Lancement hier de la première édition des Trophées de l'entreprise innovante. Projet de loi de finances 2011 : le crédit d'impôt recherche (30%) proposé par la CGEM absent 35 sur un échantillon de 300 entreprises industrielles marocaines avaient pu déposer un brevet d'invention en 2009 contre 13 en 2008. Achaque chose son prix, l'innovation aussi. Au Maroc, c'est qu'elle vient d'être récompensée. Hier au siège de la Confédération générale des entreprises au Maroc (CGEM), Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, a procédé au lancement des premiers Trophées de l'entreprise innovante dont la remise est prévue pour le mois de janvier 2011, en marge de la tenue de la deuxième édition du Sommet marocain de l'innovation. On a enfin compris que celle-ci est la variable clé de toute compétitivité, à défaut de laquelle l'entreprise risque de disparaître. L'heure est à l'économie du savoir, à l'intelligence économique… Et dans ce créneau, justement, que le Maroc pourra gagner les 2 ou 3 points de croissance qui lui manquent en complément des secteurs traditionnels qui peinent à tirer la locomotive de développement du pays. Pour preuve : le déficit budgétaire et structurel qu'affiche la balance commerciale, comme l'avait bien annoncé Mohamed Horani, président de la CGEM, et à maintes reprises (voir www. le soir-échos.com). Lors de cette rencontre, aucun des intervenants, à savoir Chami, Horani ou encore Mourad Cherif, président de l'Association marocaine pour la recherche-développement, n'a avancé que la route de l'innovation est toute pavée de roses. Au contraire, elle n'est encore qu'à ses premiers balbutiements. «Il est temps de faire de l'innovation une réalité au Maroc», affirme Chami. La mise en oeuvre d'un plan propre à l'innovation, baptisé « Morocco Innovation Initiative», présenté à l'occasion du premier Sommet marocain de l'innovation le 05 juin 2009 à Skhirate, est en vue. Face à cette initiative, on ne peut qu'applaudir ces bonnes volontés. Toutefois, des incertitudes demeurent en suspens. Le projet de loi de finances 2011, que vient d'adopter mercredi dernier le gouvernement, ne tient pas en compte dans sa mouture préalable les propositions du patronat concernant le paramétrage d'un Crédit d'impôt recherche (CIR) et de production propre (CIRRP). Pour mémoire, ce mécanisme consiste en un crédit d'impôt égal à 30% du montant des dépenses de R&D et de production propre. Toujours est-il que le semis de la culture de l'innovation est à la peine. Et avant d'y penser, il faut tout d'abord innover au niveau de la culture entrepreneuriale. Sur ce point-là, autant d'efforts restent à déployer pour retrouver un pont de confiance entre le trio composé des institutionnels, universités et secteur privé. Deux failles, entre autres, hérissent le poil de ce dernier. Primo, le financement, nerf de la guerre pour reprendre les propos de Chami. Secundo, la chasse aux idées des inventeurs. Chami nous confie que, concernant ce 2e point, son département prévoit des subventions ou aides pour le dépôt et l'enregistrement des brevets d'inventions. Et d'ajouter que l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) avait même réduit les droits d'enregistrement. S'agissant du premier point, deux fonds avaient été dédiés au financement de l'innovation de la PME marocaine. L'un est plafonné à 100 millions de dirhams et l'autre dispose d'un budget de 200 millions de dirhams. L'Association marocaine pour la recherche-développement (R&D Maroc) met aussi la main à la pâte. Celle-ci a élaboré deux programmes d'appui. Le premier, dit Innov'act, vise à soutenir logistiquement, administrativement et financièrement, durant 2010 et 2011, 30 projets avec un plafonnement de 200.000 DH par projet pour les TPE, de 400.000 DH pour les PME-PMI et de 500.000 DH pour les groupements d'entreprises. Le second programme, intitulé Incombe, est destiné à mobiliser les experts marocains résidant à l'étranger pour un accompagnement visant à améliorer la compétitivité de l'entreprise y adhérant. Autant dire que la dernière enquête réalisée par R&D Maroc a révélé que 13 sur un échantillon de 300 entreprises industrielles marocaines avaient pu déposer un brevet d'invention en 2008 contre 35 en 2009. Eligibilité L'industrie et le tertiaire à fort contenu technologique Les achats d'emballage du Maroc eLes Trophées de l'entreprise innovante sont conjointement organisés par le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, la CGEM et R&D Maroc. Ils sont ouverts à toutes les entreprises (grandes ou PME-PMI) relevant des secteurs de l'industrie ou du secteur tertiaire et fournissant des prestations à contenu technologique. Pour la catégorie des grandes entreprises, deux choix pour s'inscrire sont possibles : soit au trophée de la meilleure innovation industrielle, soit à celui de la meilleure innovation dans les services. S'agissant de la 2e catégorie, l'on parle de trois trophées : meilleure innovation produit, tmeilleure innovation service et meilleure innovation procédé. Enfin, la date limite de dépôt des candidatures est fixée au 29 novembre 2010.