs touristiques - devaient être reçus au ministère de l'économie pour faire le bilan de leurs pertes et évoquer d'éventuelles aides. Pas d'hésitation sur la sécurité La France n'hésitera pas à fermer à nouveau son espace aérien, a prévenu de son côté le secrétaire d'Etat au Tourisme, Hervé Novelli. «Il n'y a pas d'hésitation à avoir avec la sécurité des passagers lorsque celle-ci peut être en jeu», a-t-il déclaré sur LCI. Le territoire français est considéré comme «zone de précaution» au sein de l'Union européenne, qui a fait la distinction lundi avec les «zones d'interdiction» où tout trafic aérien reste banni.Cela a permis de mettre en place des «corridors» pour faire décoller certains appareils vers l'étranger et les aéroports du sud de la France qui sont restés ouverts. Selon Dominique Bussereau, «grosso modo» 30% des vols internationaux et nationaux seront assurés mardi depuis les aéroports parisiens «si tout va bien». Cela représente, 564 vols au départ de Roissy-Charles-de-Gaulle et 272 au départ d'Orly, a-t-il précisé sur RMC et BFM TV, insistant sur l'évolution heure par heure de la situation, en fonction de la météo et des informations sur l'éruption du volcan islandais. Air France-KLM, qui table toujours sur une «exploitation normale» de ses long-courriers au départ de Roissy et Orly pour la journée, a publié dans la matinée un point sur le trafic de ses appareils.A Lyon, où l'aéroport international a rouvert dès lundi soir, cinq vols sans passagers avaient décollé mardi matin à destination d'aéroports où des passagers sont bloqués ainsi qu'un appareil d'Austrian Airlines pour Vienne. Jean-Louis Borloo a de nouveau réfuté tout abus du principe de précaution, devant les critiques des passagers, des compagnies aériennes et des pilotes. «Je considère qu'on a eu raison de prendre ces mesures de sécurité civile», a-t-il défendu. «A cette heure, il n'y a pas un avion qui s'est écrasé, pas un mort». Les vols d'essai menés ce week-end n'ont révélé aucun incident mais des dépôts de verre ont été retrouvés dans le réacteur d'un chasseur F-16 de l'Otan ayant traversé la zone de l'éruption. Airbus a annoncé mardi n'avoir détecté aucune anomalie sur un A380 et un A340 qu'il a fait voler la veille pour évaluer les risques engendrés par le nuage.