«Le débat a plusieurs fois viré à l'accrochage entre les partisans des deux tendances avec à la clé des échanges de noms d'oiseaux», rapporte sous le sceau de l'anonymat une source à la FDT. La FDT paie la facture de son ouverture sur les sensibilités politiques lors du 3e congrès de la FDT, les 26, 27 et 28 novembre. Impasse. La FDT n'a pas encore de nouvelle direction. Les deux tendances, celle de Azzouzi et celle de son rival Fatihi, qui s'opposent au sein de la centrale n'arrivent toujours à s'entendre. Faute de compromis, la réunion du dimanche 2 janvier a été reportée au 22 du même mois. C'est le deuxième report après celui annoncé le 26 décembre, en dépit des longues heures de palabres sur des propositions et contrepropositions entre les membres du conseil national et ce, depuis 11 h dimanche jusqu'à 3 h de la matinée de lundi. Une longue période ponctuée par cinq levées de séance décrétées par Mohamed Boubebkri, membre du bureau politique de l'USFP et président de la séance. Et pour cause, «le débat a plusieurs fois viré aux accrochages entre les partisans des deux tendances avec à la clé des échanges de noms d'oiseaux», rapporte sous le sceau de l'anonymat une source à la FDT. Face à ces multiples dérapages, Boubekri a été contraint de présenter sa démission avant de se rétracter et d'annoncer le report. Après des heures de discussions, l'esquisse d'un accord commence à prendre forme. Celui-ci concerne la répartition des 15 membres du Bureau central de la FDT : 1 siège pour les dix grands syndicats de la centrale dont notamment Justice, Finance, Santé, Enseignement, Agriculture, etc., 1 autre pour les petits secteurs, 2 pour les femmes et 2 pour les sensibilités politiques. Ce dernier point a été à l'origine d'une dispute, encore une, entre les partisans du PSU et ceux de la Gauche verte. Lors du 3e congrès de la FDT, qui s'est tenu les 26, 27 et 28 novembre à Bouznika, pour «remercier» les militants du PSU, qui ont quitté la CDT, et ceux de la Gauche verte, la direction de la centrale leur a octroyé respectivement 7 et 4 sièges au conseil national. A l'époque, «Le Soir échos» avait titré : «Congrès de la FDT : l'ouverture sur les «sensibilités politiques» est une bombe à retardement». Les amis de Mohamed Moujahid veulent s'accaparer les deux sièges réservés aux «sensibilités politiques» dans la future composition du Bureau central de la FDT. Ce que récusent foncièrement les quatre membres au CN de la Gauche verte. Une cause soutenue par Abderrahman Azzouzi. Le SG sortant sait parfaitement que les voix du PSU, qui ne lui sont guère acquises, risquent de donner la majorité à son concurrent Fatihi. L'impasse à la FDT n'est qu'un exemple parmi d'autres attestant de la confusion générale qui prévaut au sein de l'USFP. La direction du parti de la Rose n'est pas arrivée à imposer un compromis entre Abderrahman Azzouzi, le secrétaire général sortant qui souhaite rempiler pour un second mandat, et son rival Abdelhamid Fatihi, président du groupe fédéral à la Chambre des conseillers, fortement soutenu par Driss Lachgar.