Le rapport de la Commission des Nations-Unies sur les violences en Côte d'Ivoire évoque des «crimes de guerre » et « crimes contre l'humanité». La Commission indépendante mise sur pied par l'ONU pour enquêter sur les violences post-électorales en Côte d'Ivoire vient de livrer ses conclusions. Après un mois d'investigation sur le terrain, les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara ont été mis en cause dans les violences. Selon le rapport de 25 pages, rendu publice le 11 juin, aucun des deux camps ayant participé au conflit ne peut nier d'avoir commis des exactions. De nombreuses violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire ont été commises. Les membres de la Commission ont aussi évoqué des «crimes contre l'humanité». Ces exactions ont été perpétrées d'abord par les forces fidèles au président déchu, Laurent Gbagbo, et ensuite par les pro-Ouattara lors de l'offensive, qui a conduit à la chute de l'ancien régime, et aussi après la prise de pouvoir. Selon l'expertise française des ossements retrouvés à Abidjan, c'est le corps de Yves Lambelin qui a été identifié et non celui de Stéphane Frantz dit Rippel. Selon des sources proches du dossier, seule la dépouille du Français Yves Lambelin, le directeur de la société ivoirienne Sifca, a été identifiée avec certitude jusqu'à présent. Les recherches continuent pour retrouver les trois corps restants. D'après les autorités ivoiriennes, les quatre otages ont été enlevés le 4 avril dernier par des hommes de Laurent Gbagbo et auraient été exécutés le même jour. Le rapport est fondé sur deux missions d'enquête menées par des représentants de l'ONG Amnesty international, entre le mois de janvier et avril 2011 à Abidjan et dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, notamment dans la ville de Douékoué. Plusieurs centaines de témoignages recueillis par les enquêteurs pointent du doigt les camps sans exception. Rappelons que le 25 mai dernier, un premier rapport d'Amnesty international avait déjà incriminé pro-Gbagbo et pro-Ouattara dans les violences post-électorales. Selon ce premier rapport dénommé, «ils ont regardé sa carte d'identité et l'ont abattu», des centaines de personnes ont été tuées sur la base de critères ethniques ou d'affiliation politique supposée. Des femmes, voire des fillettes ont été victimes de violences sexuelles. Plus d'un million de personnes ont dû fuir leur domicile pour échapper aux exactions. Le conflit a fait au moins 3000 morts d'après les conclusions de la Commission. S.R.A.